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La formation à l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités
Il faut privilégier une posture formative de type VAE (étayer chez l'étudiant-professionnel une pratique réflexive), consistant à accompagner l'étudiant à objectiver les compétences déjà mises en œuvre au cours de ses expériences professionnelles passées.
Il s'agit d'aider l'étudiant à construire ou à planifier des situations d'exercice professionnel qui lui permettraient d'acquérir les compétences manquantes au regard d'un référentiel de compétences-métier.
L'objectif à terme est d'évoluer vers un parcours de formation « taillé sur mesure » à partir d'un panel de prêts à porter formatifs. La formation prévisionnelle (ou standard, de démarrage) est un patron pour qu'à l'aide du formateur chaque étudiant découpe dans le tissu de ses expériences qualifiantes passées ou actuelles, les futures pièces du costume de sa future identité professionnelle. Le formateur-tailleur effectue un travail de couture et d'ajustement aux mensurations professionnelles de l'étudiant. L'étoffe qui sert à la découpe est extraite par l'apprenant de son propre parcours expérientiel.
Il faudrait passer plus de temps dans l'acte de formation, à identifier ce que l'individu sait déjà faire, pour l'accompagner à l'appliquer dans d'autres situations où il ne sait pas le faire ou ne sait pas qu'il sait le faire avec une modification moindre. De la même façon, cela n'est pas la peine de réapprendre quelque chose à quelqu'un qui le sait déjà, mais ne l'identifie pas comme tel : un savoir professionnel. Ce n'est pas la peine d'apprendre une posture formative à des tuteurs-référents. Il est plus judicieux de leur rappeler les fondamentaux de leur métier de base (relation éducative pour les ES et les ME ou relation d'aide ou de soin pour les AMP et les aides-soignants) et de leur montrer comment cela se transfère en situation de formation :
comment ils sont amenés à faire la même chose autrement.
(Se situe là aussi tout l'accompagnement du formateur à décontextualiser une compétence acquise de sa situation d'apprentissage puis d'exercice ; il s'agit aussi d'établir le périmètre maximal ou l'extension limite de transférabilité d'une même compétence.)
L'objectif d'une telle démarche de formation est que l'étudiant finisse par être lui-même expert de ses propres compétences en acquisition, qu'il puisse à terme être en capacité de faire tout ce qui a été dit précédemment sans l'aide du formateur (autoformation guidée : c'est à dire, auto repérage des compétences acquises et à acquérir, auto construction d'un parcours formatif adapté et personnalisé, auto évaluation).
Cette nouvelle pédagogie nécessite pour le formateur d'acquérir une nouvelle posture et d'énoncer en paroles et en pratiques formatives une nouvelle règle fondamentale qui cadre la relation et le dispositif de formation.
On l'a vu, la posture du formateur consiste à ne plus chercher à transmettre un savoir théorique, un contenu à un apprenant considéré comme vierge de compétence mais au contraire d'accompagner l'apprenant à être son propre expert, c'est-à-dire à développer une posture réflexive.
Pour changer de posture, le formateur comme transmetteur d'un savoir apprendre et réfléchir et non plus comme un transmetteur de savoirs académiques, doit constamment tolérer de se décentrer d'une posture de toute puissance ou de sujet supposé savoir. Ce renversement de posture est toute l'essence de ce nouveau cadre de formation. En effet, on pourrait dire que l'énoncé inaugural qui crée l'alliance formative entre le formateur et l'apprenant est: « ce n'est pas moi qui sais, c'est vous qui savez ; mais vous ne savez pas que vous savez, par contre moi je sais comment vous permettre de savoir ». Le formateur dit « je ne propose pas des savoirs mais je peux mettre en oeuvre un espace ou une relation qui vous permettra d'acquérir des compétences métier ».
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