Fiche Documentaire n° 1703

Titre Alternance et compétences dans la formation des travailleurs sociaux.

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Auteur(s) COULON Brigitte  
     
Thème  
Type Autre  

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Résumé

Alternance et compétences dans la formation des travailleurs sociaux.

La réflexion exposée ici s’inscrit dans l’actualité française de rénovation des diplômes de travail social ou l’alternance est renforcée. Les stages professionnels sont référencés à des compétences à acquérir. Ceci amène à l’interrogation sur l’alternance et la compétence dans la formation des travailleurs sociaux.
En France, dès l’origine, les formations des travailleurs sociaux ont intégré l’alternance. Issues du terrain de l’expérience, de la formation professionnelle et ancrées dans le champ des sciences humaines, elles ont fait une large place à une certaine forme de compagnonnage professionnel. L’alternance est devenue, dans l’apprentissage du métier, à la fois une pratique et une méthode pédagogique.
L’actualité de la rénovation des diplômes de travail social s’organise à partir des compétences, elles deviennent incontournables dans la formation des travailleurs sociaux.
Dans la période de changement, cette période complexe actuelle, il reste un principe constant : l’alternance comme choix pédagogique pour les formations en travail social. Les formateurs font le constat d’un changement manifeste dans les attitudes, dans l’approche de la formation des étudiants après leur stage professionnel. Mais ceci est du domaine de la perception.
Pour aller au-delà de cette perception, nous allons tenter de répondre aux questions suivantes : Comment s’acquiert ou se développe des compétences pendant le stage dans les formations du travail social ? Et, ses compétences sont-elles transférables ? Ces questions seront mises à l’épreuve auprès des Conseillers en Économie Sociale Familiale en formation.
Après avoir abordé les concepts d’alternance et de compétences, une présentation de la profession de CESF et de sa formation permet de situer le contexte de la recherche. Elle est consacrée à l’alternance comme dispositif pédagogique d’acquisition de compétences transférables à partir de l’analyse d’une série d’interviews d’étudiants, de formateurs et de professionnels.
La synthèse des résultats de la recherche menée en 2006 porte sur les points suivants :
les compétences nécessaires en travail social
le rôle du tuteur de stage dans l’apprentissage de la réflexivité
les modalités pédagogiques favorisant la réflexivité
la possible transférabilité des compétences ou non.
Cette recherche interroge notamment des points qui peuvent faire débat :
le rôle et l’utilisation des stages dans l’acquisition de compétences
les rôles des différents acteurs de la formation
le rôle du centre de formation pour mieux mettre en synergie les différents apports des acteurs en vue de l’acquisition de compétences.

Bibliographie


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Présentation des auteurs


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Communication complète

Communication 2.1
« Formation et territoire : de nouvelles interactions »
Joëlle Marten et l'équipe du site Grand Littoral de l'IRTS Nord-Pas-de-Calais :
Brigitte Coulon, Martine de Solminihac, Françoise Dhondt, Dominique Gosselin, Séverine Jardot

 
INTRODUCTION :
 
Les enjeux sociaux actuels sont nombreux. Nous avons choisi d’axer notre propos sur la question de l’espace. En effet, l’espace a toujours été un élément important pour la formation et l’apprentissage, mais aujourd’hui, il est multiforme et diversifié.
Le premier espace que nous pouvons retenir est l’espace temps avec notamment la formation tout au long de la vie. Ainsi un organisme de formation qualifie des personnes en formation à temps plein ou autrement appelée formation initiale. Cela reste un des axes de travail très présent. La formation continuée qualifiante ou non est très appréciée des employeurs et des salariés. Elle permet une remise à niveau, une possibilité de rester en adéquation avec l’évolution des techniques et des recherches, mais aussi un moyen de qualifier le personnel pour répondre aux exigences demandées. Ces 2 possibilités de formation plus classiques sont complétées aujourd’hui par la VAE : nouveau modèle de qualification qui s’impose à nous avec la loi de modernisation sociale. Cela entraîne des parcours de formation individualisés pour répondre aux besoins des candidats à la certification d’un diplôme. Ainsi une même certification peut s’obtenir par des parcours très différents et à des moments étalés tout au long de la vie, nous avons à construire ces parcours en fonction des attentes des personnes et des exigences de la certification. C’est là un enjeu pour les personnes à former mais aussi pour notre organisme de formation. Autre espace temps, l’alternance qui se décline de différentes façons selon les formations et les parcours. Elle nécessite de travailler sur l’organisation apprenante ; Enfin dernier espace temps, l’autoformation. Elle est présente dans tous les parcours de formation Elle est nécessaire à l’acquisition des savoirs. Nous développerons l’aspect de l’autoformation et de l’organisation apprenante.
Nous verrons également, à partir de la démarche d’accompagnement à l’emploi et la qualification des aides à domicile comment nous avons mis en œuvre des nouveaux modes de qualification en tenant compte de ces espaces temps.
Le deuxième espace qui nous semble incontournable, est celui de la communication. Il a considérablement évolué ces dernières années. L’ensemble des étudiants et stagiaires que nous formons utilise le maximum de moyens de communication avec l’autre. Que ce soit les moyens plus « ancestraux » comme l’écoute, le contact notamment avec les personnes ayant une déficience, des moyens plus moderne comme le téléphone ou encore l’Internet, tous sont travaillés dans des séquences de la formation. A l’avenir, nous envisageons l’enseignement à distance, autre espace de formation.
Enfin le dernier espace est celui du territoire. Nous le situons à plusieurs niveaux, celui de la structure régionale, celui du territoire géographique local, sans oublier que nous nous inscrivons dans un ensemble national et européen.
Nous sommes un IRTS (Institut Régional de Travail Social), géré par l’ARTS (Association Régional de travail Social) présidé par M. Pierre TISSERAND et dirigé par M. Jean Pierre BLAEVOET bientôt remplacé par M Jean-Louis LOZÉ.
Nos missions sont multiples. La plus connue et la plus développée est la formation en travail social. Elle s’adresse à des professionnels ou des futurs professionnels du travail social avec une priorité, la formation tout au long de la vie. Notre mission de recherche s’inscrit dans notre société en constante mutation. Nous apportons  ainsi notre expertise aux structures et institutions sociales et médico-sociales s’interrogeant sur ces mutations et leurs nécessaires adaptations.  Enfin, notre mission d’animation régionale se traduit par des colloques et journées de réflexion sur des domaines de l’action sociale. Cet espace de concertation et d’échanges enrichit la réflexion avec nos partenaires régionaux et locaux.
Pour ce faire, notre développement repose sur la conception d’un IRTS en réseau, cela se traduit par un IRTS en sites, 5 au total sur la région Nord Pas de Calais. Chaque site se voit confier l’ensemble des missions qu’il décline au niveau local. La concrétisation de cette inscription territoriale et partenariale est réalisée notamment par le comité de site de chacun des sites. Il a pour objet de réfléchir sur les actions adaptées au local, de travailler sur la prospective en lien avec l’évolution nationale, régionale et locale. Sa composition garantit cette accroche territoriale et partenariale par la représentation de partenaires décideurs et usagers. Il est présidé par un vice président de l’ARTS.
Nous vous avons précisé que cet ensemble s’inscrit dans l’Union Européenne, en effet 2 de nos parcours de formation sont actuellement organisés en ECTS (Système Européen de Transferts de Crédits) : Le parcours de travail social et service social et le parcours de travail social et éducation spécialisée.
Nous pouvons ainsi déjà repérer l’importance de ces différents espaces dans la formation, ils sont générateurs de changements perpétuels pour notre organisation parce qu’eux même en continuelle évolution. Cela sans changer notre finalité, contribuer à former du personnel pour rendre leurs droits fondamentaux aux personnes en difficultés sociales et aider les acteurs de l’action sociale dans leurs missions.
 
