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Les institutions face aux jeunes en errance : une comparaison France - Angleterre
A travers cette communication, nous présenterons une recherche sur les jeunes sans domicile fixe en France et en Grande-Bretagne menée conjointement par l’Université Christ Church de Canterbury et l’Université Catholique de Lille.
L’objet de cette présentation sera :
d’évaluer le mode de fonctionnement des services de prise en charge, la coordination de ces services, avec pour objectif l’amélioration de l’accompagnement des jeunes sans domicile fixe,
d’analyser l’apport des autorités compétentes tant régionales que locales dans l’accompagnement ou l’accueil de ce public.
Il est vrai que le phénomène des jeunes en errance est de plus en plus présent dans la Région Nord-Pas-de-Calais et dans la région du Kent. Malgré l'embellie économique de la fin des années quatre-vingt-dix, la proportion des jeunes en difficulté, notamment les jeunes en errance, s'est accrue ces dernières années car l’insertion professionnelle n’est plus un « temps » dans la trajectoire sociale mais un processus qui tend à s’allonger.
Ainsi le nombre de jeunes sans domicile fixe dans la région du KENT-EST est estimé approximativement à 600. Quant à Lille et ses environs, une étude de l’INSEE de janvier 2001 sur les sans domicile faisait état de 1600 enfants ou jeunes de moins de 18 ans. Ce chiffre est minimum, puisqu’il ne tient pas compte des personnes sans logement mais vivant à l’hôtel à leur propre frais. Toutefois, nous savons qu’il est très difficile de quantifier le nombre exact de ces jeunes du fait du caractère instable de cette population, quoique certains signes tendent vers une augmentation de ce groupe d’âge.
En Grande Bretagne, les études sur les jeunes sans domicile fixe portent sur des personnes dont l’âge varie de 13 à 25 ans et sont privés d’un foyer (home) stable et autonome. Elles distinguent les mineurs fugueurs (runaways) éloignés de leur domicile (familial ou institutionnel), les sans-foyer (majeurs) qui n’ont pas de domicile fixe ni de logement permanent mais un toit temporaire (les bed and breakfast hostels), les jeunes à la rue (rough-sleepers), alternant des solutions d’hébergement précaires et la rue, enfin les jeunes qui se trouvent dans une famille qui eux-mêmes sont sans domicile fixe. (J.M. Firdion, 2000)
Ces catégories sont aussi présentes en France, même si nos travaux s’appuient sur la tranche d’âge voisine allant en général de 15 ou 16 ans (16 marque la fin de la scolarité obligatoire), jusqu’à 24 ou 25 ans (âge minimum requis pour bénéficier de certaines mesures sociales).
Notre propos s’appuiera sur une centaine d’entretiens semi-directifs menés auprès des jeunes, des travailleurs sociaux et des politiques tant en Angleterre qu’en France.
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