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CARON Jessie (Canada) – carj46@uqat.ca
CHOUINARD Isabelle (Canada) – isabelle.chouinard3@uqat.ca

Le développement de l’industrie tertiaire a occasionné plusieurs transformations dans le monde du travail. L’apparition de la relation de service est notamment venue souligner l’importance d’un contact avec la clientèle et de la mobilisation de compétences relationnelles chez les professionnels (Cerf et al., 2004). Ces nouvelles fonctions professionnelles ont interpellé la communauté scientifique et une catégorie de métiers a connu une popularité croissante : les métiers relationnels. Les institutions de formation ont aussitôt suivi en adaptant leurs programmes afin de garantir l’acquisition, chez les étudiants, des compétences nécessaires aux nouvelles exigences relatives à la relation professionnel-usager. Pourtant, il appert que les connaissances sur les pratiques professionnelles demeurent imparfaites, surtout en ce qui concerne celles des métiers relationnels (Beynier et Chopart, 2000). Ceci est d’autant plus préoccupant que les professions sont confrontées à l’obligation de rendre compte de leurs productions, ce qui accroît la pression à une meilleure élucidation des pratiques professionnelles, mêmes les plus complexes comme celles des métiers relationnels. Afin de mieux comprendre les pratiques professionnelles au cœur des métiers relationnels, le recours aux approches réflexives est de plus en plus courant. La réflexivité apparaît même comme un nouveau cadre d’analyse de ces pratiques. Pourtant, en dépit de la multiplication des approches réflexives dans les milieux de pratique et de formation universitaire, que savons-nous de la façon dont elles sont conçues et utilisées ?

C’est dans la perspective de dégager les perspectives actuelles quant à la réflexivité dans les métiers relationnels que cette communication présentera les résultats d’une analyse de la documentation scientifique portant sur le recours aux approches réflexives au sein de quatre métiers relationnels : le travail social (exemples : D’Cruz, Gillingham et Melendez, 2007 ; Furman, Coyne et Negi, 2008)., les sciences infirmières (exemples : Cirne Ortiz Vargas, Wall et Peres, 2012 ; Mascarenhas et Rosa, 2010) , la psychologie (exemples : Chervet, 2012 ; Kuenzli-Monard, 2006) et les sciences de l’éducation (exemples : Chaubet, Correa Molina et Gervais, 2013 ; Collin, 2013). Réalisée dans le cadre des travaux de l'Équipe de recherche et d'analyse des pratiques professionnelles (ERAPP), cette analyse a plus spécifiquement souhaité mettre à jour les conceptions de la réflexivité et de ses finalités qui se dégagent de chacun de ces métiers et ce, dans l'optique d'en comprendre la façon dont les professionnels s'y réfèrent dans le développement d'une analyse réflexive autour de leur propre pratique. Après avoir exposé les principales conceptions et finalités au regard de la réflexivité s'étant dégagées des écrits de chacun de ces métiers, des enjeux seront soulevés quant au recours aux approches réflexives dans le champ de la formation en travail social. Des pistes de réflexion seront ensuite identifiées afin d'alimenter les débats actuels autour de l'analyse des pratiques professionnelles en travail social.

Professionnalisation, Savoirs, Modernisation, Réflexivité