Les objectifs de l’intervention sociale en période de crise, face aux soucis de subsistance et aux questions du développement durable.
Année : 2010
Thème : L’intervention sociale pour garantir la survie et le développement durable des enfants et jeunes travailleurs dans les villes africaines.
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
KABW MUKANZ Sébastien (RD Congo)
Résumé :
Les crises entraînent des conséquences dont l’ampleur dépend d’un milieu à l’autre, d’un individu à l’autre. Si elles ne tuent pas toutes ces victimes, il est cependant certain que les crises n’épargnent personne. Dans presque tous les pays africains, il en avait été ainsi après les crises sociopolitiques qu’ils avaient connues.
Dans tous les cas, les crises créent une fracture, un fossé entre l’ordre pré existant et celui qui doit lui succéder. Toute la communauté se retrouve dans ce fossé où elle se débat, face aux problèmes suivants : rareté de l’emploi, disparition ou rareté des ressources tant pour le logement, le transport, que pour la survie et même la satisfaction des besoins éducatifs.
Comme dit ci-haut, pendant la crise, deux exigences se présentent dans la société : soutenir la vie dans ce fossé où nous plongent les crises, « c’est survivre », et se doter ensuite de nouveaux outils et de nouvelles compétences susceptibles de garantir la vie dans la société post – crise, face aux contraintes et défis socio-économiques nouveaux : c’est « le développement ».
En effet, survivre dans le fossé creusé par la crise est le premier objectif que poursuivent désemparées les populations ; mais son atteinte est rendu difficile par la nouveauté et l’ampleur des problèmes et des défis liés à la nouvelle situation, et qui rendent inefficaces les réponses préexistantes. Presque la totalité de la population se retrouve dans la lutte pour la survie où, sans qualification professionnelle, tout le monde devient commerçant. Chaque parcelle a sa petite boutique, et tout se vend. Face à l’essoufflement des parents qui ne s’en sortent pas, les enfants prennent la main : c’est le phénomène « enfants et jeunes travailleurs ».
Ceux-ci travaillent pour contribuer à l’augmentation des ressources dont les familles ont besoin pour leur survie.
Le passage de la rive gauche à la rive droite du fossé creusé par la crise n’est pas facile pour tous. Ainsi voit-on la stagnation de beaucoup d’enfants et jeunes travailleurs dans la précarité, et le statut quo dans lequel beaucoup se trouvent malgré plusieurs années passées dans l’exercice des activités génératrices de revenus. Devenus adultes, nombreux sont ceux qui ne savent pas s’intégrer dans la vie socioprofessionnelle dont ils restent exclus.
Il se pose le problème de l’efficacité de l’intervention dont ils sont bénéficiaires. Il faut pour nous répondre à la question préoccupation suivante : quelle intervention sociale auprès des enfants et jeunes travailleurs, pour ne pas les laisser s’éterniser dans la survie, puis dans l’exclusion sociale ?
Il faut une intervention sociale qui s’adresse aussi bien aux enfants et jeunes travailleurs, à leurs parents qu’aux pouvoirs publics qui doivent actualiser leurs politiques en vue de soutenir un nouvel ordre social qui garantirait l’accès aux services de base, à l’emploi et aux ressources pour la majorité de la population. Elle aura deux objectifs principaux : soutenir les efforts de survie et faciliter la transformation de ces initiatives de survie en initiatives de développement.
Et cette intervention doit répondre aux exigences suivantes :
-Partir des initiatives des victimes de la crise : respecter le principe d’encrage
-Identifier et combattre les obstacles pour améliorer les conditions de survie : participation et empowerment
-Faciliter la définition et la réalisation des objectifs liés aux nouvelles conditions d’existence : accompagnement. Faire passer de la survie au
développement
-Accompagner les victimes de la crise dans la préparation et la conduite d’un plaidoyer en faveur des politiques novatrices
-Tenir compte des prévisions précises concernant les mutations des villes, les crises éventuelles à venir
Méthodologie
Nous avons exploité les résultats des travaux de terrain, des recherche-actions participatives avec les enfants et jeunes travailleurs dans le cadre du Mouvement Africain des Enfants et jeunes travailleurs.
