Pratiques d’accueil des réfugiés et développement durable dans une réalité du sud de l'Italie

Année : 2011

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

ELIA Anna (Italie) – anna.elia@unical.it

Résumé :

Dans le système italien, le recours à l'expérience accumulée par les sujets solidaristes constitue une caractéristique récurrente des politiques locales pour les migrants. En ce qui concerne les politiques d'intégration et de tutelle des demandeurs d'asile et des réfugiés, ces dernières sont projetée et gérées au niveau des communes et des provinces dans le cadre du le système de protection pour demandeurs d'asile et réfugiés (SPRAR). Le SPRAR est administré conjointement par le service central du Ministère de l'intérieur, le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les refugiés) et l'Association Nationale des Communes Italiennes (ANCI). Les projets sont fréquemment le fruit de parcours d'accueil spontanés, dans lesquels sont engagés des acteurs et des institutions locales, en contradiction par rapport aux prises de positions du Gouvernement italien au sujet de la répression des débarquements de “clandestins”.
Il s'agit des expériences d'accueil de demandeurs d'asile et de réfugiés apparues à la fin de la dernière décennie qui ont produit des actions de développement durable du territoire. Cette expériences se sont expérimentées dans certains villages de la Locride en Calabre, une aire sur le versant ionien, avec un passé d'émigration ayant déterminé une forte baisse démographique. Pour ces communes de la région de Locri, une aire dont l'image est fréquemment associée aux homicides de la “Ndrangheta”, l'expérience de l'accueil est devenue un facteur fort d'innovation sociale.
En particulier dans la commune de Riace, l'accueil des demandeurs d'asile dans les maisons laissées vides par les émigrés, les contacts et les interactions qui s'expriment dans des conditions concrètes de vie définissent et proposent une occasion de vivre une existence meilleure pour les anciens et les nouveaux résidents. Dans ce cadre, l'accueil produit un sens de responsabilité collective s'agissant des conditions de marginalité vécues par les demandeurs d'asile, et engendre des pratiques d'accompagnement qui sont des alternatives aux logiques de dispersion sur le territoire national. Les familles migrantes repeuplent le village; les migrants assurent la récupération des activités de la petite économie locale; les migrants et les jeunes de Riace collaborent au développement de formes de tourisme durable.
L'objectif du travail de recherche a été de relever les facteurs sociaux qui ont favorisé l'expérimentation de formes avancées d'inclusion des migrants dans une situation de dégradation économique profonde; les instruments politiques possibles pour le soutien d'une pratique de cohésion sociale qui s'exprime dans les moments d'interaction directe entre les migrants et la société de destination; les logiques de concertation entre les institutions locales et les acteurs socioculturels locaux dans la réalisation d'un projet d'accueil s'insérant dans une logique de développement durable du territoire; les formes possibles de soutien normative-institutionnel à un modèle d'inclusion sociale qui exalte le droit à la participation des demandeurs d'asile et des réfugiés; les pratiques d'orientation dans le travail et de soutien psychologique expérimentées dans l'échange et la récupération de valeurs culturelles-traditionnelles.

Mots clés :

Société civile, Développement durable, Cohésion sociale locale

← Retour à la liste des articles