La place du travail social dans l’intervention auprès des personnes présentant des troubles mentaux majeurs

Année : 2012

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

SAINT-ONGE Myreille (Canada) – Myreille.St-Onge@svs.ulaval.ca

Résumé :

Dans le cadre d’une réorganisation majeure des services de santé mentale au Québec, entre autres par la création de réseaux locaux de services intégrés gérés par les Centres locaux de services communautaires (CLSC), les travailleurs sociaux sont appelés à œuvrer de plus en plus auprès d’une clientèle présentant des troubles mentaux majeurs en vue de leur intégration sociale. Dans ce contexte, les travailleurs sociaux ont l’opportunité de contribuer à l’appropriation du pouvoir de cette population opprimée en adoptant la vision paradigmatique du rétablissement ; le travail social est, en effet, dans une position unique par les valeurs qu’il véhicule à soutenir cette vision et la développer (Carpenter, 2002). Le modèle conceptuel que je présente est tout à fait compatible avec cette vision du rétablissement qui requière une compréhension des effets de l’environnement sur la qualité de vie des personnes présentant des incapacités psychiatriques. J’utilise ce modèle conceptuel dans le cadre de mes recherches et mon enseignement.
Le modèle conceptuel que j’ai adopté dans le cadre de mes recherches en santé mentale et dans le domaine de la réadaptation en déficience physique (St-Onge, Béguet & Fougeyrollas, 2002; St-Onge, Provencher & Ouellet, 2005; St-Onge, Tétreault et al., 2001, St-Onge, Tétreault et al., 2002; St-Onge, Tétreault & Lambert, 2006). Ce modèle, holistique et systémique, permet la compréhension et l’explication des causes et des conséquences de toutes formes d’atteintes à l’intégrité et au développement des personnes dans une optique de promotion d’une participation sociale optimale des gens qui ont des différences au plan organique (déficiences) ou fonctionnel (incapacités) (Fougeyrollas et al., 1998). Contrairement au premier modèle de la Classification internationale des déficiences, incapacités et handicaps (CIDIH) élaboré par l’OMS en 1980, qui établissait une relation de cause à effet entre chaque dimension conceptuelle conduisant inéluctablement à une situation de handicap (RIPPH, 1998), ce modèle tient compte de l’interaction entre les facteurs personnels (intégrité ou déficience de systèmes organiques, capacités et incapacités au plan des aptitudes) et les facteurs environ­nementaux ainsi que le résultat de l’interaction sur le plan des activités courantes de la vie et des rôles sociaux (habitudes de vie), en prenant en considération les éléments qui facilitent leur participation à la société ou au contraire la contraignent, les conduisant ainsi à vivre des situations de handicap. En effet, c’est en évaluant les obstacles (par exemple le manque de continuité dans les soins) ou les facilitateurs (comme une bonne coordination des services au regard des interventions) que les personnes ayant un diagnostic psychiatrique rencontrent, que l’on peut comprendre dans quelle mesure ces personnes vivent ou non des situations de handicap.

Mots clés :


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