De l'autonomie dans une société qui exige toujours plus dans des temps accélérés
Année : 2011
Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
TSCHOPP Françoise (Suisse) – frtschopp@bluewin.ch
AVET L'OISEAU Sylvie (Suisse) – sylvie.avetloiseau@hesge.ch
Résumé :
La formation continue fait partie des missions des Hautes écoles spécialisées. Ces dernières années, des nouveaux dispositifs et directives de formation continue se sont mis en place en formation postgrade, (MAS, DAS, CAS). Ces formations se sont développées et construites en partenariat avec d’autres hautes écoles des domaines du social ou de la santé mais aussi avec les universités. Elles ont pour but l’acquisition de compétences pour l’exercice de nouvelles fonctions ou de se spécialiser dans l’apprentissage de nouveaux modèles d’intervention ou de compétences d’expertise. La formation postgrade est en alternance avec la pratique professionnelle et elle s’inscrit dans un contexte économique qui oblige les hautes écoles à s’autofinancer. Pour qu’un projet puisse être développé, la preuve des besoins et la plus value amenée aux participants-étudiants doivent être faits. Nous avons à tenir compte du contexte des institutions qui sont confrontées à des enveloppes budgétaires diminuées et qui posent des exigences en termes d’efficience. La formation suivie par un collaborateur doit avoir une retombée significative et rapide sur ses pratiques professionnelles au quotidien.
Un autre changement est à considéré par les formateurs d’adultes, c’est celui qui provient du public qui fréquente les espaces de la formation continue. Les participants qui évoluent dans des espaces professionnels de tensions et de stress ont des exigences de consommateur ; ils deviennent des clients exigeants des outils immédiatement applicables, au détriment parfois de leurs propres besoins et désirs, et ce afin de répondre aux attentes institutionnelles.
Nous sommes maintenant dans un marché de la formation continue ; beaucoup d'organismes privés et publics sont présents et nous avons à exister en tenant compte de la concurrence. Comment en tant qu’institution publique est-il possible de s’organiser et se développer avec les lois de ce marché tout en maintenant ce qui nous tient le plus à cœur, la formation de professionnels qui accompagnent des usagers et où priment l’engagement humain, la relation, et où l’acquisition de connaissances ne doit pas rimer seulement avec rentabilité et efficacité.
Nous communiquerons à partir de notre place de responsables et professeures d’un centre de formation continue de la Haute école de travail social de Genève.
Les formations construites sur le modèle de Bologne ont pour objectifs à travers des dispositifs modulaires de développer des compétences et visent un sujet autonome qui va construire son propre parcours de formation et ce dont il est lui est nécessaire pour développer sa carrière.
Notre propos visera à interroger dans ce cadre les termes de compétences, d’autonomie, d’individualisme, de temporalité, de rapport au temps en situant notre intervention dans le concept de l’apprentissage de l’individu tout au long de la vie.
Que mettre en place pour que les travailleurs sociaux durent sur le plan professionnel en offrant une qualité de prestation et en gardant motivation, curiosité de l’autre, inventivité, enthousiasme et ceci sans s’épuiser à la tâche ?
Quels types de dispositifs de formation sont à construire pour répondre aux besoins tout en les inscrivant dans la durée ?
Quels contenus proposés qui ne se réduisent pas à la consumérisation et à la notion de mouchoirs jetables ?
Pour étayer notre exposé nous établirons une analogie entre la situation des participants à nos formations et la nôtre, formateurs d’adultes pris que nous sommes dans une logique (en est-elle vraiment une ?) de devoir faire plus, avec moins de moyens financiers et humains, tout en permettant à chacun de trouver un sens à son action, de trouver dans la formation continue un espace et un temps suffisant pour déconstruire, transformer et construire de nouvelles connaissances et compétences.
En effet quel pourrait être le risque de cette recherche à tout prix de la formation à moindre coût, dans des temps rétrécis ?
Mots clés :
Autonomie, Compétence citoyenne, Education tout au long de la vie, formation, intelligence collective, responsabilité
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