Fiche Documentaire n° 1725

Titre Proposition de communication : Enjeux épistémologiques et enjeux sociaux de la production des savoirs.

Contacter
l'auteur principal

Auteur(s) BOUMEDIAN Naoual  
     
Thème Présentation d’une recherche en cours impliquant les professionnels des AMO (Aide à la Jeunesse) autour de la question du « bien-être à l’école ». Quelles pistes pour lutter contre le décrochage scolaire au travers de la question du bien-être?  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

Résumé | Bibliographie | Les auteurs... | Article complet | PDF (.fr) | Résumé en anglais | PDF .Autre langue | Tout afficher

Résumé

Proposition de communication : Enjeux épistémologiques et enjeux sociaux de la production des savoirs.

- Les moments importants de la recherche-action collaborative (RAC) ?
Le premier moment important a été de proposer un projet en continuité d’une recherche entamée avec un autre opérateur. Il a fallu définir un nouvel espace collaboratif. Cet espace a évolué au cours de la recherche. Des ajustements ont eu lieu notamment au regard des 2 questions suivantes : « Inscrire des professionnels au cœur de la recherche ne risque-t-il pas de dé-légitimiser un travail de recherche », « Le fait d’introduire dans la recherche uniquement des professionnels issus du secteur AMO ne prête-t-il pas le flan à la critique d’une approche orientée dès le départ (les autres acteurs de l’école n’étant pas directement impliqués dans le processus de recherche) ».
- Objectifs et résultats
L’objectif premier est de dresser un guide des « bonnes pratiques en matière de bien-être à l’école ». Notre rôle de chercheure consiste à accompagner, de « manière scientifique » (expression reprise aux professionnels), cette élaboration du guide. L’objectif premier vise le domaine de l’action.
- Accords et désaccords avec les autres acteurs collaborant
Les commanditaires de la recherche (professionnels des AMO) ont changé d’opérateur en cours de route, voulant asseoir leurs démarches sur une approche « plus scientifique », laquelle a nécessité, d’après eux, d’intégrer dans leur projet des chercheurs, identifiés comme tels via leurs diplômes et leur parcours professionnel. Il y a aussi la question, épinglée ci-dessus, des mêmes professionnels (tous issus des AMO) impliqués au cœur de la recherche.
- Processus de construction des résultats
Notre rôle consiste à arriver à l’objectif final (un guide des « bonnes pratiques ») via un travail d’objectivation continue des pratiques des professionnels. Nous cherchons par là à ne pas orienter la recherche en fonction du résultat visé et à poser, en l’occurrence, la possibilité au moins théorique qu’il n’y ait pas de « bonnes pratiques ». Ce travail d’objectivation du savoir implicite (incorporé ?) lié à la pratique des professionnels nous permet de déconstruire un ensemble de « croyances », ouvrant par là la possibilité d’un dialogue avec d’autres acteurs du champs scolaire (directeurs d’école par exemple). Les étapes de la recherche ont été acceptées après explications de chacune des étapes. Ces professionnels jouent véritablement le jeu avec nous.
- Utilité de la RAC pour votre pratique habituelle
Cette recherche bénéficie de l’appui du Centre d’Etudes et de Recherches en Ingénierie et Action sociales Louvain-La-Neuve | Namur (CERIAS). Il est pour nous, chercheure, un Centre où les avancées de la recherche (mais aussi les freins rencontrés) trouvent un écho et participent à l’avancement de la recherche.
- Ce qui a changé avec la RAC
Cette manière de « faire science » force à réfléchir à une épistémologie particulière de la production des savoirs. Une réflexion sur cette épistémologie permet de déjouer le risque de verser dans une « idéologie » de la co-production des savoirs entre chercheurs et professionnels. Pour le moment, les avancées de notre recherche permettent de poser quelques repères en ce sens. Simultanément, ce versant épistémologique lié à la production des savoirs ouvre un certain horizon pour interroger l’impact de la recherche sur le monde social, la recherche devenant un vecteur perfomatif, càd ayant des effets sur le monde social, par la déconstruction des objets sociaux qu’elle opère avec en son cœur des professionnels.
- Évolution personnelle
La RAC propose un cadre pour réfléchir aux enjeux épistémologiques de la production des savoirs (qu’est-ce qui permet de dire qu’une démarche « fait science » ?) mais aussi aux enjeux sociaux et aux conditions objectives de la production des savoirs, une fois que des chercheurs décident de travailler en collaboration avec des professionnels.

Bibliographie

- BACHELART D., « Le paradoxe d’une formation à un métier ‘qui ne s’apprend pas’ », in FREYNET M.-F. BLANC, M. PINEAU, G. (dir), 1998, Les transactions aux frontières du social. Formation, travail social, développement local, Lyon, Chronique Sociale, p. 154-170. Cet article explique la difficulté qu’ont certains professionnels à transmettre leur savoir-faire. Il pose quelques jalons pour réfléchir à la question de l’objectivation des savoirs.
- BOURDIEU P., 1994, Raison pratiques. Sur la théorie de l’action, Paris, Seuil. Ce livre introduit à l’« économie des biens symboliques » dans les échanges linguistiques et aborde la question du positionnement des uns et des autres dans les espaces d’échanges linguistiques.
- GASPAR J.-F., 2012, Tenir ! Les raisons d’être des travailleurs sociaux, Paris, La Découverte. L’approche ethnographique proposée permet notamment de rattacher le concept de motivation à « tenir » dans un métier (travail social) aux conditions objectives de la reconnaissance de ce métier, ouvrant par là la question de la possibilité (ou non) des espaces collaboratifs avec des TS.
- Pensée Plurielle, 2008, n° 19, Bruxelles, Editions De Boeck. Ce n°, entièrement consacré à la recherche participative dans le champ du travail social, posent la question de la « mise en forme » ou de la « formalisation de l’expérience », une fois celle-ci ressaisie dans le cadre d’une recherche participative.
- LYET P., 2011, « Traduction, transaction sociale et tiers intermédiaire dans les processus de collaboration de chercheurs et de praticiens dans le cadre de recherches-actions », Pensée Plurielle, n° 19, p. 49 à 67. Cet article propose une formalisation théorique de différentes expériences de recherches-actions au travers de questions centrales (le général versus le singulier ? la construction de connaissances versus la construction d’actions ? etc.).
- RICOEUR P., 2004, Parcours de la reconnaissance, Paris, Stock. Ce texte met en avant que la narration de l’expérience est une étape constitutive des identités (en ce compris professionnelles).

Présentation des auteurs

Docteur en Sociologie de l'Université Libre de Bruxelles
Membre du CERIAS (Cellule d'Etudes et de Recherches en Ingénierie et Action Sociales, Master en Ingénierie et Actions Sociales, Louvain-La-Neuve | Namur)
Maître assistante

Communication complète

Le texte original de cet article a été supprimé car il est désormais publié aux Presses de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique dans la Collection Politiques et interventions sociales, sous le titre :
« Les recherches actions collaboratives, une révolution de la connaissance ».
Un nouveau texte présentant un résumé étoffé de cette recherche sera déposé ici prochainement.

Résumé en Anglais


Non disponible