Fiche Documentaire n° 304

Titre Jeunes latino-américain-e-s sans-papiers. Processus d’entrée dans la vie adulte. Quelles questions pour l’intervention sociale ?

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Auteur(s) CARBAJAL Myrian
LJUSLIN Nathalie
 
     
Thème  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

Jeunes latino-américain-e-s sans-papiers. Processus d’entrée dans la vie adulte. Quelles questions pour l’intervention sociale ?

Partant d’une recherche effectuée dans le canton de Vaud sur les jeunes sans-papiers scolarisé-e-s en Suisse (Carbajal, Ljuslin, 2010), nous aimerions, en nous penchant sur les situations de personnes en marge de la société, questionner l’intervention sociale. Comme le souligne Dominique Schnapper (2001 : 312), les revendications des personnes sans autorisation de séjour, comme d’ailleurs celles des jeunes en situation précaire, ou des associations de chômeurs, « (…) ne sont pas des réalités périphériques, mais constituent au contraire des faits sociaux qui concernent le fonctionnement de la société dans son ensemble et en livrent des éléments forts de signification». De ce fait, la présence de personnes sans autorisation de séjour questionne les concepts de citoyenneté, le contenu des politiques publiques et l’action du travail social car un grand décalage s’opère entre l’analyse de ces réalités sociales et la gestion gouvernementale face à celles-ci et l’énoncé des principes d’universalité et d’égalité prônés par l'État-nation.
Cette recherche qualitative, réalisée dans le cadre de la HEF-TS et financée par le CEDIC (Centre d’études de la diversité culturelle et de la citoyenneté de la HES-SO), s’est intéressée au processus d’entrée dans la vie adulte de jeunes sans autorisation de séjour. Le passage à l’âge adulte est un moment-charnière dans la vie des jeunes où des choix importants se réalisent, où se posent les bases pouvant conduire à une intégration sociale, ou au contraire à l’exclusion ou à la disqualification sociale. A partir de certains de nos résultats, nous aimerions mettre l’accent sur la manière dont ceux-ci peuvent questionner l’intervention sociale.
Tout d’abord, le travail social auprès des personnes sans-papiers – mais cela est valable pour d’autres populations dont la situation est fortement influencée par les politiques - peut-il à ce jour être déconnecté d’un travail militant ? Le sentiment d’impuissance peut-il être allégé par un engagement politique ? Ne serait-ce justement pas le rôle des travailleurs sociaux de « tirer la sonnette d’alarme, de clamer haut et fort que cette population d’individus dans autorisation de séjour, qui va certainement s’accroître, désarme le monde associatif qui ne peut rien lui proposer » (Ljuslin, 2007 : 328)? Un exemple concret est l’accès à l’apprentissage pour les jeunes sans-papiers : de nombreux acteurs du monde social se sont impliqué dans cette revendication qui a débouché il y a peu sur une décision politique fédérale favorable.
Notre recherche a mis en évidence, entre autres, l’importance pour les jeunes de l’accès au monde du travail, en termes d’acquisition d’expériences, de confiance en soi, de maturité. Or seul le travail au noir (ou éventuellement au gris) leur est accessible. Comment un-e intervenant-e social-e peut-il ou elle se positionner par rapport à cela ? Quel rapport a-t-il où elle à la loi ? Peut-il ou elle éthiquement encourager des activités illégales pour le bien-être d’un-e jeune ? En outre, si le travail social, à travers son intervention, encourage l’autonomie et la prise de responsabilité des acteurs et actrices sociales, comment son intervention doit être comprise dans le cadre du travail auprès des jeunes sans-papiers ? Les résultats de notre recherche montrent que pour certain-e-s jeunes sans-papiers le fait de se responsabiliser veut dire prendre conscience de leur manque de statut juridique et des conséquences futures sur leur vie. Ces prises de conscience, à un âge décisif dans la scolarité, peuvent bien décourager ces jeunes et avoir des conséquences sur l’investissement scolaire, ce qui met d’autant plus en danger leur avenir.
À partir des questionnements que notre recherche pose à l’intervention sociale, nous chercherons à travers cette communication à apporter quelques pistes de réflexion pour les travailleuses sociales et travailleurs sociaux dans leur travail auprès des personnes situées en marge de la société.

Bibliographie

CARBAJAL, Myrian et Nathalie LJUSLIN. 2010, L’entrée dans la vie adulte des jeunes latino-américains sans-papiers. Fribourg, Recherche en cours de la Haute Ecole fribourgeoise de travail social.
Ljuslin N. (2007), «A l’ombre et sans lendemain : rôle du monde associatif auprès des femmes latino-américaines sans autorisation de séjour», in Bolzman Claudio, Carbajal Myrian, Mainardi Giuditta, La Suisse au rythme latino, Ies éditions, Genève : 321-329

Schnapper, D. (2001) (Dir.). Exclusions au cœur de la Cité. Paris : Ed. Economica.

Présentation des auteurs


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Communication complète


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Résumé en Anglais


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