Dans tous les cas, les crises créent une fracture, un fossé entre l’ordre pré existant et celui qui doit lui succéder. Toute la communauté se retrouve dans ce fossé où elle se débat, face aux problèmes suivants : rareté de l’emploi, disparition ou rareté des ressources tant pour le logement, le transport, que pour la survie et même la satisfaction des besoins éducatifs.
Comme dit ci-haut, pendant la crise, deux exigences se présentent dans la société : soutenir la vie dans ce fossé où nous plongent les crises, « c’est survivre », et se doter ensuite de nouveaux outils et de nouvelles compétences susceptibles de garantir la vie dans la société post – crise, face aux contraintes et défis socio-économiques nouveaux : c’est « le développement ».
En effet, survivre dans le fossé creusé par la crise est le premier objectif que poursuivent désemparées les populations ; mais son atteinte est rendu difficile par la nouveauté et l’ampleur des problèmes et des défis liés à la nouvelle situation, et qui rendent inefficaces les réponses préexistantes. Presque la totalité de la population se retrouve dans la lutte pour la survie où, sans qualification professionnelle, tout le monde devient commerçant. Chaque parcelle a sa petite boutique, et tout se vend. Face à l’essoufflement des parents qui ne s’en sortent pas, les enfants prennent la main : c’est le phénomène « enfants et jeunes travailleurs ».
Ceux-ci travaillent pour contribuer à l’augmentation des ressources dont les familles ont besoin pour leur survie.
Le passage de la rive gauche à la rive droite du fossé creusé par la crise n’est pas facile pour tous. Ainsi voit-on la stagnation de beaucoup d’enfants et jeunes travailleurs dans la précarité, et le statut quo dans lequel beaucoup se trouvent malgré plusieurs années passées dans l’exercice des activités génératrices de revenus. Devenus adultes, nombreux sont ceux qui ne savent pas s’intégrer dans la vie socioprofessionnelle dont ils restent exclus.
Il se pose le problème de l’efficacité de l’intervention dont ils sont bénéficiaires. Il faut pour nous répondre à la question préoccupation suivante : quelle intervention sociale auprès des enfants et jeunes travailleurs, pour ne pas les laisser s’éterniser dans la survie, puis dans l’exclusion sociale ?
Il faut une intervention sociale qui s’adresse aussi bien aux enfants et jeunes travailleurs, à leurs parents qu’aux pouvoirs publics qui doivent actualiser leurs politiques en vue de soutenir un nouvel ordre social qui garantirait l’accès aux services de base, à l’emploi et aux ressources pour la majorité de la population. Elle aura deux objectifs principaux : soutenir les efforts de survie et faciliter la transformation de ces initiatives de survie en initiatives de développement.
Et cette intervention doit répondre aux exigences suivantes :
-Partir des initiatives des victimes de la crise : respecter le principe d’encrage
-Identifier et combattre les obstacles pour améliorer les conditions de survie : participation et empowerment
-Faciliter la définition et la réalisation des objectifs liés aux nouvelles conditions d’existence : accompagnement. Faire passer de la survie au
développement
-Accompagner les victimes de la crise dans la préparation et la conduite d’un plaidoyer en faveur des politiques novatrices
-Tenir compte des prévisions précises concernant les mutations des villes, les crises éventuelles à venir
Méthodologie
Nous avons exploité les résultats des travaux de terrain, des recherche-actions participatives avec les enfants et jeunes travailleurs dans le cadre du Mouvement Africain des Enfants et jeunes travailleurs.
Mots clés :
Développement durable, Intervention sociale et travail social, Participation, objectif, accompagnement, empowerment
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