Fiche Documentaire n° 3187

Titre « Participation des usagers, pratiques sociales »

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Auteur(s) COLCY MARIE NOELLE  
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

« Participation des usagers, pratiques sociales »

A l’heure de la mise en œuvre de la loi du 2 janvier 2002, quelle place est à accorder à l’usager au sein des institutions médico-sociales ? Quels niveaux et formes de participation ? Quels freins et déclencheurs de cette participation ? Quelles formations à la participation en centre de formation d’éducateurs spécialisés ?

Bibliographie

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Présentation des auteurs

Sylvie Albinet, Marie-Noëlle Colcy, Corinne de Lavalette, Monnier Saillol, IFRASS de Toulouse

Communication complète

A l’heure de la mise en œuvre de la loi du 2 janvier 2002, quelle place est à accorder à l’usager au sein des institutions médico-sociales ? Quels niveaux et formes de participation ? Quels freins et déclencheurs de cette participation ? Quelles formations à la participation en centre de formation d’éducateurs spécialisés ?

En effet, l’étudiant, mesurant personnellement les effets de sa propre participation au centre de formation développerait une compétence en terme de « mode d’être », favorisant par la suite, la propre participation de l’usager.



Les effets attendus de la participation :

La participation induirait une implication plus grande de chacun dans sa tâche, un accroissement de la créativité, une augmentation de l’engagement, du développement, des initiatives et du sens de l’altérité.

La participation se situera ainsi comme un processus redonnant à l’étudiant et à l’usager prise sur les choses. L’homme n’est plus alors simple spectateur de ce qui se passe. Dans cette expérience vécue à laquelle il participe, à la fois il fabrique et il organise son existence. Il n’y a pu de coupure entre le conçu et le vécu. La participation à une action collective renvoie ainsi au besoin d’inclusion de tout membre d’un groupe appelant à un statut positif, permanent, valorisé. En fait, c’est un renouvellement profond des rapports humains dans les organisations que propose la participation.

La participation peut alors jouer un rôle de médiation qui aiderait la personne, étudiante ou usager, à mieux se situer dans la société, à la comprendre davantage et à s’y relier significativement.

Elle serait ainsi la base du développement personnel.



Qu’entendons-nous par participation :

Henri Saint-Pierre, psychosociologue québécois : l’engagement actif de soi-même dans ses propres activités au point de pouvoir les choisir, les définir et en décider. Une telle conception de la participation est exigeante et dépasse certes le niveau de la simple collaboration ou de l’influence pour atteindre le niveau de l’engagement et de la prise en charge de l’étudiant ou de l’usager par lui-même.

On distingue alors la participation passive (« avoir part à ») s’assimilant à un « souci d’égalité dans le partage des bienfaits » ; et la participation active (« prendre part à ») où chaque acteur joue un rôle complémentaire et s’insère dans une cohérence d’ensemble.



On peut repérer ainsi cinq degrés de participation :

- une participation contribution où l’usager doit s’adapter à l’organisation et à ses changements pour qu’il puisse coopérer, la participation est réduite à un simple ajustement. Ex : utilisation d’un service existant

- Une participation par intégration, la participation vise alors le bon fonctionnement de l’organisation. Ex : participation à une activité existante, accepter un projet proposé

- Une participation par insertion, permettant d’accorder un pouvoir de plus en plus large en échange d’une responsabilité de plus en plus importante, de fixer en commun des objectifs, les règles et de donner autonomie et information plutôt que directives. L’usager est intégré dans l’ensemble mais c’est lui, avec les autres qui forme cet ensemble d’interrelation. La participation n’est plus un instrument mais un comportement permanent. Ex : participer à l’organisation d’un séjour

- Une participation – engagement où la participation ne s’instaure pas du fait particulier de l’organisation mais parce – qu’elle est voulue par l’ensemble des acteurs. Le besoin de l’usager est alors celui de l’épanouissement et a le désir d’intervenir. L’usager agit directement ou par l’intermédiaire des groupes et communautés, il s’agit d’une mise sur le même plan de tous les acteurs pour une décision collective. Ex : le bénévolat pour l’usager, exercice de la fonction de délégué pour un étudiant.

- Une participation par la prise en charge, où l’usager peut prendre en charge de manière responsable sa propre activité, c’est un processus dynamique mettant en action les forces vives de la personne, ses ressources, ses capacités d’initiatives et d’engagement.

Ex : Etre porteur d’un projet



L’objectif serait que les éducateurs spécialisés favorisent, grâce à leurs pratiques ces différents degrés de participation chez les usagers (degrés à adapter à chacun des publics).

