Échange de poste franco-québécois entre deux instituts de formation en travail social : lecture d’une expérience
Échange de poste franco-québécois entre deux instituts de formation en travail social : lecture d’une expérience
Stéphane Brouard Institut du Travail social
Tours
France
La mobilité étudiante est depuis ces dernières années largement encouragée et valorisée, en particulier dans l’espace européen, et, la création d’une véritable Europe de la connaissance par la Déclaration de Bologne. Dans un contexte extra-européen cette mobilité est également observable dans les parcours des étudiants en travail social en particulier sous la forme de stages réalisés dans des pays étrangers. Beaucoup d’acteurs sont impliqués dans l’organisation des mobilités : enseignants, formateurs, responsables de l’International, car ce sont eux en particulier qui développent les coopérations, partenariats, accords d’échange en amont dans le processus. Ce sont eux également qui en aval, autorisent, sélectionnent les candidats au départ, et qui déterminent les cours qu’ils vont suivre, les modules qui seront validés au retour, ainsi que les modalités d’évaluation.
Dans ce processus où beaucoup d’acteurs sont engagés, nous pouvons constater une forte disparité entre le nombre d’étudiants en mobilité et des enseignants et formateurs cependant que, par exemple, des études dans le cadre d’Érasmus ont montré une forte corrélation entre les deux : « Les étudiants Érasmus sont d’autant plus nombreux que leurs homologues enseignants sont eux aussi nombreux à partir» (Céreq, 2007).
Quelles sont les plus-values et enjeux de la mobilité professionnelle ? Cet exemple vise à interroger les aspects motivationnels et les effets produits par la mise en œuvre d’un échange de poste entre un Pôle de formation en éducation spécialisé et un Département en technique d’éducation spécialisé au sein d’un Cégep.
Nous communiquerons à partir de notre vision de Responsable de l’International en Institut de Travail social, à partir des observations et remarques des professionnels concernés, sur les axes actoriels et organisationnels, et à travers trois dimensions : motivations, adaptation et effets produits.
Des comparaisons peuvent être établies entre le vécu des enseignants-formateurs, d’une part, et celui des étudiants qui partent pour trois mois étudier et faire un stage au Québec. Cette similitude en terme de confrontation devrait fournir des éléments de questionnement sur les compétences en œuvre dans ce schéma et sur nos propres cultures organisationnelles. Nous nous référerons pour cela à la notion d’organisation apprenante, argumentant autour de la capitalisation et du transfert des expériences et compétences individuelles et collectives dans une vision expérimentation-création-transformation.
Pour développer notre propos nous effectuerons des aller-retour entre les deux modèles de formation proposés dans chacun des établissement (objectifs, conceptions, alternance, évaluation) et ce que cela génère comme modèles d’accompagnement pour les professionnels. Nous soulèverons entre autres quelques aspects singuliers propre à ce dispositif, comme le tutorat, la dynamique d’équipe et les chocs culturels.
Enfin, nous en évaluerons les apports au niveau institutionnel.
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