La gouvernance : une solution ou un leurre pour le travail social

Année : 2011

Thème : La gouvernance : une solution ou un leurre pour le travail social

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

KERVELLA Jean Pierre (France)

Résumé :

Mon argument est une réflexion qui se base sur des observations, des entretiens avec des responsables ou futurs responsables en formation de management (CAFERUIS ou Masters 2 Direction des structures médico sociales Université de Bretagne Occidentale, Brest et Université de Haute Bretagne, Rennes) et de lectures diverses concernant les organisations (pour mes enseignements dans les formations sus nommées). Je ne sais donc dans lequel des axes proposés par vous m’inscrire.
Le terme « gouvernance » est relativement récent même si étymologiquement on peut l’assimiler à gouvernement mais au sens où il s’appliquerait au monde de l’entreprise. Et si on peut donner à gouvernance un aspect de relative souplesse il reste que le radical de ces mots est gouverner donc diriger. Quelque soit le terme utilisé il y a toujours le fait ou la volonté de diriger, de contraindre des hommes, des animaux, i.e. les soumettre à une autorité.
C’est pourquoi, dans un premier temps nous essaierons de démythifier ces notions en en montrant le caractère construit, non naturel et parfois dangereux, car sous ses formes séduisantes de « participation », de coopération, etc. la gouvernance n’est pas le meilleur moyen pour résoudre la misère sociale qui augmente quoiqu’on en dise (à cause de la gouvernance ?). En effet sous une pléthore de mots (de « concepts » ?) se cache trop souvent d’une part une gestion basée uniquement sur le profit (et l’exploitation ?) et d’autre part, dans le travail social une réalité fortement hiérarchisée des modes de gestion des ressources humaines, alors que les institutions du travail social devraient être initiatrices d’une gestion de type coopératif égalitaire.
Dans un second temps on montrera que les formes de gouvernance préconisées entrent en fait selon les directives de territorialisation (ARS) dans une perspective bureaucratique que pourtant la sociologie des organisations avait critiquée comme contraire à une véritable efficacité.
Dans un troisième temps nous montrerons comment une autre forme d’organisation, sans gouvernance, sans hiérarchie est possible. Le premier point de cette partie s’appuiera sur une recherche d’exemples de ce type d’organisations (peu connus et souvent limités à des écrits considérés comme marginaux ou, à tort, comme dangereux et subversifs, même dans le travail social !).
Le second point donnera quelques perspectives d’actions, de structures basées sur une prise en compte d’une nécessaire coopération ou solidarité entre les hommes engagés dans un projet d’aide voire de société plus juste. Cette perspective va à l’encontre de toute forme d’établissement d’une hiérarchie, d’une direction, ou gouvernance des hommes car l’abolition du pouvoir en est le principe.

Mots clés :

Épistémologie, Management social, Justice sociale

← Retour à la liste des articles