Afin de mesurer ces différentes interactions et d’en repérer les enjeux, nous allons dans un premier temps contextualiser notre propos en vous situant notre espace territorial, le Dunkerquois. Puis nous traversons rapidement l’histoire du travail social pour vous amener notre réflexion sur les espaces temps de la formation avec l’autoformation et l’organisation apprenante.
Enfin nous vous exposerons des pratiques innovantes mises en œuvre sur le site du grand Littoral pour répondre à ces évolutions des contextes.
 
Partie 1 : le cadre de référence : la contextualisation du propos
 
A LE SITE DU  GRAND LITTORAL
Le site GRAND LITTORAL a été créé par l'IRTS fin 1990, pour développer les compétences individuelles et collectives en travail social et la qualification des travailleurs sociaux du bassin de Dunkerque et  du Littoral du Nord-Pas de calais. Actuellement environ 400 étudiants sont accueillis  dans sept formations initiales (AVS, TISF, AMP, ME, EJE, AS, ES)
En nous appuyant sur notre potentiel propre et sur celui de l'ensemble de l'IRTS, nous contribuons au développement sur le Littoral Nord-Pas de Calais de la totalité des compétences de l'IRTS en matière de :
FORMATIONS INITIALES ET CONTINUES, en analysant les réalités locales avec nos partenaires, pour permettre à tous les besoins de s'exprimer;
MISSIONS D'ASSISTANCE TECHNIQUE ET DE CONSEIL auprès des établissements, associations et services sociaux;
PARTICIPATION A DES PRATIQUES INNOVANTES, notamment en matière de formation de nouveaux publics.
Je vous propose maintenant quelques repères qui vont vous permettre de situer les enjeux développés sur le territoire DUNKERQUOIS.
 
B LE TERRITOIRE DUNKERQUOIS
 
Façade maritime du département du Nord, l’agglomération dunkerquoise s’étend de la frontière Belge au Nord au Pas de Calais au Sud.
Elle est bordée par la mer du Nord et la plage de Malo Bray Dune chantée par Alain SOUCHON
A l’est du territoire, les plaines de Flandre  maritime donnent un air de plat pays.
Le territoire Dunkerquois comprend 2500 hectares d’espace vert soit 10% de sa surface. Dix huit communes composent la communauté urbaine qui regroupe 210 000 habitants. 33% de la population a moins de 20 ans.
Pour mieux comprendre ce territoire, nous vous proposons de nous arrêter sur 3 caractéristiques :
 
L’UNIVERSITE DU LITTORAL
Avec celui de BOULOGNE sur mer et de CALAIS, le pôle universitaire de DUNKERQUE dispose d’un potentiel de formation important.
L’université du Littoral concerne 12 000 étudiants qui préparent des diplômes de sciences, de sciences sociales, de droits, de lettres, de langues, de sports adaptés.
 
L’ACTIVITE PORTUAIRE
Troisième port Français de commerce, plate forme industrialo-portuaire, la ville de DUNKERQUE développe une activité portuaire importante et diversifiée.
Les nombreux bassins situés au bord du centre ville donnent un air marin et invitent au voyage.
 
