Former à un métier relationnel : entre théorisation de la pratique et pratique de la théorie

Pour assurer la capacité de la relève à répondre à l’accroissement des besoins en matière de professionnels de la relation dans le secteur sociosanitaire, les institutions d’enseignement aux métiers relationnels doivent favoriser une meilleure adéquation entre les connaissances théoriques et celles acquises en milieux de pratique. Ceci constitue un vaste défi, puisque les savoirs spécifiques à l’exercice d’une profession relationnelle, s’opérationnalisant au cœur d’une interaction toujours située entre un usager et un professionnel, posent des contraintes particulières aux formations. La nécessité d’une prise en compte de nombreuses facettes, se prêtant elles-mêmes difficilement à l’analyse, comme la présence d’interactions multiples (Mayen, 2004), l’existence d’au moins deux acteurs (Goffman, 1974), les déterminants organisationnels pesant sur la relation (Soulet, 1997) ou encore la nature du service à rendre (Boujut, 2005), ajoute un obstacle supplémentaire à la question de l’articulation théorie-pratique dans les formations à des professions irréductiblement relationnelles.

Des chercheurs de l’Équipe de recherche et d’analyse des pratiques professionnelles (ERAPP) s’intéressant aux pratiques professionnelles de différentes catégories de spécialistes ont cherché à comprendre la place accordée à la composante relationnelle dans des formations universitaires à divers métiers relationnels. La présente communication se centrera sur l’exposition des résultats d’une analyse des programmes de formation québécois en travail social et en psychologie. Après avoir contextualisé les débats actuels en matière de formation universitaire dans les champs de la psychologie et du travail social, l’accent sera mis sur les forces et faiblesses des approches adoptées par les programmes au regard de la formation. Il sera ensuite possible de faire ressortir les éléments contribuant à façonner l’identité professionnelle des futurs travailleurs sociaux et psychologues formés au Québec.

Boujut, S. (2005). Le travail social comme relation de service ou la gestion des émotions comme compétence professionnelle: Normes, déviances, réactions sociales sous le regard de jeunes sociologues français. Déviance et société, 29(2), 141-153.

Goffman, E. (1974). Les rites d’interactions. Paris: Les éditions de minuits.

Mayen, P. (2007). Quelques repères pour analyser les situations dans lesquelles le travail consiste à agir pour et avec un autre. Cahiers du CREN, 4.
(Ce n’est pas la même date que dans le résumé, alors il faudra changer la date de la référence du résumé pour 2007)

Soulet, M.-H. (1997). Petit précis de grammaire indigène du travail social. Règles, principes et paradoxes de l’intervention sociale au quotidien. Fribourg: Éditions Universitaires Fribourg Suisse.

Jessie Caron :
Étudiante en travail social, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Assistante de recherche dans le cadre des travaux de l'ERAPP.

Isabelle Chouinard
Professeure en travail social, Unité d’enseignement et de recherche en sciences du développement humain et social, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
Directrice de l’Équipe de recherche et d’analyse des pratiques professionnelles (ERAPP).

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