Simpson Amélie (CANADA) – amelie.simpson@uqtr.ca – Etudiant
ALAIN Marc (Canada) – marc.alain@uqtr.ca

La surreprésentation des adolescents issus des communautés autochtones dans les trajectoires de délinquance officielle des mineurs est un phénomène bien documenté. En effet, au Canada en 2017-2018, les adolescents autochtones représentent 8% de la population canadienne. Toutefois, ils représentent 50% des admissions en mise sous garde et 42% des admissions à un programme de surveillance communautaire (Ministère de la Justice du Canada, 2019). Ce constat est le même dans tous les pays issus de la colonisation anglo-saxonne, soit le Canada, les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Plusieurs initiatives ont été mises de l’avant pour tenter de remédier au phénomène (entre autres, au Canada : l’arrêt Gladue, la déclaration de principes de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents, des commissions d’enquête, etc.). Malgré ces avancées, la surreprésentation se maintient. L’une des causes soulevées dans la littérature est le manque de services culturellement adaptés (Jimenez, 2022). Ce qui est mis en place actuellement ne semble pas répondre adéquatement aux besoins. Les droits d’accès à des services sociaux, justes et équitables, garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, demeurent partiellement respectés et, tels que le prônent plusieurs commissions d’enquête réalisées au Canada, des actions concrètes doivent être mise en place. Pour se faire, il faut d’abord revoir les fondements des approches et philosophies d’intervention auprès des adolescents autochtones en situation de délinquance. La première étape de cette démarche est de faire l’état des connaissances sur les approches et pratiques prometteuses à ce sujet. Le projet de recherche présenté ici permet de répondre à ce besoin, par le biais d’une étude de la portée. Concrètement, cette démarche consiste à recenser les approches et pratiques d’intervention reconnues dans la littérature comme étant prometteuses, et de les définir. Cet exercice prend la forme d’un texte descriptif accompagné d’un travail de schématisation. Les résultats de cette recension sous forme descriptive ont pour objectifs de rendre accessibles les principes d’interventions à considérer dans une pratique culturellement sécuritaire pour des adolescents autochtones en situation de délinquance, et par le fait même, pour orienter les politiques et initiatives futures. L’ajout de la schématisation sous forme de carte conceptuelle est un atout important dans cette démarche. En effet, la carte conceptuelle est un outil de transfert et de réutilisation des connaissances permettant de transmettre une grande quantité d’informations de manière claire. C’est pourquoi des outils concrets pour les acteurs de terrain, telle que la carte conceptuelle, sont pertinents. Le but ultime est que cet outil accompagne les acteurs dans l’élaboration et l’évaluation de leurs pratiques actuelles et futures. Cette façon de faire s’inscrit dans une perspective d’empowerment des collectivités, où nous reconnaissons qu’une solution « clé en main » ne permettrait pas de mettre en œuvre des changements adaptés aux réalités et aux besoins de chacun.