L’ACTIVITE ASSOCIATIVE
Le territoire Dunkerquois développe une forte activité associative comme généralement dans le Nord de la France.
Par exemple de nombreuses associations philanthropiques perpétuent la tradition de Carnaval, en transmettant aux enfants des écoles les chants et musiques traditionnelles mais aussi les règles de conduite du carnavaleux.
42 associations d’action sociale tissent un maillage de services, d’établissements auprès des publics déficients, en difficultés sociales, en situation de solitude…
Vous savez maintenant un peu mieux d’où nous parlons, du contexte dans lequel nous basons notre travail de recherche. Ce travail prend en compte, enregistre toutes les évolutions du contexte de la formation.
 
Partie 2 : Les évolutions du contexte de la formation
 
 BREF HISTORIQUE
En France, l’histoire de la méthodologie d’intervention en service social commence véritablement après la première guerre mondiale, elle marque une rupture avec les pratiques charitables et philanthropiques du XIXe siècle.
Dans les années 70, en France, la pratique sociale est essentiellement accès sur le Case Work avec une influence importante des modèles psychanalytiques et le primat de la sphère familiale. Nous sommes dans une approche individualisée qui vise à répondre aux problèmes que rencontre une personne ou une catégorie de personnes : les  personnes handicapées, les enfants en difficulté sociale…Pourtant, l’introduction des méthodes de service social de groupe et de développement en France, font partie d’un programme spécial de service social des Nations Unies pour l’Europe dès les années 50.
Ainsi le travail social oscille entre individuel et collectif, mais dans une approche descendante, exogène.
Il faut attendre les années 80 et surtout les répercussions de la crise économique, la fin de l’Etat providence pour que les travailleurs sociaux s’ouvrent à l’environnement et pour que soit repensé un autre mode d’approche. On parle non plus d’une action sociale mais davantage d’une intervention sociale, non plus en direction d’un type de public mais en direction d’un territoire. C’est le développement des dispositifs d’intervention territorialisés, centrés sur la lutte contre les exclusions.
Cette nouvelle approche n’est plus axée sur la réparation et la norme, mais sur la prévention et l’innovation. Durant la période de l’Etat providence le travail social consistait en une logique de rattrapage qui n’a pas fonctionnée. Puis, il a essayé de définir ce qui est bien pour les autres, ce qui n’a pas fonctionné non plus. Actuellement le travail social se situe dans une logique de redistribution, R.M.I, Droit à la compensation… Ce qui n’est toujours pas suffisant. 
Face à ces évolutions permanentes, les centres de formation se doivent de former les travailleurs sociaux aux différents types d’approches afin que les acteurs de terrain qu’ils deviennent, puissent répondre au mieux aux réalités locales : l’intervention sociale d’aide à la personne (ISAP), le travail social avec les groupes (TSG), l’intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC), le développement social local (DSL). 
Ces différentes approches ne s’opposent pas, elles sont complémentaires.
Le Développement Social Local venant renouer avec une invitation à procéder à une lecture globale, à la fois             Sociale
                                               Economique
                                               Culturelle
                                               Environnementale
L’enjeu pour les centres de formation est d’amener ou de mener les étudiants vers une réflexion d’une pratique à partir d’une pédagogie qui est ici définie comme «  un projet d’intelligence de l’action éducative » [1] . Pour cela nous appuyons notre action sur deux aspects :
L’auto-formation dirigée
Le centre de formation comme organisation apprenante
 
B L’AUTO-FORMATION
 
 «  L’important n’est pas de chercher à tout savoir, mais de savoir tout chercher »
L’auto-formation, l’autodidaxie, se situe au cœur d’un phénomène social nouveau, dans un contexte socio politique en constante évolution, traversé par de nouveaux enjeux comme la validation des acquis de l’expérience. On est aujourd’hui dans le cadre de la formation tout au long de la vie, tout en soulignant que l’auto-formation a toujours existé.
 «  Depuis que l’homme est homme, il s’est toujours auto-formé. Il a de tout temps bénéficié du savoir de ses aînés »
 
La formation initiale se devait de penser auto-formation, au-delà des enjeux, c’est un état d’esprit que nous souhaitons susciter, c’est un mode d’organisation ouvert, souple qui favorise la prise d’autonomie, la responsabilisation de l’apprenant.
Dans cette logique une place importante est donc laissée à l’auto-formation. Mais tel que nous l’entendons : Faire de l’auto-formation
·         Nécessite d’en prendre les moyens, d’avoir les ressources nécessaires.
·         Nécessite de définir des temps et des espaces
·         Nécessite de poser des conditions :
o        Mise en place d’une référence institutionnelle de l’auto-formation
o        Des formateurs motivés
o        Des formateurs formés
o        Inscription de l’auto-formation dans les projets pédagogiques
·         Nécessite de travailler la motivation, de l’auto-formation
·         Nécessite de chercher de nouveaux modes de coopération
·         Nécessite d’identifier les circuits d’information
·         Nécessite un rapport différent entre « le formé » et « le formateur »
Ceci mis en place dans le cadre d’Une organisation apprenante 
 