Pour ce faire, les processus de participation à développer seraient :

- la participation au projet, à la fois projet collectif (faire en sorte que le projet collectif, à travers le projet organisationnel soit l’ensemble des projets unifiés des usagers) et individuel. La participation au projet collectif serait un apprentissage à la participation au projet individualisé, au contrat de séjour, au contrat d’insertion.

- La participation à l’organisation avec le rôle actif des usagers dans les initiatives, la réalisation, l’arrangement du projet organisationnel en terme d’échange d’information, dans les méthodes, le programme, les services.

- La participation à la décision elle-même. C’est alors participer au terme des délibérations qui devient pour les participants non un simple avis, mais une détermination qui les oblige, les astreint, oriente leur action conjointe. La décision devient alors une co-décision.

- La participation à l’exécution pour que la décision s’exprime en actes

- La participation au contrôle de l’application de la décision.


Une première idée forte consiste à dire que dans les structures ayant une forte logique institutionnelle, la nature de la participation de l’usager dépend plus de la logique de cette structure que des capacités et motivations de l’individu. Plus la logique institutionnelle est forte, moins il y a de place pour l’innovation et donc pour les initiatives des usagers ; les potentialités des usagers leurs permettent, d’être actifs uniquement lorsque celles-ci sont valorisées par la structure et utiles aux activités.

La deuxième idée forte consiste à affirmer que pour développer un véritable système participatif, il faut une volonté claire s’appuyant sur des règles à la participation qui organisent la participation. Pour une participation effective, les usagers doivent avoir une place à tous les niveaux de décisions, de réflexions, d’évaluation.

La troisième idée concerne l’influence des intervenants sociaux sur la participation des usagers. La pratique d’une médiation citoyenne peut amener l’éducateur à développer l’écoute, la mise en confiance, la prise de parole de l’usager, le non jugement, un rapport d’égalité, la réflexion et la construction collective.

L’éducateur doit sensibiliser l’usager à la vie de la structure et le considérer comme partenaire et doit intégrer dans sa pratique que tout usager peut-être un bénévole potentiel porteur d’un projet. Il ne doit pas l’enfermer dans une position d’attente ou de demande et donc changer le regard porté sur l’usager.

Ainsi, la participation, c’est tout d’abord une question d’état d’esprit et de comportement.



L’évolution des pratiques des intervenants est nécessaire :

Un changement de savoir-être rendant possible la médiation citoyenne
La Médiation citoyenne comme pratique éducative serait à privilégier, ayant pour fonction le développement de la dynamique de l’individu où l’éducateur doit se situer « au milieu » en faisant oublier sa proximité du pouvoir du fait de son appartenance institutionnelle.

Cette pratique permettrait de développer, au sein des groupes d’usagers d’autres formes de médiation, spontanée ou formalisée, créant la constitution d’intermédiaires entre usagers et institutions : réseaux informels de solidarité et de création de lien social, fonction de médiation socio – culturelle, fonctions de relais, fonction de délégués.

Le formateur lui-même pourra développer cette médiation afin de favoriser la participation de l’étudiant en se positionnant avant tout comme lui-même et non en tant que technicien détenant le savoir. Ceci nécessite une acceptation que tout savoir en vaut un autre et qu’il n’y ait pas de hiérarchie en ce domaine. C’est seulement grâce à cette attitude que la relation établie peut tendre vers l’égalité et que les potentialités peuvent s’exprimer. En se situant en tant que technicien ou personne détenant le savoir, la relation est appauvrie et entraîne la dépendance de l’usager. L’usager a besoin d’être mis en confiance pour oser s’exprimer. Cette mise en confiance doit mettre en avant la propre dynamique de l’individu, pratique que nous avons nommé médiation citoyenne, favorisant un apprentissage mutuel.



Une pratique professionnelle permettant une véritable construction collective de projets :
Une fois le principe retenu que chacun possède une richesse, une nouvelle étape consiste à capitaliser les savoirs et savoirs-faire de chacun.

La présence des représentants des différents acteurs à tous les niveaux de l’organisation et l’existence d’un lieu fédérateur où les logiques de chacun doivent être exprimées, sont nécessaires. Ainsi, il s’avère tout aussi important d’apporter un atelier construit avec un objectif fixé que de prévoir un lieu d’expression où les projets se construisent progressivement et collectivement. Ceci s’éloigne de la logique de l’offre et de la demande pour se diriger vers une logique de mouvements. L’offre se construit en interaction avec l’usager de manière progressive.



L’évolution des pratiques doit contribuer à donner les moyens d’accéder à la démocratie par l’accès à la vie associative.

Ainsi, la participation, c’est tout d’abord une question d’état d’esprit et de comportement qui nécessite la mise en place de règles du jeu, de moyens et d’outils.

Résumé en Anglais


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