Culture informationnelle : quelle place dans le processus de professionnalisation des travailleurs sociaux ?
Consommateurs et producteurs d’information dans une société « dite de l’information », nous revendiquons peu le besoin d’apprendre « à s’informer et à informer ».
Considérons nous ces apprentissages constitutifs de nos pratiques sociales autonomes et donc évoluant suffisamment avec celles-ci ?
Ou encore, négligeons nous l’ampleur des enjeux sociaux, culturels et politiques de la « bonne maîtrise de l’information », cachés derrière l’engouement pour les technologies de l’information et de la communication ?
En écho à ces enjeux sociaux d’un côté, et à ma place de professionnelle de l’information et de la documentation de l’autre, j’interroge la manière dont les dispositifs pédagogiques, au sein de mon institut de formation (l’Institut Régional du Travail Social, Nord-Pas-de-Calais, France), construisent une « culture informationnelle » dans les parcours de formation.
Afin de délimiter mon interrogation, je retiendrai les démarches d’éducation à l’information à travers les projets pédagogiques des formations d’Assistant de Service Social et d’Educateur Spécialisé.
Au regard de l’analyse des référentiels professionnels et de formation, des discours évoquant des savoirs contributifs de la compétence informationnelle à l’intérieur de ceux-ci et de leurs transpositions didactiques, les premiers résultats que j’obtiens font état d’une faible présence de l’éducation à l’information et de ses enjeux spécifiques, dans les enseignements dispensés.
Une certaine complexité à identifier les savoirs contributifs nécessaires et l’absence de modèles curriculaires explicites, pourraient éclairer, la place insuffisante de la culture informationnelle dans l’offre de formation.
|