Changements sociaux du 14 janvier 2011 et risques professionnels des travailleurs sociaux en Tunisie
L’agitation sociale et les événements survenus en Tunisie le 14 janvier 2011, montrent qu’en dépit du relatif succès économique du pays, les principaux problèmes sociaux demeurent et le développement ne répond pas aux attentes et aux besoins du peuple tunisien.
La combinaison du chômage des jeunes diplômés avec la précarité socioéconomique des catégories sociales défavorisées avait créé, chez les Tunisiens, une situation intenable de mécontentement qui a mené à la chute du régime de BEN ALI.
Ces catégories sociales fréquentent d’une façon journalière les unités locales de promotion sociale et malgré le rôle central et primordial des travailleurs sociaux dans le développement social , ils été confrontés à plusieurs actes de violence.Des plaintes déposées de leurs part aux postes de police, devant les cours de justice ou au sein de leurs divisions de promotion sociale.
Dans ce cadre, nous avons élaboré notre recherche autour des risques professionnels du métier des travailleurs sociaux en Tunisie.
Les objectifs de notre étude sont :
• Déterminer le risque professionnel le plus répandu après les événements du 14 janvier 2011.
• La violence est-elle un accident de parcours ou un mouvement plus profond ?
• La violence est-elle un nouveau risque professionnel ou existait-elle déjà, même dans une moindre mesure, avant les événements du 14 janvier 2011 ?
• Quels sont les différents risques professionnels du métier ?
• Quelles sont les répercussions socioprofessionnelles des ces risques ?
• Quel est l’impact de ces risques sur la question de l’identité professionnelle des travailleurs sociaux ?
• Quelles sont les mesures à prendre et les solutions proposées par les travailleurs sociaux afin d’améliorer leur vécu ?
• Comment participer à la promotion de leurs conditions de travail et faire connaitre leurs problématiques au quotidien ?
Nous avons pu mener une enquête quantitative , faisant appel à la méthode de quotas . Notre échantillon est composé de 161 travailleurs sociaux,notre principale technique employée est le questionnaire.
Nous avons déjà pu constater que la violence de la part des usagers des unités locales de promotion sociale serait le risque le plus répandu par rapport aux autres risques du métier. Les travailleurs sociaux auraient été confrontés à cette violence avant le 14 janvier mais, à l’époque, ils n’auraient rien communiqué à ce sujet.
Cette violence serait génératrice de risques psychosociaux telles que, la violence, harcèlement, stress, épuisement professionnel,... Ces risques peuvent entrainer des pathologies telles que dépressions, problèmes de sommeil, démotivation professionnelle, etc…
Les enquêtés ont proposé des mesures qui doivent être prise en compte par leur Ministère afin de limiter les risques professionnels .
La plupart des enquêtés déclarent que la nature des programmes sociaux est à l’origine de la violence à laquelle ils sont confronté. Ces derniers encouragent la dépendance des usagers des services sociaux envers l’état .
Le syndicat national des travailleurs sociaux a été créé récemment. Il a dénoncé la violence mais n’a pas eu un rôle déterminant dans la lutte contre les risques professionnels du métier. Du côté du Ministères des Affaires Sociales, les hauts responsables ont limité leur rôle à regrouper les informations et établir un état des lieux, les plaintes étant restées sans suite.
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