La gestion du sans abrisme : marge de manœuvres et contraintes morales de profesionnel.les travaillant dans le bas seuil

Année : 2023

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

LERESCHE frédérique (SUISSE) – frederique.leresche@hefr.ch – Chercheur
GUTJAHR elisabeth (SUISSE) – elisabeth.gutjahr@hefr.ch
RAO DHANANKA swetha (SUISSE) – swetha.raodhananka@hefr.ch

Résumé :

En Suisse, comme dans d’autres contextes nationaux, les hébergements d’urgence pour personnes sans domicile fixe ont comme vocation première de mettre à l’abri des personnes sans logement et dans cette perspective, de répondre à une urgence sociale. La plupart des dispositifs cantonaux (en Suisse, chaque canton est souverain dans la mise en oeuvre des politiques sociales, même lorsque celles-ci sont cadrées par des ordonnances ou des lois fédérales) peinent à mettre à mettre en place des mesures qui permettent aux personnes de sortir de l’urgence et les réponses politiques se concentrent davantage sur des questions de gestion de l’urgence, de catégorisation des bénéficiaires et de nombre de personnes concernées.
Les professionnel.les qui travaillent dans ces structures d’accueil se trouvent alors pris dans le paradoxe de devoir répondre aux contraintes imposées par les conditions d’accès aux hébergements d’urgence d’une part, et de l’autre la notion d’inconditionnalité qui est au fondement des prestations bas seuil.
A partir d’une enquête ethnographique effectuée pendant 6 mois dans une grande ville de Suisse, cette communication vise à interroger le sens de l’urgence, dans ce qu’elle empêche, en termes d’accompagnement social par exemple, mais aussi dans ce qu’elle permet ou encourage comme type de réponse : nouvelles pratiques d’accompagnement par les professionnel.les, marge de manœuvre et petits arrangements par exemple.

Nous répondrons aux questions suivantes :
Comment les professionnel.les négocient-ils et elles avec l’idéal de l’inconditionnalité de l’accueil ? Quelles sont leurs marges de manœuvre pour répondre à l’urgence dans un contexte de catégorisation des bénéficiaires potentiel.les ? Et concrètement quels sont les pratiques et arrangements qu’ils et elles mettent en place (« pousser les murs » , implication personnelle dans la recherche de réponses individualisées, etc.) ? Comment ces arrangements et pratiques à la marge constituent des pratiques militantes ? Finalement comment certain.es des professionnel.les et des usager.ères décident de s’extraire des dispositifs existants pour créer de nouveau espaces de soin et de luttes ?

Mots clés :


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