La VAE et les référentiels de compétences vont-ils à l’encontre d’une culture professionnelle ?
L’ouverture à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) des métiers du social constitue une véritable révolution qui bouscule les manières traditionnelles de penser la formation des travailleurs sociaux comme les cadres institutionnels qui définissent l’exercice de ces métiers. D’un côté on observe que la reconnaissance de « l’expérience » confirme les vertus formatrices de l’exercice « sur le terrain ».
De l’autre, la formalisation de « situations de travail » articulées à des compétences identifiées définissent les contours d’une professionnalisation qui rompt avec la filiation du caritatif et du bénévolat, voire l’idée d’une nécessaire « vocation ».
Par ailleurs, que des compétences puissent se développer en-dehors des opérateurs historiques de formation peut laisser entrevoir un renouvellement dans les contenus ou modalités de transmission pédagogique desdits lieux de formation, en intégrant notamment davantage les TICE (technologie de l’information, la communication et l’enseignement) pour mieux qualifier encore ces futurs professionnels.
Toutefois, avec la VAE, on peut craindre la disparition d’une « culture commune » comme socle unifiant ces groupes professionnels et transmis par les opérateurs de formation à la faveur d’une diversité de parcours très différents, mais aussi la dissolution des savoirs académiques au profit d’aptitudes le plus souvent contextualisées. L’émergence de ce marché ouvert vient questionner le principe d’une culture professionnelle, au sens de ce qui permet de lire l’histoire des métiers de l’intervention sociale.
|