Les mémoires réalisés par les intervenants sociaux dans le cadre de la formation continuée : entre réflexivité des acteurs et savoirs théoriques.
Le mémoire (ou « travail de fin d’études ») en formation d’adultes engagés dans le secteur social est l’occasion d’un travail réflexif : le milieu d’enseignement fait se côtoyer les « savoirs quotidiens construits à travers la pratique » et les « savoirs théoriques ».
Pour étudier les particularités des mémoires en formation continuée, nous avons délimité quelques thématiques majeures. Quel positionnement professionnel et quel projet sont à l’origine du mémoire ? L’action suppose la définition de moyens mais aussi une clarification des finalités : qu’en est-il des dimensions éthiques et politiques du mémoire ? Le questionnement de départ du mémoire intègre-t-il des références théoriques, est-il plutôt l’expression de problèmes pratiques à résoudre ? ou les deux ? Comment se définit ce qui « pose problème » ? L’acteur social ne change pas tout seul, il change avec d’autres. Cet aspect collectif est-il déjà présent dans la conception-même du mémoire ? La production du mémoire est-elle séparée du terrain en tant que travail personnel de l’étudiant ou est-elle réalisée de concert avec d’autres praticiens ? L’utilité du mémoire peut aussi être perçue à travers les destinataires envisagés : sont-ils identifiables ? nommés comme tels ? ou supposés ? Globalement, quel est l’apport de la démarche réflexive à l’action du point de vue des auteurs ?
L’étude est menée dans le cadre de deux structures d’enseignement : l’Université catholique de Louvain (la Faculté Ouverte de Politique Economique et Sociale) et l’Enseignement de promotion sociale (le post-graduat « Cadre du secteur non-marchand » de l’Institut provincial de formation sociale). Onze mémoires/TFE ont été sélectionnés sur base de plusieurs critères.
Savoir quotidien et savoir théorique s’enrichissent mutuellement. L’un questionne l’autre. La formation d’adultes constitue un enjeu majeur tant pour la science qui a tout intérêt à se laisser questionner par l’action que pour les pratiques professionnelles qui nécessitent prise de distance et intelligence théorique pour répondre aux exigences nouvelles d’un monde qui se complexifie.
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