FRANCIS gwenaëlle (BELGIQUE) – gwenaellefrancis@gmail.com – Etudiant

Tant Charles Tilly, via les registres d’actions (Filleule, 2010), que Jacques Ion (1997), par les notions de nouveaux et anciens mouvements sociaux, mettent en évidence des évolutions au sein des registres d’actions et/ou des apparitions de nouveaux type d’actions collectives militantes au cours du temps. Durant la période actuelle de dépression, comprenant , entre autres, les crises “structurelles (crise économique, crise climatique, crise énergétique, crise environnementale, etc.)”(Aifris, 2022, p1) , les actions collectives continuent d’évoluer. C’est au cœur de ce contexte que la recherche à lieu. La recherche présentée est effectuée lors de la réalisation de mon mémoire, dans le cadre du Master en Ingénierie et Action Sociales - organisé par la Haute École Namur Liège Luxembourg et la Haute École Louvain en Hainaut -, et s’inscrit dans une recherche du CERIAS Recherche (centre de Recherche en Ingénierie et Action Sociales LLN/Namur). Elle analysera, via des récits de vie, l’évolution des modalités d’actions mises en œuvre par des militants tout au long de leur parcours de militance. Les militants interviewés appartiennent à la génération née lors de la dépression suivant les trentes glorieuses. La recherche s’effectue sur deux terrains, deux organisations citoyennes ayant des registres d’actions proches et un panel large de modalités d’actions. Ces organisations combinent un projet de type maison de quartier et des actions militantes “extérieures”. Nous pouvons trouver les deux organisations au sein, par exemple, de luttes sociales et climatiques. Les militants interviewés militent, tels les militants des nouveaux mouvements sociaux (Ion, 1997).
La proposition de communication se centrera sur l’Axe 1 - les pratiques émergentes en contexte de crise : les processus à l’œuvre et ses acteurs -. Nous mettrons en évidence, dans un premier temps, des éléments du contexte de la recherche. Les organisations citoyennes - les deux terrains de la recherche - interagissent avec d’autres acteurs tels que des associations militantes, les habitants du quartier, l'État, des entreprises, etc. Nous aborderons les interactions observées entre ces acteurs, au sein de différentes actions collectives. Nous observerons aussi des trajectoires individuelles : des trajectoires objectives (Dubar, 1998) de militances. Elles seront centrées sur l'utilisation de différentes actions collectives et entourées des trajectoires objectives personnelles - Lieu de vie ? Cohabitant ? etc. - et professionnelles.
Dans un deuxième temps, les trajectoires subjectives - “ intrigue[s] mise[s] en mot par l’entretien biographique et formalisée[s] par le schème logique, reconstruit par le chercheur grâce à l’analyse sémantique ”(Dubar, 1998, p78) - de militance mettrons en évidence différents ressorts.
La place que la socialisation primaire - discussions familiales lors de l’enfance, observation des parents, etc. - et de la socialisation secondaire (Qribi, 2010) - appartenance à des groupes composés en partie d’activistes - peut prendre dans le choix des actions. Cette dernière prend une place importante dans le développement de la conscience politique, élément clé des trajectoires rencontrées.
Le sens pour soi et pour les autres (Nicourd et Duclos, cited by, Greco, 2016) - sensibilisation du public via une couverture médiatique, réponse à un besoin identifié urgent, etc. - quant à lui est présenté par les personnes rencontrées comme moteur dans la sélection des actions collectives auxquelles elles participent.
Les rétributions (Gaxie, 1977) apparaissent via, par exemple, l’amusement - “le service […][étant] à lui-même sa propre récompense”(Gaxie, 1977, p140) et les rémunérations symboliques telles que la reconnaissance des pairs.