forum consacré à la recherche appliquée au travail social

Année : 2011

Thème : Autre

Type : Autre

Auteur(s) :

RULLAC Stéphane (France) – stephane.rullac@eesp.ch

Résumé :

La recherche francophone appliquée au travail social connait aujourd’hui une vitalité importante. Si l’université se penche depuis longtemps sur le terrain que représente ce secteur professionnel, les Hautes Ecoles et même les institutions d’intervention sociales développent à leur tour un tel intérêt. Même la France, qui présente un important retard en la matière, mène aujourd’hui une marche soutenue vers le développement d’une recherche endogène au champ du travail social. Les Pôles de Recherche et d'Etude pour la Formation et l'Action Sociale (PREFAS) et le projet de création des Hautes Ecoles Pour l’Action Sociale (HEPAS) institutionnalisent ce dynamique. Ce mouvement à l’échelle internationale opère une synergie autour des centres de formations en travail social, des universités, des collectivités territoriales et des institutions du secteur professionnel. La recherche appliquée au travail social crée ainsi une interface inédite entre les acteurs de la recherche, de la formation scientifique et technique et de l'intervention sociale ; cette dernière est aussi riche que difficile à mettre en œuvre.

Ce mouvement pose la question de son cadre de développement. S’agit-il d’un terrain qui se décline exclusivement dans différentes disciplines ? Cette recherche inaugure-t-elle un nouvel objet qui nécessite un cadre particulier en matière d’épistémologie et de méthodologie ? Ces évolutions bousculent les cadres de références habituels des sciences sociales qui se voient critiquées dans leur légitimité et compétences à se saisir des logiques opérationnelles de l’action sociale. Elles bousculent aussi la professionnalité des travailleurs sociaux qui se voient critiqués dans leur légitimité et compétences à créer de la connaissance, en dehors du cadre de leurs savoirs opérationnels. La question de fond se cristallise finalement autour de la question des différents types de savoirs, entre universalité et contextualité, entre théorie et pratiques, et entre fondamental et appliqué.

Au-delà de la tendance des acteurs à se livrer à une lutte des places stérile, ce nouveau débat ne peut-il pas être l’occasion de renouveler et de dépasser les statuts quo en matière de sciences humaines et sciences techniques, qui doivent désormais se saisir simultanément de la complexité de notre condition humaine, afin de développer des solutions susceptibles de soutenir notre utopie du « faire société » ? Et si la recherche appliquée au travail social représentait une innovation propice à renouveler les questions, les représentations et les méthodes des sciences sociales, en construisant un pont entre théorie et pratique ? C’est dans cette approche que l’AIFRIS peut servir à soutenir le débat francophone en la matière, qui invite, dans le cadre de la diversité internationale, à prendre part à cette dynamique qui dresse un pont inédit entre le savoir et la pratique.

Un forum consacré à la recherche appliquée au travail social représente l’opportunité d’échanger sur les objets, les méthodes et les résultats que produisent les différents acteurs internationaux mobilisés en langue française. La richesse d’une telle rencontre est précisément d’évoquer les différences qui constituent la richesse du travail social, qui doit se nourrir d’une approche multi référentielle.

Mots clés :

Action collective, Savoirs, Recherche-action

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