Pour quoi & pourquoi dire ?

Année : 2010

Thème : Construction du sujet politique

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

LOUANT Sylvie (Belgique) – s.louant@isfsc.be
HAUET Anne-Donatienne (Belgique)

Résumé :

En 2009 à Hammamet, nous avions proposé une réflexion sur l’inscription possible Développement Durable comme horizon dans la formation des Assistants Sociaux et dans la pratique sociale et pédagogique. Notre réflexion interrogeait la possibilité d'introduire dans les contenus et dans les formes de notre enseignement les enjeux de développement dont nous préférions d’ailleurs qu’il soit soutenable et désirable. Nous avions mis en évidence que ce développement repose sur une interaction forte entre trois "piliers" : la société (les populations), les échanges économiques et l'environnement (les ressources et le milieu de vie). Nous pensions qu'une telle interaction pourrait être un horizon dans la formation si -et seulement si-, elle est vigoureusement et radicalement enchâssée dans un processus démocratique qui tient compte de tous les acteurs concernés. Nous proposions une réflexion sur la méthodologie du dissensus pour s'engager dans ce processus démocratique avec comme objectif la construction du sujet politique.
Nous cherchons ce jour à poursuivre notre propos, à l’approfondir et nous pouvons nous interroger sur la réalité ou la faisabilité de pratiques démocratiques concomitantes au modèle de DD visant à asseoir, conforter ou rétablir la domination intellectuelle et comportementale de décideurs, négligeant ou minimisant le potentiel créatif et les savoirs des interlocuteurs.
Il nous semble important d’attirer l’attention des professionnels du TS sur deux axes : le DD comme moyen et non comme modèle et, la concertation et délibération démocratiques -en ce compris les modes étrangers et traditionnels de la discussion- comme cadre d’élaboration et de mise en œuvre de projets d’intervention sociale.

La démocratie autant comme institution que comme méthode est en crise. Vécue comme un droit, un état de fait politique, une réalité historique, la démocratie n’apparaît pas facilement aux citoyens comme un système fragile et menacé, une construction toujours en construction qu’il faudrait entretenir, renforcer ou corriger. Pourtant, les critiques de la démocratie -voire les nouvelles haines comme l’exprime Jacques Rancière - surgissent à peu près de tous côtés, aussi bien à droite qu’à gauche. Étonnamment dans cette période institutionnellement perturbée, les critiques de la démocratie ne s’adressent que fort rarement aux institutions qui prétendent l’instituer et représenter le pouvoir du peuple. Elles portent plus volontiers sur le citoyen et sur son irresponsabilité politique.

Comment permet-on aux étudiants et futurs professionnels de s’exercer à la prise de parole démocratique et à en faciliter l’expression chez les populations ? Quelle place pour la parole : Laquelle ? Quand ? Comment ? Où et à qui ? Quelle place pour le « dire » ?
Telles sont les questions que nous nous proposerons d’examiner à l’aide des matériaux récoltés dans et par nos pratiques.

Mots clés :

Développement durable, Espace démocratique, Compétence citoyenne

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