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Colloque AIFRIS – 2 au 5 juillet 2013 à Lille
L’impact de l’alternance intégrative dans la transmission des savoirs
Une recherche-action sur la mise en œuvre de l’alternance intégrative à l’île de La Réunion
Irène Albert et Roseline Babillon, PREFAS et IRTS de La Réunion
Introduction
Introduite par la réforme des diplômes en travail social depuis 2004 puis inscrite dans les orientations nationales 2011-2013 des formations sociales, l’alternance intégrative interroge la transmission des savoirs et nécessite la co-construction des modalités d’accompagnement et d’évaluation des alternants. Cette forme d’alternance choisie relance de nombreuses questions sur l’expertise pour la transmission des savoirs, sur le rôle de chacun des acteurs dans ce dispositif de professionnalisation (professionnels, formateurs et alternants) et de leurs interactions.
Le PREFAS de La Réunion a initié et accompagne une recherche-action sur la mise en œuvre de l’alternance intégrative depuis septembre 2010 en partenariat avec les deux organismes de formation et les établissements du secteur social accueillant les apprenants en formation de niveau IV et V. Les objectifs de cette recherche sont d’observer les effets de la transmission de savoirs partagés par les formateurs et les professionnels pour développer et transférer des compétences spécifiques au formé, de repérer la production des conditions de cet apprentissage.
En quoi la co-construction de cette démarche a-t-elle des effets sur la coopération entre centres de formation et établissements d’accueil dans la transmission des savoirs?
1. L’alternance intégrative ne se décrète pas
L’alternance est une modalité d’aménagement des rapports entre la connaissance et l’action, entre le savoir et la pratique. « Au cœur de ce rapport, se trouve la question de l’expérience, à la fois comme savoir mais aussi comme ressource » (Jobert et al. 2012). Les formations en alternance sont d’abord des constructions collectives qui ne se décrètent pas si facilement. (Fourdrignier, 2012). Réaliser une véritable alternance intégrative, c’est rechercher l’intégration des savoirs théoriques et pratiques pour un développement efficient des compétences et mettre en oeuvre les conditions de coopération entre les deux lieux-ressources que sont le terrain « d’activités professionnelles » désigné « site qualifiant » et le centre de formation. Cette démarche bouleverse les habitudes et demande des évolutions de positionnement des acteurs.
2. Un long processus pour sa mise en place
Trois étapes successives de la recherche-action, chacune définie au fur et à mesure autour d’un objectif précis, ont permis de repérer et mettre en œuvre les modalités de l’alternance intégrative dans les différents dispositifs de formation :
- Le diagnostic des démarches et outils de professionnalisation a favorisé la connaissance et reconnaissance entre les différents acteurs concernés.
- La co-construction des outils de l’alternance intégrative a permis d’élaborer des savoirs partagés et d’engager un réel partenariat entre formateurs et professionnels.
- La mise en pratique de ces outils et leur évaluation mesurent l’effectivité de la démarche et son impact sur la qualité des formations.
3. Une dynamique de changements vers une évolution des postures
Le renforcement des partenariats entre les deux lieux-ressources impulsé par cette recherche-action a produit des effets concomitants :
- une optimisation des temps de rencontre et un effort d’adaptation mutuelle dans l’organisation de l’accompagnement des alternants ;
- un effort d’intégration des réalités des uns et des autres qui produit un effet de connaissances mutuelles propices aux enseignements et aux expériences offertes aux alternants en terme de professionnalisation (innovations pédagogiques) ;
- une veille des professionnels sur les nouvelles exigences de formation depuis la réforme des diplômes en travail social et sollicitations de leur part sur les évolutions des établissements d’accueil (publics accueillis et missions qui leur sont confiées) ;
- la transmission des différents types de savoirs (connaissances, opérationnels, techniques, etc.) s’effectue sur les deux lieux d’apprentissage pour favoriser l’expression des compétences ;
- une mutualisation des expertises de chacun des acteurs pour l’accompagnement des alternants dans une démarche éthique et déontologique (animation des groupes d’analyse de pratiques par les professionnels avec la méthodologie proposée par le centre de formation).
Conclusion
L’alternance intégrative constitue un levier de changement dans la construction des relations entre les acteurs des deux lieux-ressources qui peuvent être lues comme des « transactions » (Tilman, 2012), mais aussi dans la dynamique d’appropriation permanente de nouveaux savoirs. Développer une « culture de l’alternance intégrative» inscrit l’ensemble des acteurs dans un processus de formation continue in fine d’améliorer la qualité des services rendus aux usagers.
Bibliographie :
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pour un livre blanc, Paris, 2010
Ardouin T., « Alternance, tutorat et identité professionnelle », in Revue Pour, n° 154, juin 1997, pp. 83-92.
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Fernagu-Oudet, S. (dir de), L'alternance, pour des apprentissages situés (1), Education permanente n° 172, 2007-3
Fernagu-Oudet, S. (dir de), L'alternance, pour des apprentissages situés (2), Education permanente n° 173, 2007-4
Fourdrignier M., « L’alternance dans les formations sociales », in Éducation permanente,
n°190, 2012, p. 91-101.
Fourdrignier, M., « Les sites qualifiants : un nouvel outil de la professionnalisation
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Geay G., La didactique en alternance ou comment enseigner dans l’alternance ? Revue Française de Pédagogie, Paris, 1999.
Jaegger M., « La formation des travailleurs sociaux : nouvelles configurations,
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www.cairn.info/revue-informations-sociales
Le Boterf G., Ingénierie et évaluation des compétences, Editions de l'organisation, 2002.
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Tilman F., « Les discours analytique et normatif sur l’alternance » in Education permanente, n° 193, 2012, p. 19-29.
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