C UNE ORGANISATION APPRENANTE
Une organisation apprenante dans le sens où il donne la possibilité, tant à l’échelle individuelle que collective, « de développer des compétences organisationnelles et relationnelles » [2]
Pour reprendre l’expression de Joseph ROUZEL, il ne s’agit aucunement de « formater » les étudiants, mais de les former, de les informer, de les ouvrir, de les outiller, de mettre en forme… En quelques sortes, on ne pourrait  se contenter de la didactique, des techniques d’apprentissage, de la connaissance, bref de l’acquisition des savoirs, du savoir être et du savoir-faire, mais au-delà du discours pédagogique, c’est bien la mise en œuvre de la réflexion menée sur l’acte éducatif et sur l’intervention sociale qui doit nous  guider. C’est bien la question du sens qui est ici posée. Dans cet esprit les apports ne peuvent être déconnectés de la réalité de terrain. Le tout théorique ou le tout pratique a démontré ses limites. L’intellect ayant  ses limites, il ne peut embrasser la nature de la réalité par de simples concepts. C’est ce va et vient théorie-pratique, cette alternance prônée par les centres de formation qui doit permettre cette interaction. Mais l’intégration et la mise en œuvre de cette alternance théorie-Pratique est-elle un mythe, une construction ou une réalité ? Entre « pratique et théorisation de la pratique ou une pratique de la théorie » selon ROUZEL, qu’en est-il ? «  Couper de la pratique, la théorie devient simple verbalisme, séparée de la théorie, la pratique n’est qu’un activisme aveugle »  nous dit P. FREIRE [3]   Mais le monde ne se caractérise-t-il pas par l’interdépendance puisque sa nature même est vide de réalité autonome et permanente. En effet si la réalité était immuable, il ne pourrait y avoir le moindre changement. De plus la perception que nous avons de ce monde dépend entièrement du point de vue selon lequel on se place.
Vaste défi auquel est confronté le formateur.
Alors comment y répondre ?
C’est ce que nous essayons de réaliser :
* Par une mise en adéquation, une mise en pratique des acquis afin de tendre vers des compétences, en incitant les étudiants à être acteurs, organisateurs d’actes de formation, sans une mise en pratique effective des compétences, les acquis se perdent. En effet, il ne s’agit plus seulement de former uniquement au pied du maître mais que chacun se forme, se forge ses propres références.
Que chacun prenne conscience des choix qu’il fait, qu’il n’y a pas d’acte fortuit, mais que chaque acte est sous tendu par une intention.
* Par l’instauration d’une nouvelle dynamique et de pratiques innovantes avec, pour et sur le territoire.
Sur le site du grand littoral nous constatons une évolution de nos pratiques qui nous amène à travailler encore au plus prés du territoire. Nous visons ici à mettre nos actions de formation encore plus prés des besoins existants.
Des dynamiques, des synergies communes se créent. Elles initient de nouveaux partenariats, nous permettant peu à peu une réelle inscription dans des réseaux d’actions et de réflexions. L’I.R.T.S. peut à la fois proposer, impulser des actions mais aussi répondre à des besoins.
Nous allons voir quelles peuvent être sur le site les pratiques innovantes initiées.
 
Partie 3 : Les pratiques innovantes
Plusieurs types d’actes de formation ou d’animation sur le site du grand littoral attestent de nouveautés mises en place dans le cadre de la formation. Nous allons présenter quelques types d’actions innovantes.
 
A. LA DEMARCHE D’ACCOMPAGNEMENT à L’EMPLOI ET à LA QUALIFICATION DES AIDES à DOMICILE
Pour faire face aux demandes croissantes d’aide à domicile, liées au vieillissement et aux mesures sociales qui visent à favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, les associations d’aide à domicile, l’ANPE et les centres de formation de l’agglomération, se sont mobilisés pour organiser de façon plus rationnelle le recrutement des personnels.
Le secteur de l’aide à domicile, très porteur en matière d’emplois, attirait un public majoritairement féminin, qui pensait facilement accéder à la fonction d’aide à domicile sans qualification particulière. Face à l’urgence, certaines personnes recrutées, confrontées à la réalité du terrain et non préparées à l’accompagnement des publics âgés en grande dépendance, démissionnaient très vite entraînant des désagréments pour l’usager privé d’aide et une désorganisation des services d’Aide déjà très sollicitées par la demande.
 
La concertation entre les différents partenaires a permis le montage d’un dispositif en 4 étapes :
-          l’information
-          le repérage des compétences
-          la préparation à l’emploi
-          la qualification.
 
Elle s’est conclue par la signature d’une convention partenariale, précisant les modalités d’organisation et de fonctionnement de ce dispositif.
 
1ère étape : La réunion d’information sur le métier d’aide à domicile : constitue le premier maillon de ce dispositif. Elle s’adresse à un large public, invité par le biais des ANPE, ou des missions locales et par voie de presse.
Animée par des représentants de la branche professionnelle (responsable de secteur, tutrice titulaire du DEAVS et formée au tutorat), des centres de formation (représentés par l’IRTS) et un représentant de l’ANPE référent de ce dispositif, cette réunion se déroule trois fois par an et rassemble selon les périodes entre 80 et 150 personnes.
L’objectif est d’apporter des informations très précises sur la réalité de la fonction, l’organisation du travail et les qualités requises pour l’exercer. La présence d’une auxiliaire de vie sociale titulaire du DEAVS et formée au tutorat permet au public de poser des questions très concrètes.
A l’issue de cette réunion les participants qui souhaitent poursuivre la démarche, reçoivent un formulaire type CV dans lequel ils sont invités à exposer leurs motivations et leurs atouts et leur expérience qu’ils doivent renvoyer à l’ANPE dans les 10 jours qui suivent.
A ce stade 20 à 30 % des personnes présentes ne renvoient pas le formulaire.
 
2ème étape : le repérage des compétences :
Le traitement des formulaires est effectué à l’ANPE qui en fonction des réponses
Soit valide d’emblée les personnes pour l’emploi au regard de l’expérience et du curriculum vitae
Soit propose à certaines d’entre elles de réaliser avec l’IRTS une évaluation de compétences et capacités professionnelles
Soit décide que la personne doit être ré-orientée (surqualification-problème de santé –indisponibilité…).
 
