LE BURUNDI A LA CROISÉE DES CHEMINS, ENTRE CRISE ET DÉVELOPPEMENT.

Année : 2011

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

RWAMO Athanase (Burundi)

Résumé :

LE BURUNDI A LA CROISEE DES CHEMINS, ENTRE CRISE ET DEVELOPPEMENT.

1.Contexte géographique, démographique et économique

Pays d’Afrique équatoriale, bordé à l’ouest par le Lac Tanganika et la RDC, au nord par le Rwanda et au sud par la Tanzanie, le BURUNDI couvre 27.834 km2.
Sa population, estimée à 8.200.000 d’habitants, avec un taux de croissance annuel de 3 %, enregistre une densité moyenne de 230 habitants/km2 : l’une des plus élevées d’Afrique.
Son économie repose sur le secteur primaire : 90% de sa population vit de l’agriculture développée sur 50% des terres fermes, dans des exploitations familiales dont la superficie moyenne avoisine 1 ha. Les produits exportés sont le café et le thé.
Selon l’index de développement humain du PNUD, le BURUNDI occupait en 2009, la 174e place sur 192 pays : 70% de sa population vit actuellement sous le seuil de pauvreté, contre 33,5% en 1991.

2.Le BURUNDI, après une décennie de crise

La situation socio-économique du BURUNDI demeure, encore aujourd’hui, profondément marquée par la crise socio-politique qui a frappé le pays en 1993, et dont les effets ont ruiné son économie déjà fragile : instabilité politique, destruction des infrastructures, déplacement des populations, embargo (1996-99).
Les accords de paix signés à Arusha en août 2000, se concrétisèrent, malgré la poursuite des hostilités, par les élections de 2005 qui aboutirent enfin à la mise en place des institutions librement choisies par le peuple.

Le BURUNDI est aujourd’hui en phase de post-conflit et se relève – certes difficilement – d’une décennie d’appauvrissement national sans précédent. Les autorités du pays doivent relever de nombreux défis : une forte pression démographique entraînant le morcellement des terres et suscitant de nombreux conflits fonciers ; la dépravation des mœurs et le non-respect de la vie humaine – de la femme et de l’enfant en particulier- ; l’impunité vis-à-vis des faits de violence; la corruption et les malversations économiques qui privent le Trésor public des ressources dont l’État aurait bien besoin pour éradiquer la pauvreté qui touche 70% de sa population.

3.Pratique sociale et sortie de crise

Les citoyens les plus fragilisés par la situation évoquée plus haut sont les enfants : parmi eux, les plus vulnérables sont “à la rue”, abandonnés par leurs parents, ex-enfants soldats, ou encore orphelins du sida. Des hommes et des femmes de la société civile se sont levés pour répondre à leur détresse. Ils ont, entre autre, créé des associations dont l’influence s’étend au delà des frontières du BURUNDI : en RDC et au RWANDA.
La pratique sociale de ces associations vise tout d’abord à restaurer la confiance et la santé tant physique que psychique de ces enfants; puis à les réinsérer dans le tissu communautaire et socio-économique, par la scolarisation et la formation professionnelle. La qualité de cette pratique sociale participe utilement au développement du pays, en faisant reculer la violence qu’entraîne la marginalisation de ces enfants.
Généreuses et engagées, ces associations issues de la société burundaise dépendent largement de l’assistance financière des bailleurs de fonds, trop volatile pour assurer leur pérennité, alors qu’elles devraient pouvoir compter davantage sur leurs revenus propres ainsi que sur les interventions de l’État davantage sensible à cette problématique sociale.
Quelles interventions ? Financières, bien sûr...assurées par une meilleure gestion des finances publiques et la “tolérance zéro” vis-à-vis de la corruption, mais également en termes de meilleure gouvernance qui permette d’éteindre les causes qui désagrègent les familles, jettent les enfants dans les rues...ou dans les bras des rebelles armés, favorisent la propagation du sida...!
L’enjeu essentiel réside là !

Mots clés :

Action communautaire, Utilité sociale, Politique sociale

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