Fiche Documentaire n° 1581

Titre Des pratiques scripturales et des objets textuels en mutation

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Auteur(s) CROGNIER Philippe  
     
Thème Vers la construction de savoirs et de savoir-faire nouveaux en travail social ?  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

Des pratiques scripturales et des objets textuels en mutation

La place et l’importance de l’écriture en travail social ne semblent plus guère à démontrer et nous avons déjà eu l’occasion de poser par ailleurs que l’écriture des pratiques et la pratique des écrits en institution sont constitutives du travail social. Sous cet angle, l’écriture serait à considérer comme faisant « partie intégrante des pratiques quotidiennes et comme susceptible de les structurer, de les analyser et de leur donner du sens » (Crognier, 2011, p. 19).
Pour autant, depuis la RGPP jusqu’à la loi HPST, en passant bien entendu par la loi dite de Modernisation sociale, le travail social n’a cessé de muter, tant sur le fond que sur la forme. En ce sens, force est de constater qu’il se trouve aujourd’hui traversé par un « nouveau vocable », assez paradoxalement importé du secteur marchand, libéral. Ainsi, des termes comme « management », « démarche qualité », « évaluation(s) », « appels à projets », « traçabilité », « performance », « bonnes pratiques », « opérateurs »… se sont immiscés dans le champ du travail social et médico-social et n’ont cessé de s’y répandre.
L’apparition de ce vocable est concomitante avec de nouvelles réalités économiques et sociales et avec des exigences accrues de la part des instances de contrôle et de tarification, le tout inscrit dans une politique dite « d’économie » déclinée selon une logique de restrictions budgétaires. Mais parallèlement à cela, il convient de remarquer que ce vocable est intimement lié à des pratiques scripturales relativement nouvelles, elles-mêmes associées à la production d’objets textuels singuliers qui, eux aussi, ont pénétré progressivement le champ social et médico-social : les documents de mise en concurrence pour ce qui est du recrutement des cabinets officiant dans le cadre de l’évaluation externe, les référentiels d’évaluation interne et de bonnes pratiques professionnelles, les réponses à des appels à projets, les procédures et plans d’action de tout ordre, les grilles utilisées dans le cadre des entretiens annuels d’évaluation…
Ces « objets textuels » ont été élaborés pour accompagner la mutation du travail social ; mutation orientée vers toujours plus de qualité, de performance, de traçabilité… C’est du moins l’hypothèse que l’on peut poser.

Cette communication a pour objectifs d’appréhender la ou les réalité(s) qui s’impose(nt) aujourd’hui dans ce champ professionnel et de tenter d’analyser en quoi les « nouveaux » supports d’écriture et de lecture en usage au quotidien, et les pratiques scripturales qui leur sont associées, permettent (ou non) de produire des connaissances visant à optimiser les pratiques et les organisations mises en place dans les associations. Ces « bénéfices », dont les connaissances seraient la source, devraient en toute logique profiter in fine à l’ensemble des acteurs du travail social et, au premier plan, aux usagers. C’est du moins une deuxième hypothèse que l’on peut poser.

Bibliographie

• AUSTIN John Langshaw, Quand dire c’est faire, Paris : Seuil, 1970.
• BOUQUET, Brigitte. « Diversité et enjeux des écrits professionnels », dans Vie sociale, n°2, Les écrits professionnels. Pratiques des écrits et écritures des pratiques, Paris : CEDIAS, 2009, pp. 83-93.
• CROGNIER Philippe, « Les enjeux de la scientifisation du travail social et de l’action sociale », in La science du travail social – Hypothèses et perspectives (sous la direction de Stéphane Rullac), Issy-les-Moulineaux : ESF, 2012, pp. 94-104.
• CROGNIER Philippe, Précis d’écriture en travail social. Des ateliers d’écriture pour se former aux écrits professionnels, Issy-les-Moulineaux : ESF, 2011.
• CROGNIER Philippe, « Ecrire ses pratiques en travail social. De l’insécurité scripturale au saisissement de l’écriture », dans Vie sociale, n°2, Les écrits professionnels. Pratique des écrits, écriture des pratiques, Paris : CEDIAS, 2009, pp. 95-108.

• BOUTET Josiane, « Les mots du travail », dans Langage et travail – Communication, cognition, action (ouvrage coordonné par Anni Borzeix et Béatrice Fraenkel), Paris : CNRS Editions, 2001.
• COTON Christel, PROTEAU Laurence (sous la direction de), Les paradoxes de l’écriture. Sociolo-gie des écrits professionnels dans les institutions d’encadrement, Rennes : PUR, 2012.
• GOODY Jack, La raison graphique. La domestication de la pensée sauvage, Paris : Editions de minuit, 1979, 274 p.
• LAPRIE Bruno, MIÑANA Brice, Les écrits professionnels en pratique. Guide à l’usage des travailleurs sociaux, Issy-les-Moulineaux : ESF, 2010.
• SIMONET Renée et Jean, Savoir argumenter – Du dialogue au débat, Paris : Editions d’organisation, 2004.

Présentation des auteurs

Philippe Crognier est docteur en sciences de l’éducation et qualifié maître de conférences. Après avoir été formateur d’adultes, directeur adjoint à l’Institut régional du travail social du Nord-Pas de Calais, il est actuellement directeur de la recherche et de l’évaluation à La Sauvegarde du Nord. Auteur de nombreux ouvrages et articles, il est aussi membre du comité de rédaction de la revue Le Sociographe. Il contribue par ailleurs aux travaux du laboratoire CIREL-Théodile (théories-didactique de la lecture-écriture) de l’université Charles-de-Gaulle (Lille 3).
Ses travaux portent sur la pratique des écrits et sur l'écriture des pratiques en travail social.

Communication complète


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