3ème étape : l’évaluation des capacités et compétences professionnelles :
 
L’IRTS est sur le Littoral, chargé de cette étape. Cette évaluation fait l’objet d’une commande de la part de l’ANPE. Elle se déroule sur plusieurs demi-journées en fonction des candidats retenus entre 30 et 50 selon les réunions. Convoqué par l’ANPE, le candidat répond à un questionnaire écrit permettant d’évaluer son niveau à l’écrit, sa capacité à reprendre ou s’approprier des informations qui lui ont été transmises en réunion mais aussi d’apprécier ses connaissances ou aptitudes dans les actes ordinaires et essentiels de la vie quotidienne. Puis il rencontre un jury composé d’un représentant du centre de formation et d’un représentant de la branche professionnelle. A l’issue de l’entretien qui dure environ 20 minutes, le jury justifie et argumente à l’aide d’une grille son appréciation et sa décision de valider d’emblée le candidat pour la fonction, de proposer le passage par un module d’adaptation à l’emploi ou la ré-orientation. Les termes utilisés sont sans équivoques et le candidat qui recevra le compte rendu de l’évaluation peut ainsi comprendre les raisons de cette décision.
 
4ème étape : le module d’adaptation à l’emploi
Deux centres de formation se sont positionnés sur cette formation préparatoire à l’emploi. L’IRTS a opté sur une proposition qui permet d’acquérir avec l’autorisation de la DRASS deux modules du DEAVS ainsi que l’Attestation de Formation aux Premiers Secours. Les modules d’ergonomie et de pratique des actes essentiels de la vie quotidienne sont complétés par une information sur la personne âgée et sur la fonction d’AVS.
Cette formation de 150 heures se déroule en alternance et les futures professionnelles accompagnent une tutrice à domicile pour bien comprendre la démarche.
A l’issue de cette formation, un pourcentage important des stagiaires se voit confirmées dans leur orientation, et sont très vite sur le marché de l’emploi.
Les associations s’engagent le plus souvent à permettre aux nouvelles salariées de poursuivre leur qualification en suivant un DEAVS allégé ou en les incitant lorsqu’elles remplissent les conditions à s’engager dans la démarche de Validation des Acquis de l’Expérience.
Après plus de 6 ans d’expérience, ce dispositif porte ses fruits et il s’avère que les professionnelles qui accèdent à la fonction par ce biais pérennisent leur emploi et répondent aux exigences de la fonction. Toutefois cette démarche a nécessité des aménagements spécifiques des formations au DEAVS qui sont parfois difficiles à gérer étant donné la multiplicité des parcours personnels des publics à former dans ce secteur.
 
B DE NOUVEAUX MODES DE CONSTRUCTION DE MODULES DE FORMATION
Dans une dynamique de pratiques innovantes, le site du grand littoral de l’I.R.T.S. Nord pas de Calais a également pu initier de nouvelles ingénieries de formation qui sous-tendent de nouvelles dynamiques sur le territoire. Passant d’une logique de commande de professionnels au sein du centre de formation pour des faces à faces pédagogiques ; nous évoluons dans nos pratiques. Nous verrons le glissement de celles ci au sein de trois exemples.
 
1 / Des modules de formation répondant à des besoins partagés entre centre de formation et territoire
Nous avons en formation le souci de répondre au plus prés aux besoins de formation identifiés sur un territoire tant au niveau des publics que des structures. Pour répondre à cet objectif nous avons impulsé sur le site la création de deux modules de formation où les partenaires terrains ont été dès le début associés à la démarche.
 
a – le module difficulté sociale Lors de plusieurs rencontres avec nos partenaires sur le territoire de Calais nous avons déterminé un ensemble d’objectifs communs permettant de travailler en partenariat sur un module de formation : centre de formation et professionnels du terrain devenaient co-producteurs d’un acte de formation.
► Objectifs posés : Ils visent à approfondir des thèmes spécifiques permettant d’affiner la réflexion professionnelle des travailleurs sociaux en formation en lien direct sur le territoire. Ces thèmes pouvant être par exemple, les critères d’intervention dans la famille, quelles interventions …. Intervention supplétive ou substitutive ? En dernier lieu, ce module vise à donner aux travailleurs sociaux en formation les moyens d’identifier les réseaux et partenaires travaillant dans le domaine de la protection de l’enfant .
► Réalisation du module : Le module s’est réalisé de façon directe dans les établissements et services sur le territoire de Calais par le biais de rencontres avec les professionnels La présence de professionnels d’établissements conjuguée à celles de nos travailleurs sociaux en formation a été tout le long du module une ressource dynamisante.
 
►  Evaluation  de la démarche :
Pour les étudiants : Importance des échanges avec les équipes qui développent une autre approche plus concrète des pratiques professionnelles – découvertes des innovations du terrain ; de projets spécifiques – Importance du dialogue de pouvoir questionner les professionnels– meilleure visualisation des espaces.
-          Pour les partenaires du terrain : Richesses des échanges entre professionnels et avec les étudiants – ouverture à d’autres partenaires du terrain pas forcément connus ou bien identifiés dans leurs missions et fonctions
-          Pour le centre de formation : On note une richesse des contenus transmis qui sont mieux intégrés grâce à la forme proposée – les étudiants cernent mieux les acteurs et les liens entre tous – On perçoit une meilleure compréhension globale des différents cadres de protection de l’enfant - Importance de la rencontre sur le terrain : visualisation des lieux, rencontres et débats avec les professionnels : importance de la notion d’échange - Intérêt d’aller sur le territoire pour découvrir et « comparer » avec d’autres réalités, apparaît la notion de « transfert » - Les formes choisies suscitent l’envie de prolonger la réflexion.
 
