DEFLORENNE Fabien (Belgique) – fdeflorenne@he2b.be – Enseignant ou formateur

Pour des raisons d’ergonomie et de lecture, ce courrier n’est pas rédigé en écriture inclusive, mais il s’adresse néanmoins tant aux hommes qu’aux femmes, ainsi qu’aux personnes non-binaires.

Vendredi 13 mars 2020…

Conférence de presse suite à un conseil des ministres. Le virus de la Covid-19 se répand trop vite dans la population, les tailles successives dans les budgets alloués aux soins provoquent une saturation des services d'urgences dans les hôpitaux. Bref… le couperet tombe. Les cours passent en distanciel. Quelques jours plus tard, le 17 au soir, annonce d’un confinement généralisé imposé, à partir du 18 à midi pour une durée indéterminée, à l’ensemble des acteurs de la société, exception faite de certains secteurs qualifiés de première urgence, des sanctions étant prévues pour les contrevenants.

L'enseignement supérieur n’est pas un secteur de première urgence ; le distanciel est imposé. Le YAKA politique dans toute sa splendeur. Quand énoncer la chose la fait exister.

L’annonce de ce confinement se répand comme traînée de poudre. Catalogué Geek par certains collègues, reconnu par ma direction comme « techno-pédagogue », je reçois des mails de collègues me demandant conseil. Dans le même temps, les étudiants me font également part de leur profonde inquiétude. Non, ce n’est pas la fin de leur cursus, non, ils ne seront pas pénalisés, non, ils ne seront pas abandonnés. Donnez-moi un peu de temps… je suis sur le dossier.

Je donne essentiellement cours dans la section éducateur spécialisé en accompagnement psycho-éducatif de la Haute École Bruxelles-Brabant, département Pédagogique - campus Defré, et plus particulièrement aux étudiants de deuxième année ou en année diplômante.

Les activités d’apprentissages sont quadrimestrialisées et ne débutent qu’en février-mars. Les dispositifs d’apprentissage professionnalisant (DAP) sont élaborés pour répondre à la triple concordance objectifs – méthode – évaluation (Leclercq, 2006) en contexte présentiel. Les miens ne font pas exception. Ils sont basés sur la pédagogie de projet (Bru et Not, 1987), réalisés en équipe, de façon coopérative pour donner un sens et une finalité aux apprentissages, tout en rassemblant les apprenants autour d’un projet potentiellement issu de leur future réalité professionnelle ; ils impliquent également une pédagogie différenciée (Przesmycki, 2004). Un point commun, et ce quels que soient les contenus que je doive dispenser : les technologies numériques sont parties prenantes de mes dispositifs et de la formation ; je m’appuie entre autres sur les modèles TPACK (Koehler & Mishra, 2006), Tétraèdre des TIC (Lombard, 2007).

Ma communication se veut avant tout un partage de cette expérience issue du passage imposé en distanciel et de la manière dont j’ai pu continuer à accompagner les étudiants à l’aide du numérique sans aucune interruption, et ce, dès le lundi 16 mars : les outils que j’ai proposés, la manière aussi dont j’ai pu apporter un soutien aux collègues qui me sollicitaient. Comment j’ai pu soutenir les étudiants dans leur motivation à apprendre et comment eux-mêmes l’ont reproduit avec d’autres, voire avec certains de leurs bénéficiaires. Comment j’ai pu leur faire découvrir d’autres outils qui leur ont permis d’aller au bout de leur formation. Comment ce genre d’initiative m’a amené à participer à la création d’une cellule techno-pédagogique plus institutionnelle dès novembre 2020, cellule qui a été très utile lors des confinements successifs.
J’insisterai également sur l’importance du scénario pédagogique dans la création d’un dispositif d’apprentissage comme levier de résolution de problèmes.
Enfin, je mettrai en évidence certaines pratiques que nous continuons à exploiter à ce jour avec les étudiants malgré ce sentiment post-confinement du rejet du numérique.

Numérique, Technologie, Formation, Confinement