Fiche Documentaire n° 1862

Titre La connaissance et l’innovation au risque de la posture « d’acteur-chercheur » : le collectif « cultures et sociabilités en territoires de montagne »

Contacter
l'auteur principal

Auteur(s) CHAULIAC Marina
BASSET Karine
HANUS Philippe
 
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

Résumé | Bibliographie | Les auteurs... | Article complet | PDF (.fr) | Résumé en anglais | PDF .Autre langue | Tout afficher

Résumé

La connaissance et l’innovation au risque de la posture « d’acteur-chercheur » : le collectif « cultures et sociabilités en territoires de montagne »

Le propos général de cette communication sera de montrer 1°) comment un type de questionnement peut émerger au sein d’un programme de recherche académique (ici le Labex « Innovation et territoires de montagne ») en lien avec la posture hybride de ce que nous nommerons « l’acteur-chercheur » 2°) d’illustrer ce propos par l’expérience en cours d’un travail collaboratif sur les questions de sociabilité et de culture en territoire de montagne. Les apports mais aussi les écueils d’une hybridation de la recherche sur ces enjeux seront soulignés.
Le collectif réuni au sein du labex Item, dans le cadre d’un axe de travail consacré à la recherche de nature collaborative a pris acte du rôle croissant de personnes prises dans la posture hybride du partenaire institutionnel du monde académique, mais qui sont également engagées dans un parcours d’acquisition et de production de connaissance, sont souvent diplômées en sciences sociales, ont pour le moins acquis une connaissance empirique significative, la recherche constituant parfois même une partie de leur mission professionnelle. « L’acteur » ainsi désigné par le monde académique, est donc en attente d’une reconnaissance de sa capacité à produire de la connaissance, mais il est également en mesure de faire émerger des questionnements et problématiques inédits, et de mobiliser des réseaux.
Une thématique a ainsi émergé au sein du labex Item à partir des apports croisés de professionnels de structures agissantes en territoires de montagne, dans le domaine de la culture, du patrimoine, du développement rural (CPIE Vercors, Espace Belledonne, DRAC Rhône-Alpes, Maison du patrimoine oral de Bourgogne, Maison du berger, Parc national des Ecrins). La question de ce qui « fait société » sur ces territoires aujourd’hui, ainsi que les usages denses et pluriels de la notion de « culture », sont apparus comme de communs dénominateurs ouvrant la possibilité de construire une réflexion partagée et un cadre préalable au lancement de travaux de recherche. Un tel questionnement invite en premier lieu à évaluer l’héritage institutionnel
des territoires de montagne, qui, depuis une cinquantaine d’années, ont été parfois fortement structurés par des institutions à vocation patrimoniale (parcs naturels, associations, écomusées…), lesquelles ont largement contribué à la recomposition des catégories de « nature » et de « culture », mais aussi à la construction d’images identitaires. Or ces institutions se heurtent actuellement à la difficulté à penser la pluralité et la complexité sociale sur ces territoires et à se positionner en tant qu’institutions culturelles face à la multiplicité des acteurs désormais légitimes en la matière.
Au titre des avantages d’un travail collaboratif, il faut souligner la possibilité de construire une réflexion commune sur le vocabulaire et les catégories mises en œuvre pour appréhender une réalité mouvante, ici les implicites des territoires ruraux et l'éclatement de la notion de culture qui met à mal les constructions identitaires autour de la culture dite « de montagne », mais aussi questionne une approche en termes d'établissements culturels (médiathèques, théâtres, cinéma, musées...), de pratiques culturelles qui amenaient à penser en terme de publics « passifs » ou encore dans une optique de protection et de valorisation d'un patrimoine identifié et consacré par les experts. Du point de vue de l’acteur chercheur, l’attendu en terme d’innovation réside dans l’aller-retour expérimental que la RAC provoque quand elle est menée dans le champ des sciences sociales. A la condition d’un travail d’explicitation du protocole même de la RAC, dont le partage est au centre de la collaboration, celle-ci deviendrait un lieu où pourrait s’inventer une alternative aux habitudes des acteurs, la caution du cadre affiché de « l’excellence » aidant à un positionnement légitime pour un changement de pratiques.

Bibliographie

Albarello, L. (2004). Devenir praticien-chercheur. Bruxelles : De Boeck.

Barbe, N. "Le déploreur de l’utilité, l’expert fraternel et l’inventeur de science détaché.Production de savoir et action culturelle. Prolégomènes...,"Ethnographiques.org Numéro 12 - février 2007. http://www.ethnographiques.org/2007/IMG/pdf/ArBarbe.pdf

Bélisle, R. (2001). Pratiques ethnographiques dans des sociétés lettrées :
l’entrée sur le terrain et la recherche impliquée en milieux communautaires.
Recherches qualitatives, 22, 55-71. [en ligne] http://www.recherchequalitative. qc.ca/volume22.html

Becker H. comment parler de la société. Artistes, écrivains, chercheurs et représentations sociales, Paris, La Découverte, 2009.

De Certeau Michel, La Culture au pluriel, (1974), Paris, Seuil, 1993
De Lavergne Catherine, «La posture du praticien-chercheur : un analyseur de l'évolution de la recherche qualitative», Recherches qualitatives, Hors-série, 2007, p. 28-43
Gillet Anne et Tremblay Diane-Gabrielle (2011), « Conditions, dynamiques et analyses des
partenariats de recherche », SociologieS, Dossiers, Les partenariats de recherche, en ligne 18/10/2011.
Mackiewicz, M.-P. (Éd.). Praticien et chercheur. Parcours dans le champ social, Paris, L’Harmattan, 2013

Tornatore, J-L. « Qu’est ce qu’un ethnologue politisé ? Expertise et engagement en socio-anthropologie de l’activité patrimoniale », ethnographiques.org, Numéro 12 - février 2007 [en ligne]. http://www.ethnographiques.org/2007/Tornatore.html.
Tornatore, J-L. « Les formes d’engagement dans l’activité patrimoniale. De quelques manières de s’accommoder au passé », Questions de communication, série actes 3 : Formes de l’engagement et espace public, sous la direction de Vincent Meyer et Jacques Walter, Nancy, Presses universitaires de Nancy, p. 515-538, 2006 http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00122998.

Présentation des auteurs

Philippe Hanus, CPIE Vercors
Karine Basset, LARHRA, UPMF, Grenoble
Marina Chauliac, DRAC Rhône-Alpes, centre Edgar Morin - IIAC Paris
Caroline Darroux  : MPO Bourgogne

Communication complète


Non disponible

Résumé en Anglais


Non disponible