La démarche de formation initiée a contribué à l’émergence de tout un ensemble de réflexions et d’actions nouvelles. Elle a permis une rencontre au plus prés des besoins permettant à chacun de dire, de partager. Pour la prochaine session en octobre 2005 nous introduirons directement les publics qui auront une place à prendre pour partager leurs besoins et regard sur le travail social.
 
b – le module culture inter culturalité
Ce module avait pour but de faire réfléchir les étudiants sur leurs capacités à s’ouvrir à des spécificités culturelles en partant d’une prise de conscience de leurs propres compétences et richesses personnelles ; de développer par la rencontre des publics, la connaissance de cultures différentes afin de favoriser leurs réflexions sur les modes d’interventions spécifiques adaptés aux cultures.
Dans un souci d’être au plus prés des besoins et des réalités des personnes et des services nous avons fait le choix de construire cet acte de formation avec un assistant de service social travaillant avec les personnes migrantes. Puis progressivement, le groupe de préparation s’étoffe au fil des années. Nous avons aujourd’hui un « groupe de pilotage » composé d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile, d’un service social d’aide au migrant, d’un centre d’accueil et d’hébergement d’urgence, d’un service de maison de quartiers et du centre de formation. D’autres partenaires sont associés plus ponctuellement notamment lors de la mise en œuvre – une 10éme de partenaires.
►  Réalisation du module :. Après un temps au centre de formation où nous avons travaillé sur les représentations ; les travailleurs sociaux sont allés à la rencontre des personnes accompagnées mais aussi des professionnels. Les étudiants ont pu ensuite restituer aux professionnels leurs constats et réflexions.
 
►  Evaluation  de la démarche :
Pour les travailleurs sociaux en formation : Il a été très important pour les étudiants de pouvoir rencontrer des personnes sur le terrain ; ils ont été « marqués » et se sont ouverts à des réalités jusque là méconnues - Importance de la rencontre des professionnels sur le terrain a été aussi très souvent soulevée ;de repérer les lieux – la confrontation à la différence a permis la concrétisation de « chocs culturels » favorables à un élargissement de la réflexion personnelle et professionnelle.
-          Pour les partenaires de terrain : Par la rencontre les étudiants favorisent un questionnement, une prise de recul et ouvrent des questions : notion d’échanges
-          Pour le centre de formation : Bon investissement général des étudiants qui se sont posés des questions notamment sur leurs propres limites en tant que professionnels. - Importance de la notion d’échange Plus grande dynamique qui permet un enrichissement constant un échange au plus prés des questions du terrain - Dans l’organisation intérêt du « binôme » formateur et professionnel du terrain pour un plus grand partage des ressources.
 
 
EVALUATION GLOBALE DE CES DEUX MODULES :
Ces deux modules de formation ont été très appréciés par tous les partenaires. Ils ont favorisé l’émergence d’un autre partenariat entre professionnels et centre de formation. Nous cherchons aujourd’hui par ces actes de formation à conjuguer nos besoins et ressources pour permettre une synergie des interventions. Chaque interlocuteur est perçu comme un partenaire potentiel, porteur de spécificités, personne n’est à exclure de la réflexion : travailleurs sociaux en formation, publics accompagnés, professionnels ou formateurs.
Le centre de formation a lors de la réalisation de ces modules impulsé une réelle démarche de rencontres sur le terrain de professionnels qui ont bénéficié d’un nouveau cadre de réflexion et d’action leur permettant soit de formuler des questions qu’elles portent aujourd’hui soit de partager leurs expériences.
Globalement ces actions ont favorisé l’émergence d’un nouveau regard tant sur les professionnels en formation que sur ceux du terrain ; nouvelles approches ; de nouveaux champs de rencontres sont rendus possibles. Le centre de formation a su partir de sa « neutralité » pour se positionner comme un élément facilitateur de ces rencontres. Il peut être au cœur de débats et de réflexions porté par les publics et les professionnels.
Au-delà des ces modules de formation d’autres modes de collaboration ont été expérimentés lors d’actions menées en  partenariat mais cette fois ci plus dans le champ de l’animation.
 
2/ Des temps de formation conjugués à des logiques d’animations du territoire.
a – Les spectacles
Un projet d’animation spécifique a été monté en collaboration par le centre de formation et des établissements du secteur social. Ce projet s’est réalisé lors du passage à l’euro et il voulait permettre aux étudiants de monter un projet d’animation d’un après midi spectacle construit et réalisé avec les populations d’établissements. (publics en difficultés sociales et / ou familiales) Mais aussi valoriser le potentiel créatif des publics et des étudiants – développer d’autres modes pédagogiques permettant une meilleure connaissance des publics - Créer une synergie de travail en réseau entre l’IRTS et 6 associations du secteur social.
Les travailleurs sociaux en formation sont allés dans les établissements à la rencontre des publics afin de monter des animations mises en commun lors d’un après midi spectacle. Les animations organisées pouvaient être sous la forme de sketchs, de chansons, de production de décors, défilé de mode. La réalisation s’est basée sur le potentiel de chacun : publics, travailleurs sociaux en formation et professionnels du terrain.
Evaluation  de la démarche : Chacun a pu être à l’initiative des propositions d’actions. Ces dernières ont été l’occasion de valoriser les publics dans leurs potentiels. Permettant incontestablement un passage au-delà des représentations négatives sur certains publics ; ce temps a été pour chacun l’occasion de se montrer autrement, de partager ses richesses, de s’ouvrir à. La réalisation d’un après-midi spectacle devant un public de 300 personnes a largement contribué à la valorisation de tous. L’évaluation a donc été très positive tant pour les publics que pour les travailleurs sociaux en formation qui ont pu exprimer un ensemble de savoir-faire.
Que ce soit la création d’une chanson avec un public de déficients moteurs ou de décors avec des adultes en difficultés sociales, des sketchs avec des mineurs délinquants, chacun a pu s’exprimer ou se découvrir des talents. La créativité est devenue facteur de rencontre source de richesses permettant un dépassement des représentations pouvant parfois exister.
 
