Lettre spéciale Colloque de DAKAR 2025
Editorial
Alors que nous devons à nouveau composer avec les journées automnales et leur cortège de feuilles mortes, je vous espère en pleine forme.
Alors que nous devons à nouveau composer avec les journées automnales et leur cortège de feuilles mortes, je vous espère en pleine forme.
En rédigeant ces quelques lignes, j’entends déjà nos collègues sénégalais sourire et nous rappeler, à juste titre, que ces considérations saisonnières ne les concernent pas tout à fait. Le cycle des quatre saisons ne s’applique pas partout dans la francophonie, et dans certaines régions, les journées demeurent chaudes, lumineuses, presque estivales.
Cette entrée en matière symbolise à elle seule la richesse des contrastes qui traversent notre réseau : des réalités géographiques, climatiques, culturelles et sociopolitiques diverses, parfois divergentes, mais toujours complémentaires. Ce sont ces différences qui font la force de notre communauté. Elles nous obligent à penser au-delà de nos contextes immédiats, à écouter, à apprendre les un·es des autres, et à bâtir ensemble un espace réellement solidaire et pluriel.
La question climatique, justement, offre une transition toute trouvée vers un autre constat, plus sombre celui-là : la crise géopolitique mondiale, dont les contours prennent parfois des allures dystopiques. Partout sur la planète, les tensions s’exacerbent, les droits régressent, et l’avenir semble suspendu à des décisions incertaines,
voire inquiétantes.
Dans ce contexte, je souhaite exprimer une pensée sincère et solidaire à l’égard de nos collègues et ami·es du Liban, de la République démocratique du Congo, et d’ailleurs, qui subissent de plein fouet les conséquences de la guerre, des conflits armés ou des violences politiques.
Leur courage et leur résilience nous obligent à ne pas détourner le regard.
Mais même là où les armes se taisent, les dérives s’installent. Une autre forme de violence, plus insidieuse mais tout aussi destructrice, gagne du terrain : celle de la « coulée brune ». Elle charrie haine, peur, repli sur soi, et attaques répétées contre les fondements mêmes de nos démocraties. Les discours se durcissent, les violences deviennent moins masquées, plus assumées.
Les femmes, les personnes vulnérables, les minorités – migrantes, LGBTQ+, en situation de handicap ou issues de groupes racisés – sont les premières cibles de cette dérive inquiétante.
Si nul ne peut prédire ce que nous réserve l’avenir, force est de constater qu’il ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Pour autant, il ne s’agit pas de céder au fatalisme ou de sombrer dans la résignation. Bien au contraire.
Face à l’adversité, nous pouvons choisir de cultiver le courage, de raviver l’espérance, et de nous tourner vers les multiples formes de résistance et de mobilisation citoyenne qui émergent un peu partout. L’histoire nous rappelle que c’est dans ces élans collectifs que se forgent les plus grandes avancées.
Il ne s’agit pas ici d’appeler à la révolution… quoique. Mais plutôt de demeurer vigilant·es, de ne rien laisser passer, de faire bloc lorsque les valeurs que nous défendons sont menacées. Il s’agit d’adopter une posture de veille, de parole, d’action. Et cela, nous ne pouvons le faire qu’ensemble.
Espérons que l’AIFRIS continuera de jouer ce rôle essentiel : celui d’un espace de rencontres et d’échanges stimulants, mais aussi d’un réseau solidaire et engagé, capable de porter une parole forte, unie et lucide face aux défis de notre temps.
Si nul ne peut prédire ce que nous réserve l’avenir, force est de constater qu’il ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Pour autant, il ne s’agit pas de céder au fatalisme ou de sombrer dans la résignation. Bien au contraire.
Face à l’adversité, nous pouvons choisir de cultiver le courage, de raviver l’espérance, et de nous tourner vers les multiples formes de résistance et de mobilisation citoyenne qui émergent un peu partout. L’histoire nous rappelle que c’est dans ces élans collectifs que se forgent les plus grandes avancées.
Il ne s’agit pas ici d’appeler à la révolution… quoique. Mais plutôt de demeurer vigilant·es, de ne rien laisser passer, de faire bloc lorsque les valeurs que nous défendons sont menacées. Il s’agit d’adopter une posture de veille, de parole, d’action. Et cela, nous ne pouvons le faire qu’ensemble.
Espérons que l’AIFRIS continuera de jouer ce rôle essentiel : celui d’un espace de rencontres et d’échanges stimulants, mais aussi d’un réseau solidaire et engagé, capable de porter une parole forte, unie et lucide face aux défis de notre temps.
Contenu de la présente Lettre
Il convient de préciser que pour le présent numéro 56 nous avons décidé de braquer le projecteur sur le colloque de Dakar qui approche à grands pas. Notre choix s’explique à la fois par l’importance que revêt cet événement pour l’AIFRIS et par le fait que les associations nationales et les groupes thématiques ont suspendus leurs activités pendant la pause estivale. Une large place leur sera consacrée lors de la prochaine parution qui, nous l’espérons, sera également complétée par une contribution présentée par un·e des membres de l’association.
Il convient de préciser que pour le présent numéro 56 nous avons décidé de braquer le projecteur sur le colloque de Dakar qui approche à grands pas. Notre choix s’explique à la fois par l’importance que revêt cet événement pour l’AIFRIS et par le fait que les associations nationales et les groupes thématiques ont suspendus leurs activités pendant la pause estivale. Une large place leur sera consacrée lors de la prochaine parution qui, nous l’espérons, sera également complétée par une contribution présentée par un·e des membres de l’association.
Francis LOSER pour la co-présidence de l’AIFRIS.
