Intervention sociale en contexte minoritaire
Cette présentation vise à démontrer certaines des complexités de l'intervention, particulièrement en contexte minoritaire.
Le territoire: le Nouveau-Brunswick, à l'est du Québec, dont près de 40% de la population est de descendance acadienne. Notre projet de recherche s'intéresse aux personnes qui, sur ce territoire, ont connu des parcours psychiatriques et qui s'en sortent, de différentes façons. Pour certains, leur vie reste très proche et très dépendante de la psychiatrie (suivie psychiatrique, prise de médicaments) alors que d'autres tentent de se distancier des experts, des intervenants, face à l'oppression institutionnelle et/ou psychiatrique.
Nous avons rencontré une femme en particulier qui se démarque des autres personnes rencontrées: après six ans de "traitements" psychiatriques, elle prend une décision courageuse: elle refuse les médicaments et "l'aide" de son psychiatre, tournant le dos aux experts censés l'aider. Suite à ce refus global, elle se prend en charge, change ses habitudes de vie, devient de plus en plus autonome. Qui plus est, son exemple devient contagieux: certaines personnes qu'elle connait vont dans la même direction qu'elle et remettent en question l'expertise sur laquelle elles se sont fiées depuis longtemps.
Suite à l'analyse de cette expérience et de son témoignage, nous explorerons dans cet atelier les possibilités d'intervenir de façon autre en nous posant quelques questions:
- L'utilisation de l'insoumission, du refus global peuvent-ils être considérés comme des formes d'intervention?
- Si oui, que devient alors le rôle du professionnel?
- Quel est le rôle du chercheur dans un tel contexte?
- Et comment joindre les préoccupations du quotidien de ces personnes et les questions de recherche d'un projet axé sur la désinstitutionnalisation?
À l'aide du parcours de cette jeune femme, nous proposerons des pistes d'intervention, des pistes de recherche et des stratégies de reprise en charge. En ce sens, le contexte minoritaire prend tout un sens, car agir ainsi dans un contexte minoritaire comporte une toute autre dimension. C'est dans ce contexte que nous illustrerons notre démarche et les réflexions qu'elle a suscitées à l'aide d'une analyse structurelle, anti-oppressive.
Jean-Luc Pinard, chercheur et intervenant d'expérience dans le contexte de la santé mentale, co-présentera avec Nérée St-Amand
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