YEBOUA Kobenan Faustin (Côte d'Ivoire) – fayeboua@hotmail.com

Le VIH/sida est préoccupant car il touche la frange de la population la plus productive de la société et affecte tous les secteurs d’activités socio économiques.
La paupérisation de la population qui s’est accrue du fait de la crise militaro-politique que vit la Côte d’Ivoire combinée à la mal-gouvernance qui s’en est suivi font craindre des lendemains délicats.
Pour diverses raisons des personnes adoptent des attitudes tendant à la pérenniser. Ces attitudes sont appelées comportements à risque.
Le comportement à risque sous-entend ici qu’un individu pose un acte sexuel, donne naissance, effectue une manipulation de liquide séminal, sanguin, sans précaution et tend à l’ingérer à soi-même ou à autrui.
Les orphelins et enfants rendus vulnérables du fait du VIH/sida (OEV) que nous avons étudiés sont de familles démunies. Ils utilisent parfois des objets tranchants qui ont déjà servi à d'autres personnes. Certains se partagent les brosses à dents. Aussi, leur arrivent-ils de s’isoler avec des personnes plus âgées ou des inconnus. Autant de choses que nous considérons être des comportements à risque dans les situations mettant en jeu le VIH/sida.
Des stratégies ont été développées pour endiguer la propagation du VIH ; parmi lesquelles le Club d’Enfants. Les stratégies jusqu’ici mise en œuvre pour réduire le taux de prévalence du VIH (4,7% pour la Côte d’Ivoire) connaissent des fortunes diverses. Elles ignorent les sourds et les sourds-muets. Et ce parce que les stratégies de communication mises en œuvre ne prennent pas en compte les déficients auditifs qui utilisent un mode de communication de la mimogestualité. Ils ont une culture du visuel assez particulière qui les amène à des interprétations différentes des images et signes graphiques.
Il s’est agit ici de fournir une plateforme de jeux et de recréation, de développer la résilience et de mettre en exergue les compétences de vie, favoriser l’intégration sociale, de fournir un continuum de soins aux OEV.
La population bénéficiaire est les OEV sourds. La Côte d’Ivoire comptait 540000 OEV en 2005. Faute de statistique, nous ne donnons pas de chiffre sur les OEV sourds. Notre population mère est l’ensemble des OEV pris en charge par l’ONG SEP. Elle est constituée de 124 OEV dont 92 entendants et 32 sourds avec l’âge variant de 1 an et 8 mois à 17 ans. La population d’étude est constituée de 32 enfants dont 20 sourds (le groupe de travail) et 12 témoins.
La technique utilisée est l’observation. Elle permet d’avoir, dans des conditions naturelles, des informations sur les sujets d’étude.
Divers instruments sont utilisés (questionnaire, guide d’entretien, tableau de sélection de problème, tableau de sélection des solutions).
Les outils utilisés sont la fiche technique d’activité, les images et divers petits matériels.
Le type d’évaluation utilisé est l’évaluation formative. Elle a pour but de renseigner l’apprenant sur la distance qui le sépare de l’objectif.
L’outil utilisé ici est la grille d’observation combinée avec l’échelle d’évaluation. Dans la 1ère nous inscrivons les items et les comportements observés, ainsi que les sujets observés. A l’issue de chaque activité nous faisons une sommation des différents scores obtenus par item et par comportement positif, négatif observé ou non. Dans la 2nde nous indiquons le nombre de comportements positifs observés (entre 0 et 20). Notre objectif est atteint si nous obtenons un score supérieur ou égale à 18/20.
Au terme des différentes activités nous avons recueilli 18,60/20 qui est signe d’un succès de nos activités et l’atteinte de nos objectifs.
Pour ce qui est de l’interprétation qualitative de nos résultats nous rapportons que les OEV que nous avons évalués nous démontrent aujourd’hui d’un comportement assez responsable. Les dires des parents que nous avons rencontrés au terme de nos travaux nous indiquent que les enfants ont effectivement changé en bien.

Education tout au long de la vie, Vivre ensemble, Utilité sociale