b – les projets d’animations à l’initiative des étudiants
 
Lors de leur formation nous favorisons la réalisation de projets au sein des établissements du secteur. A plusieurs reprises les étudiants ont donc pu expérimenter la réalisation concrète en lien avec des professionnels, des équipes et des projets d’animation. Ces projets se sont essentiellement axés sur les techniques éducatives dont la finalité de la session a pu être la réalisation d’un spectacle dans un établissement. Ainsi on a vu se réaliser des spectacles de marionnettes dans un institut médico-éducatif, un spectacle de cirque dans un C.H.R.S., ou un conte mimé dans un autre établissement.
Lors d’autres séries de projets où les étudiants sont eux-mêmes amenés à mettre en place des projets nous pouvons faire mentions de plusieurs dynamiques comme celle de la réalisation d’un tournoi de football entre établissements accueillants des enfants en difficultés sociales et des enfants déficients intellectuels.
Dans une autre dynamique un groupe d’étudiant a organisé une activité basée sur le tir à l’arc avec des enfants en difficultés sociales ; d’autres ont organisé un repas avec des personnes du C.C.A.S.. Les travailleurs sociaux sont fortement poussés à mettre en place ce type de projets en adéquation avec des besoins identifiés sur le territoire.
 
Réflexion globale sur ce type d’animation :
Il s’agit bien ici de mettre en place des projets d’animations adaptés permettant une rencontre, une valorisation des personnes tant des étudiants que des publics. Nous nous trouvons alors sur une logique de partages et d’échanges allant au-delà du faire pour. On a pu constater globalement le souhait des travailleurs sociaux en formation de valoriser les personnes à travers ces projets. La notion de partenariat et d’actions collectives s’oriente vers la réalisation d’un objectif commun sans être la résultante de dynamiques parallèles.
 
C/ LA PARTICIPATION à DES MANIFESTATIONS EN INTERACTION AVEC DES LOGIQUES DU TERRITOIRE
 
Dans le cadre de leur formation, nous inscrivons les étudiants à la participation active de journées organisées sur le territoire de Dunkerque et ses alentours.
Il ne s’agit pas ici de modules de formation réalisés à notre initiative mais bien d’une inscription à la réalisation de manifestations extérieures à l’I.R.T.S. Il n’en demeure pas moins que la participation à chacune de ces manifestations prend tout son sens dans le parcours de formation des étudiants, et que chacune est considérée comme acte de formation à part entière. Les étudiants prennent une place active au déroulement des journées de manières différentes : réalisation des repas, encadrement de groupes de personnes, animation d’activités diverses, informations des publics…
Si les moyens et actions mis en place par les étudiants diffèrent selon les manifestations, les objectifs visés demeurent communs.
Il s’agit en effet de permettre aux étudiants inscrits dans la démarche de :
-          Découvrir le secteur social, les différents organismes, associations et établissements investis sur le territoire du Grand Littoral et d’en comprendre les réalités
-          Rencontrer les publics et populations qu’ils seront amenés à accompagner, ou prendre en charge lors de leurs stages et par la suite en tant que professionnels
-          Rencontrer les professionnels, échanger et partager avec eux sur leurs pratiques
-          Etablir des premiers contacts avec ces professionnels, organismes et établissements qui les aideront peut-être à construire leur parcours de formation pratique.
-          Mettre en pratique des savoirs, et savoir-faire acquis ou développés en formation
-          Réfléchir, développer leurs connaissances sur des thèmes particuliers : « la misère », le sport adapté…
 
Au vu de ce que nous venons d’énoncer, il nous semble important de préciser que ces participations s’inscrivent essentiellement en première année de formation. Nous allons maintenant vous présenter quelques manifestations auxquelles participent les étudiants :
 
1)      - Les ROSALIES
Les ROSALIES constituent une manifestation « sport adapté » très attendue par les usagers qui y participent chaque 1er dimanche d’octobre. A l’initiative de l’association des Papillons Blancs de Dunkerque (A.P.E.I.), cette journée se déroule à Bray Dunes, et accueille un public d’enfants, d’adultes déficients intellectuels, de parents et amis, constitués en équipes, qui effectuent le plus grand nombre de fois possible le parcours prévu en Rosalies.
Les étudiants en formation d’éducateur spécialisé et de moniteur éducateur participent essentiellement à l’encadrement des groupes en parcourant aux côtés des adultes déficients les tours de Rosalies, et à leur sécurité en étant postés aux intersections de route. Au-delà même de leur encadrement, les étudiants peuvent appréhender la réalité du sport adapté, développer des savoirs être indispensables à l’accompagnement des publics déficients (écoute, patience, encouragement, valorisation, rappel des consignes…).
 
