INTERPRO : Les enjeux formatifs de l’interprofessionnalité dans le travail social : Comment renforcer la formation des travailleurs sociaux à l’interaction des espaces formatifs académiques et des milieux de pratiques ?
Année : 2023
Thème : Compte rendu d'une recherche action collaborative dans le champ des pratiques sociales et de la pratique collaborative interprofessionnelle. <br /><br /> Partage d'outils de formation issus de cette recherche action collaborative. <br />....................................... .......<br /><br /><br /><br /> Axe 4 - Acteurs de l’action sociale, de la recherche et de la formation autour des pratiques<br />émergentes : expériences et mises en savoirs
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
HASSAINI Lyazid (Belgique) – lhassaini@he2b.be – Chercheur
HASSAINI Lyazid (Belgique) – lhassaini@he2b.be
JAUMART eddy (BELGIQUE) – ed.jaumart@chapbg.be
LOUIS cedric (BELGIQUE) – chefequipeado@chapbg.be
Résumé :
Devant la complexité des problèmes des jeunes dont le développement ou la sécurité sont compromis, la collaboration interprofessionnelle est incontournable pour répondre à leurs besoins souvent multiples et à ceux de leur proches. En effet, les intervenants psychosociaux venant d'horizons et de secteurs différents comme le social, la santé, l'éducatif ... sont amenés à accompagner des personnes en difficulté avec parfois des appréciations et des référentiels de compétences bien différents. Cela ne les aide pas toujours à se comprendre et à être cohérents entre eux. Ce qui génère parfois du désordre et des antagonismes d'expertise ou des contradictions dans leurs modes d'interventions.
Depuis la fin des années quatre-vingt, le travail social est interrogé, voire remis en question dans ses professions canoniques et subit une lente mais profonde modification. En effet, comme le soulignent divers auteurs : (Autès, 2013 ; Bonvin, 2013 ; Castel, 1998, s. d. ; Châtel & Soulet, 2003 ; Gaspar, 2012 ; Gutknecht, 2016 ; Lemay 2007 ; Perisset Bagnoud, 2010 ; Soulet, 1997) le travail social est pris par de multiples tensions : économiques, politiques, formative, démographiques, complexité des demandes etc. qui obligent ses praticiens à repenser leur action et à mobiliser de nouvelles manières penser et concevoir l’intervention.. Nous rencontrons une métamorphose de la question sociale qui interroge les rapports sociaux et donc les liens de solidarité mais aussi la manière de faire société,Castel (1998).
Ces transformations nous obligent à concevoir (voire repenser) « des formes spécifiques de l’agir » (Châtel & Soulet, 2003, p. 167) donc à intégrer dans les cursus de formation ces enjeux sociopolitiques et économiques.
Nous nous sommes intéressé à l’interprofessionnalité entourant les services d’accompagnement aux jeunes en difficulté (identifiés et reconnus en besoin de protection ou à risque de l’être) et à ceux qui sont importants pour eux (leur famille...). L’interprofessionnalité inclut « naturellement » le jeune, (cela devrait aller de soi), ses parents et ses proches, ainsi que des professionnels œuvrant auprès d’eux et issus de différentes professions et secteurs d’activités tels que : le social, la santé, l'éducation, etc.
Cette recherche action collaborative (RAC) à pour objectif de répondre à 2 questions clés :
1) Comment se vit l’interprofessionalité sur le terrain ou dans les milieux de pratique professionnelle
2) Comment s’enseigne l’interprofesionnalité dans les milieux de formation (initiale ou continue)
Le projet s’est développé en trois phases :
1) Phase 1 : Enquête et observation sur la manière dont se vit et s'enseigne l'interprofessionnalité dans chaque pays partenaire.
2) Phase 2 : Coproduction d’activités de formation et expérimentation dans les 4 pays européens
3) Phase 3 : Formalisation de la mallette pédagogique, dissémination et implantation dans les cursus de formation
Cette RAC poursuit un double objectif : résoudre les problèmes des usagers et faire avancer les connaissances scientifiques dans une perspective pédagogique, Liu (1997).
Pour quelles raisons développer un module de formation et quelle pertinence ? :
1. Sur le plan social : La question se pose ici de la nécessité de reconnaître la spécificité de chaque profession, et de l’importance d’articuler entre elles leurs compétences propres dans le plus grand intérêt d’une intervention pensée avec le bénéficiaire.
Certaines barrières institutionnelles existent lorsque, par exemple, les habitudes de travail confinent chacun dans son cercle professionnel. Un tel fonctionnement peut entraîner une certaine lourdeur lorsqu’il s’agit de s’ouvrir à d’autres métiers ou professions. Il existe même souvent une concurrence entre différents métiers ou professions, menant chacun à préserver son pré-carré.
2. Sur le plan scientifique : La construction de savoirs concernant les modes de fonctionnement et les outils d’usage dans la collaboration interprofessionnelle est la démarche de base de ce projet. Son but est de pouvoir mettre en lumière des logiques d’action potentielles et de déterminer leur efficience dans le travail au quotidien. Plusieurs documents présents dans cette mallette permettront de renseigner le lecteur dans ce sens.
3. Sur le plan pédagogique : Les personnes étudiantes ou professionnelles ont actuellement, dans leur formation initiale ou continuée, très peu d’accès à une formation construite autour de l’interprofessionnalité. Les structures et cursus de formation sont généralement pensés en silo. Les rares ouvertures faites à ce sujet par les partenaires européens, le sont souvent le fait de personnes formatrices conscientes de l’importance de cette matière et qui l’intègrent « en plus » à leur propre programme de cours, centrés ou intitulés, par exemple, « relation d’aide », « relation de soins », « psychologie », « séminaire de formation pratique », etc.
Nous partagerons avec les participants, comment cette RAC a participer au développement collaboratif et mutualisé d’une pratique de l’action sociale et psychoéducative collaborative pertinente et favorable tant aux accompagnants qu’aux usagers.
Mots clés :
Recherche-action, Interprofessionnalité - Travail social et psychoéducatif - Ethique - pratiques pédagogiques
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