VAN DROOGHENBROECK Agnès (Belgique) – agnes.vandrooghenbroeck@gmail.com
TOUSSAINT Sylvie (Belgique) – s.toussaint@isfsc.be

Comment les milieux de formation et de pratique professionnelle peuvent-ils contribuer au développement de compétences nécessaires aux assistants sociaux pour faire face à de tels enjeux ?
Nous envisageons cette question à partir de notre position de professeures de pratique professionnelle de futurs assistants sociaux à Bruxelles. Deux objectifs sont à privilégier : développer l’ouverture et le sens critique des étudiants et favoriser l’acquisition de savoirs expérientiels transposables dans leur future profession.
Notre volonté est de soutenir les étudiants à devenir des intervenants à la fois critiques et créatifs ; de former des travailleurs sociaux conscients des contextes qui les entourent et des enjeux présents. Cette conscience doit leur permettre – à eux-mêmes et aux publics concernés - d’opérer des choix éclairés, et, ce faisant, de défendre un travail social respectueux des personnes et des collectivités.
Le processus proposé pour la formation et l’accompagnement des futurs assistants sociaux s’inspire du modèle d’intervention axé sur le Développement du Pouvoir d’Agir des personnes et des collectivités (Le Bossé).
« C’est la capacité des personnes (individuellement ou collectivement) à exercer un plus grand contrôle sur ce qui est important pour elles, leurs proches ou leur communauté ». 1996
Autrement dit, avoir du pouvoir sur ce qui est important pour soi ou pour nous. (1)

En première année, les étudiants organisent leurs activités de pratique professionnelle autour de l’exploration d’une question sociale. Pour l’enseignant, ce processus d’exploration suppose, dès le départ, pour l’enseignant, d’accompagner ses étudiants pour leur permettre de choisir une question précise, en d’autres termes, à « opérer des choix éclairés ».
Cette posture initiale favorise un ancrage dans la formation en leur permettant de partir de leurs motivations propres et est l’occasion de vivre l’expérience d’un accompagnement respectueux de leurs choix. Ces principes pourront ensuite éclairer la méthodologie de l’intervention sociale et leur propre action d’accompagnant.
Cette démarche amène également l’étudiant à mieux mesurer et argumenter son choix de stage de deuxième, voire troisième année.
Avant son entrée en stage de deuxième et troisième année, l’étudiant est invité à réaliser un travail relatif au lieu de pratique professionnelle et aux enjeux qui traversent le secteur concerné.
Ce faisant, il doit, avant d’être sur le terrain d’une institution précise, explorer le cadre théorique propre à son institution de stage. C’est à partir de ce travail qu’il pourra découvrir ce qui est propre à la culture institutionnelle de son lieu précis de stage et ce qui appartient au cadre général de ce type d’institution.
D’autre part, il aura l’occasion de pointer quelques enjeux qui traversent le champ d’intervention et de commencer à en comprendre les tenants et aboutissants propres aux différents acteurs.

Conclusion
Essentiellement, cette manière de travailler avec les étudiants - exploration et accompagnement- s’inscrit, selon nous, dans la réaffirmation d’un travail social actuellement en danger et à défendre.
Nous tenterons de montrer dans notre communication comment inviter l’étudiant à prendre conscience, dans l’analyse des contextes qui l’entourent, de notions en œuvre dans le Développement du Pouvoir d’Agir individuel et collectif.

Acteurs, Activation sociale, Formation