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Transferts d’innovation et de qualification transfrontalières :
Cette communication se propose de présenter et d’analyser la construction, la méthodologie et les résultats de deux programmes européens Interreg s’intéressant aux questions de formation au travail social transfrontalier : Proximam-Lotharingie (aide aux mères et aux enfants fragilisés, 2006-2011) et Sophia-Lorraine (médiations familiales et formations transfrontalières du social, 2012-2014).
PROXIMAM-lotharingie est un dispositif inédit de recherche-action et de développement d'initiatives socio-pédagogiques, mis en œuvre par des équipes de professionnels de l'aide à l'enfance du G-D de Luxembourg, de Lorraine et de Wallonie. Il réunit des structures privées associatives et publiques. Il a pu se développer grâce à des cofinancements européens et territoriaux dans le cadre du programme INTERREG IV du FEDER. Il vise à abolir un certain nombre de frontières administratives et disciplinaires qui cloisonnent le champ de l'intervention sociale en faveur des cellules familiales les plus fragiles. Cette approche novatrice de la précarité tente de promouvoir une cohérence des pratiques professionnelles et des ressources familiales au profit du développement du lien parento-filial menacé tant par la situation instable des mères que par les réponses réactives des enfants.
Cette recherche-action transdisciplinaire s'articule en trois explorations « gigognes » interdépendantes : le diagnostic du lien et des ressources familiales, le développement de la coéducation microsociale comme espace physique et relationnel dévolu au développement de l'enfant et la comparaison internationale des systèmes conçus, mais surtout vécus, par le biais d’échanges immersions des travailleurs des institutions engagées sur les trois versants. Ce premier programme se prolonge en partie par la mise en place d’un centre de ressources et de formations.
Un nouveau nouveau programme SOPHIA-LORRAINE lui succède en partie et questionne aussi la formation transfrontalière au travail social. Des familles passent de plus en plus souvent les fronti�ères alors qu'elles font l'objet de mesures d'aide administrative ou de protection judiciaire dont la continuité est loin d’être assurée. Ces déplacements se situent le plus souvent dans un contexte de crise, pour tenter d' échapper à des obligations alimentaires, pour entraver des droits de visites ou simplement sous la pression d'une situation matérielle problématique pour l'un ou l'autre des parents. Face à la situation préoccupante de ces enfants, les décideurs et les intervenants ne disposent pas de possibilités suffisantes d'assurer une continuité de prise en charge. D'autre part ces professionnels peuvent eux-m�êmes connaître des parcours professionnels transfrontaliers sans formation initiale adaptée. En outre, nous observons d'importants flux transfrontaliers d'étudiants, se formant sur les trois versants aux professions du social, alors que chaque pays développe ses propres programmes sans prendre en compte la mobilité transfrontali�ère avérée des personnels en question. Ainsi, la Haute Ecole Robert Schuman à Virton en Belgique et l’IRTS de Lorraine proposent des formations diplômantes d’éducateur spécialisé. La fréquentation de l’un ou l’autre des lieux de formation par les étudiants français, belges et luxembourgeois est en partie liée à la définition de quotas. Une décision récente en Belgique interdit toute limitation d’accueil dans les écoles belges à des étudiants européens souhaitant accéder aux formations d’éducateur à la différence des années précédentes. L’observation de la mise en place et des conséquences de cette ouverture permettra de réfléchir sur les modalités et les enjeux d’un espace de qualification transfrontalier et r aux modalités de formation initiale et continue.
L’objectif de notre communication est de tirer de l’analyse de ces deux programmes des enseignements généraux les conditions de transfert des innovations et des qualifications transfrontalières dans le travail social.
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