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Ce que la formation fait aux étudiants. La question de l’enseignement des concepts dans le champ de la formation initiale et continuée du travail social
Les enseignements des intervenants extérieurs (I.O) en direction des étudiants en travail social sont nombreux et de portées différentes.
Ils concernent la discipline, les programmes, l'évaluation, les interventions d'aide auprès des étudiants, le ressenti devant les transformations du tissu social, etc., et ils sont mobilisent un certain nombre de concepts (par exemple, l’identité professionnelle, l’autonomie, la socialisation, la cohésion sociale, etc.).
Mais ce travail terminologique, pour formel soit-il, repose sur des dynamiques moins visibles, mais effectives. Derrière la formation envisagée autour de la transmission explicite de connaissances, nous allons nous intéresser à l’acte d’enseignement, compris comme un acte social et affectif de diffusion et de re-lecture des savoirs.
Notre communication reprendra les données de notre recherche de terrain en cours sur le site de l’Irts d’Arras, dans laquelle nous triangulons trois dimensions : les postures professionnelles, les représentations du métier et les habitus d’enseignement.
Notre méthodologie est qualitative, organisée autour d’une observation participante de situations d’enseignement et de l’analyse des documents officiels (programmes et notes de cadrage des enseignements). Notre échantillon est constitué d’intervenants du site d’Arras (une dizaine), inscrits dans la « base 4d ».
En révélant la prégnance des postures professionnelles et des représentations du métier sur les façons d’enseigner, nous tirons deux types de constats. Un constat méthodologique tout d’abord : l’ « effet établissement » ne joue que résiduellement sur la pédagogie des intervenants extérieurs. Un constat théorique ensuite : la pédagogie des I.O manifeste une imbrication entre leurs trajectoires individuelles et leurs « origines » institutionnelles.
Leurs façons de définir ce dont ils parlent mettent à jour leurs arbitrages entre des connaissances académiques et des savoirs pratiques, entre des valeurs et des arrangements avec la réalité, entre des programmes de cours et des marges de manœuvre avec ceux-ci.
En menant cette recherche sur la transmission des concepts, une ouverture se fait jour : à travers ce travail sur les notions exercé par les I.O, nous relevons que leurs façons d’enseigner imposent aux autorités de tutelle une subtile dialectique entre les prescriptions et le respect de la liberté pédagogique qui conditionne in fine la qualité du lien établi entre les formateurs et leurs étudiants.
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