Fiche Documentaire n° 1353

Titre Dépasser l’invalidation : la lutte contre l’exclusion de jeunes femmes immigrantes de leur communauté

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Auteur(s) DROLET Marie  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

Dépasser l’invalidation : la lutte contre l’exclusion de jeunes femmes immigrantes de leur communauté

La diversité culturelle et la complexité grandissante qui façonnent les pays d'expression française offrent de nombreux défis à l'intervention sociale. Dans l'Ontario français où se vit une telle transformation, on y dénombre 58 520 francophones appartenant à une minorité visible, dont les trois quarts sont nés à l'extérieur du Canada.
Même si ces francophones ont un niveau de scolarité plus élevé que celui de la population générale, leur revenu moyen n'en demeure pas moins inférieur de 6000$. A Ottawa, l'immigration est un phénomène récent, plus de la moitié des immigrants y étant arrivés depuis 1991; il en résulte que 20% de sa population appartient maintenant à une minorité visible.
Cet état de fait interpelle des nouveaux cadres d'analyse pour mieux saisir l'exclusion vécue par ces personnes, ainsi que leur forme de lutte à celle-ci.
L'approche théorique en émergence de P. Essed (1991; 2002) sur l'exclusion ethnoculturelle ouvre une voie prometteuse pour mieux comprendre l'actualisation de ce concept au quotidien.
Fondée sur la prémisse que le racisme est partie inhérente de l'ordre social et de la culture dominante, l'exclusion est expérimentée à travers des pratiques familières, systématiques et récurrentes, cumulées au fur à mesure du temps.
Cette exclusion quotidienne se manifeste de trois façons: la marginalisation, et ce à partir du maintien des normes et des valeurs dominantes; l'intimidation, la pression pour l'assimilation et l'isolement culturel exercés par des membres de la culture dominante, de même que leur négation de ce processus d'exclusion; l'invalidation des perceptions des personnes exclues et des stratégies qu'elles adoptent pour s'opposer.
Comme l'illustrent les travaux d'Essed, les jeunes femmes de notre échantillon affrontent des barrières à leur intégration dans la société canadienne. De surcroît, ces dernières se sentent invalidées par leur propre famille et leur communauté d'origine.
Ces réactions à leur égard vont dans le sens des modes d'acculturation adoptés par chacune de ces communautés et de leurs stratégies de sauvegarde de la culture d'origine.
On y constate aussi une socialisation différenciée selon le genre (Best et Williams, 2004). Les jeunes femmes d'origine libanaise interrogées ont tendance à avoir une double vie.
Elles posent des gestes pour plaire à leurs pairs de la culture dominante et éviter l'isolement culturel. Elles présentent également les comportements exigés par leur famille et leur communauté, surveillés par leur frère et légitimés par la réputation de celles-ci.
Cette communauté a une forte volonté d'intégrer la majorité tout en respectant son origine. Les jeunes femmes d'origine somalienne se voient exclues de la société d'accueil en raison des lourdes responsabilités domestiques qu'elles assument pour contribuer à la stabilité de leur famille.
Ainsi protégées contre la marginalisation à laquelle se heurtent des jeunes hommes de leur communauté, elles critiquent la latitude accordée à leur frère s'il correspond aux normes sociales.
Cette communauté affronte une importante exclusion économique et regroupe ses membres pour lutter ensemble contre celle-ci. Quant aux jeunes femmes d'origine chinoise, elles adoptent de nombreuses stratégies pour pouvoir s'assimiler à la majorité, par exemple : adopter un nouveau prénom de la culture dominante et changer leur apparence physique.
En raison des limites inhérentes à de tels changements, elles ressentent beaucoup plus le fait de ne pas être caucasiennes et la mise à l'écart de leur communauté d'origine, même si des efforts d'assimilation sont aussi présents entre autres chez les jeunes hommes.
Bref, ces jeunes femmes expérimentent dans leur quotidien une invalidation de leurs perceptions d'être exclues et d'être différentes de leur culture d'origine. Les stratégies qu'elles adoptent pour s'opposer à cette exclusion reçoivent peu d'échos de leur milieu, ce qui augmente encore plus l'invalidation ressentie.

Bibliographie


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Présentation des auteurs


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Communication complète


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Résumé en Anglais


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