2)       La JOURNEE DE REFUS DE LA MISERE
Chaque 17 octobre, la ville de Dunkerque ainsi qu’un collectif d’associations luttant contre l’exclusion participent à la réalisation de la journée internationale de refus de la Misère.
Selon les années, les associations ouvrent leurs portes afin de faire connaître leur action en faveur des personnes en difficultés, ou organisent au cœur de la ville de Dunkerque des représentations, et actions permettant de valoriser ces personnes.
Les étudiants en formation de moniteur éducateur, d’éducateur spécialisé, d’assistant de service social, de technicien d’intervention sociale et familiale s’inscrivent dans cette journée à la fois pour leur permettre de se rapprocher de ces associations, de s’informer de leurs actions, de rencontrer les professionnels et échanger sur leurs pratiques. Par ailleurs ils participent de manière active au déroulement de cette journée, certains en apportant leur aide à l’animation des stands des associations, d’autres en préparant ou servant le repas à toutes personnes participantes (professionnels, personnes en difficultés, élus).
 
3)   Le CAP SANTE
Le CAP SANTE est une manifestation, à l’initiative de la Ville de Dunkerque, qui a lieu tous les deux ans au mois de novembre, sur un thème défini. Ouverte au grand public, sur trois jours, chaque association, organisme, collectivité ou centre de formation participant apporte sous forme d’informations, de conseils, de jeux, de spectacles et représentations ses connaissances sur le sujet.
A titre d’exemple, en novembre dernier, le thème du CAP SANTE était « équilibre, déséquilibre ».
Ainsi, des étudiants en formation de moniteur éducateur, d’éducateur spécialisé, d’assistant de service social, de technicien d’intervention sociale et familiale, d’auxiliaire de vie sociale ont par roulement en interprofessionnalité animé le stand de  l’I.R.T.S. Axant leurs recherches sur l’équilibre alimentaire, ils ont à l’aide de supports ludiques (jeux), et d’affiches informé les différents publics rencontrés.
C’est pour eux l’occasion de partager sur leur formation mais aussi d’utiliser concrètement les outils comme les techniques éducatives. Ces actions communes réalisées avec le territoire permettent aux étudiants de repérer les temps actions et partenaires avec qui ils pourront mener des actions professionnelles demain. Cela permet aussi à l’I.R.T.S. d’être repéré comme une ressource, un moyen permettant la réalisation projets. Nous sommes aussi sollicités pour des partenariats d’actions nouvelles créant des dynamiques.
 
 
CONCLUSION :
 
A travers la diversité des exemples décrits par l’ensemble de l’équipe, nous avons pu mettre en évidence les différents enjeux des interactions entre la formation, l’espace et le territoire.
Enjeux d’adaptation de la formation à l’espace temps de la formation liés notamment aux évolutions du contexte législatif et aux attentes des employeurs, nous l’avons vu avec la qualification du personnel à domicile.
Enjeux d’adaptation aux évolutions des méthodes ou approches d’intervention sociale liés à l’évolution des publics et des dispositifs. La formation peut-être porteur des ces évolutions en impulsant les changements nécessaires en références aux contextes locaux ou plus large. Nous en vivons actuellement un exemple avec la réforme de la formation des Assistants de Service Social. Mais aussi en répondant aux attentes des employeurs et des acteurs de terrain avec la VAE par exemple.
Enjeux de dynamique partenariale en inscrivant résolument nos formations dans le réseau local et en participant aux évènements locaux, je vous rappelle la participation des étudiants dans les manifestations telle que la journée consacrée à la misère par exemple.
Mais aussi en sollicitant de nouveaux réseaux pour répondre de manière plus pertinente aux évolutions. C’est le cas du module culture inter culturalité ou difficulté sociale.
Pour l’IRTS, un des enjeux est l’ancrage territorial pour être reconnu comme acteur de la vie sociale locale. Mais c’est aussi, l’importance de rester dans la logique nationale et européenne pour que le dispositif de formation s’inscrive toujours dans l’évolution et soit présent dans cette évolution. L’IRTS est ainsi acteur de cette évolution pour une reconnaissance des formations aux différents niveaux du territoire.
Avec ces actions mises en œuvre, l’IRTS est un élément de l’animation territoriale, elle peut parfois fédérer des nouveaux réseaux partenariaux.
Pour les personnes en formation, cela leur apporte une meilleure conscience de la réalité et du territoire local. Elles ont une compréhension plus réelle du territoire. Ces actions les mettent au contact des publics autrement que dans leur stage en site qualifiants. C’est une autre approche du travail social, et cela donne corps aux théories développées en centre de formation. Elles appréhendent ainsi des approches plus collectives du travail social et cela leur permet de l’expérimenter et d’en comprendre les intérêts. Elles réalisent aussi qu’elles sont en capacité de mettre en œuvre d’autres formes de travail social.
Voici pour nous les enjeux principaux de cette interaction du territoire de l’espace et de la formation.
Cependant, nous tenons à préciser qu’il y a un espace que nous n’avons pas développé ici, c’est l’espace de communication qui est en pleine mutation depuis quelques années. Cet espace est notamment intégré dans les temps d’autoformation dirigée. Mais nous sommes en réflexion sur la possible formation en ligne qui intégrera cette nouvelle dimension de l’espace dans la formation. Nous n’avons pas donc pas fini de continuer à nous adapter aux interactions du territoire et de l’espace.
 
 


[1] L’acte éducatif : une philosophie, un art et une science, Frédéric Fappani et Miléna Lauba, lien social, Numéro 572, 12 avril 2001
[2] l’organisation apprenante dans actualité de la formation hors série uniformation octobre 2003
[3] Entretien avec « conscientisation et révolution" publié avec pédagogie des opprimés
 
 


 

Résumé en Anglais


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