La relation savoirs/compétences dans le processus de formation et la mobilité professionnelle des éducateurs spécialisés dans l’espace européen. Essai comparatif entre l’Italie et la France.
Année : 2013
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
ROMANO Luciano (France) – lucianoromano71@yahoo.it
Résumé :
Cette proposition s’inscrit dans le cadre plus large d’un doctorat de recherche en Sciences de l’Éducation et d’une collaboration internationale entre l’IESTS, l’Université de Nice et l’Université de Turin.
Contrairement à ce qui se passe en France, la formation en travail social en Italie est confiée aux universités. Á l’heure de l’inscription de la formation en travail social français dans le cadre de l’EEES, la mise en conformité avec le reste de l’Europe est, pour le travail social, un passage très délicat. La réorganisation des contenus de formation et la mise en ECTS exige une révision profonde du modèle pédagogique de construction et de transmission des savoirs. À partir de ce contexte, mon travail doctoral propose d’étudier de plus près l’impact de ce nouveau modèle de transmission et de reconnaissance des savoirs sur la professionnalisation des travailleurs sociaux afin de comprendre comment l’ouverture du secteur social s’opère à partir du contexte européen qui pose comme postulat la transférabilité des compétences et des savoirs.
Pourtant, ce postulat demande aujourd’hui à être vérifié. Si dans les esprits la libre circulation dans l’espace européen reste une sorte d’«idéal » évoqué par les textes européens, il n’en reste pas moins que, de facto, sa réalisation n’est pas si évidente. En partant d’un secteur comme celui de l’éducation spécialisée, ma recherche propose d’explorer le double aspect de la formation (question pédagogique de la transférabilité des savoirs) et de la professionnalisation (capacité à transférer les compétences d’un lieu à un autre) du travail social afin de vérifier s’il est possible de parler d’une véritable «Europe des métiers du social». Dans cette perspective, la problématique est ainsi formulée:
La formation des éducateurs spécialisés en France et en Italie permet-elle une suffisante convergence en termes de formation et de pratiques afin de garantir une véritable circulation des professionnels au sein de l’UE?
L’hypothèse sera ainsi énoncée:
Si l’EEES a comme postulat de base le développement de la mobilité professionnelle dans l’espace européen, la convergence des systèmes de formation et des différentes modalités d’accès au diplôme doivent produire aussi des convergences sur le plan des pratiques, et cela sur l’ensemble des pays de l’UE.
Si l’hypothèse est vérifiée, la transférabilité de savoirs et la mobilité professionnelle imaginées par l’EEES seront alors confirmées. Dans ce cas, la notion de compétence devient l’élément clé au croisement des savoirs de référence disciplinaires et professionnels susceptible de permettre la transférabilité des savoirs et la lisibilité des parcours de formation. Une possible ouverture consistera donc à se questionner sur les notions d’identité professionnelle de l’éducateur et sur son articulation avec les autres identités professionnelles dans le reste d’Europe. En revanche, si la transférabilité de savoirs et la mobilité professionnelle ne sont pas confirmées, il sera donc constaté un décalage entre les orientations législatives européennes et les pratiques sur le terrain. Il s’agira alors de comprendre si ce processus d’harmonisation est une question de temps ou si le travail social, compte tenu de ses spécificités, ne peut pas permettre une réelle circulation des professionnels du secteur.
En ce qui concerne la méthodologie de recherche, je suis à la phase de contextualisation et à la constitution du corpus documentaire qui me permettra de mieux cibler l’échantillon et les modalités opérationnelles. Je travaille sur trois axes : une approche législative à l’échelle européenne qui me permettra de comprendre le cadre et les préconisations de la construction de l’EEES (à partir du double postulat de la libre circulation des travailleurs dans l’Union et de l’égalité de la qualité des services fournis aux citoyens) ; une approche sur le système de formation italien ; repérage des analogies et des différences des deux systèmes.
Mots clés :
Compétence, Savoirs, Relation transnationale, formation en travail social, Espace Européen de l’Enseignement Supérieur (EEES), didactique professionnelle, approche comparative internationale, construction des savoirs.
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