Fiche Documentaire n° 326

Titre La gestion du partage de l’espace public avec les personnes en situation de marginalité à Montréal.

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l'auteur principal

Auteur(s) PARAZELLI Michel
COLOMBO Annamaria
 
     
Thème Enjeux et rationalités des acteurs.  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

La gestion du partage de l’espace public avec les personnes en situation de marginalité à Montréal.

Selon l’estimation de PriceWater House Coopers et de Master Card Worldwide Centers of commerce index, Montréal occuperait le 32e rang sur 75 dans le classement des villes globales (Sciences humaines, 2010 : 34). Comme toutes les autres grandes villes, Montréal n’échappe pas aux enjeux macroéconomiques associés à la globalisation croissante des marchés. Celle-ci favoriserait la compétitivité territoriale entre les villes métropolitaines où leur centralité sociopolitique constituerait un enjeu stratégique pour le développement spécialisé des avantages économiques (Sassen, 2002; Brenner, 2004). On souligne ici la qualité des infrastructures d’accueil aux nouveaux investisseurs non seulement en ce qui regarde les technologies, les équipements culturels ou les avantages fiscaux, mais aussi la dimension sécuritaire des espaces publics (Ley, 1993). En fait, si la ville de Montréal veut demeurer dans le club sélect des villes globales, elle doit montrer qu’elle peut tirer son épingle du jeu en adoptant une stratégie de revitalisation du centre-ville-est visant à développer un segment de marché associé au divertissement, à la récréation et la culture. Aussi, la tentation est forte pour les élites municipales, d’avoir recours à des experts du marketing territorial (Florida, Rapaille, etc.) afin d’attirer les membres de la classe moyenne professionnelle (Rousseau, 2008). La promotion d’une certaine image du centre-ville reflétant ce type de développement économique, pose des problèmes sur le plan normatif, entre l’occupation de l’espace public par des personnes marginalisées, et le message festif et sécuritaire adressé aux clientèles ciblées du marché international (touristes, investisseurs, professionnels, artistes, etc.). C’est pourquoi des mesures municipales sont adoptées depuis une quinzaine d’années pour gérer le partage de l’espace public entre les personnes itinérantes et les autres acteurs du centre-ville, telles que la fermeture des parcs la nuit, des pratiques de médiation, la répression des comportements qualifiés d’incivils des personnes en situation de marginalité (itinérants-tes, jeunes de la rue, prostitués-es, toxicomanes, etc.).

La complexité de ces situations exige de bien documenter les enjeux associés aux pratiques des différents acteurs incluant les personnes en situation de marginalité dans la perspective de bien cibler les interventions possibles pour favoriser un partage plus démocratique de l’espace public. Quels sont les enjeux reliés au partage de l’espace public et à sa gestion en présence des personnes itinérantes à Montréal? Quelles sont les représentations des acteurs et des personnes itinérantes sur les pratiques associées au partage de l’espace public et sa gestion ? Il importe aussi de comprendre les enjeux non pas à partir d’un discours général détaché d’une pratique, mais plutôt en comparant les discours aux pratiques qui les incarnent. Dans le cadre de cette communication, des résultats d’une recherche qualitative seront présentés à partir d’une analyse d’une vingtaine d’entrevues auprès d’acteurs faisant partie de groupes impliqués dans la gestion des pratiques associées au partage de l’espace public (personnes itinérantes, association de commerçants, professionnels municipaux, intervenants communautaires, policiers, etc.). C’est à partir d’une mesure concrète, la fermeture des parcs la nuit au centre-ville en 2006, que nous avons interrogé les répondants et analyser leurs représentations des enjeux associés non seulement face à cette mesure, mais aussi à d’autres. Nous avons interprété le discours des répondants et identifié des types de rationalités différentes justifiant la position des acteurs à l’aide d’une analyse de la normativité : les repères théoriques, éthiques, politiques (Karsz, 2004 ; Parazelli, Mensah et Colombo, 2010) et sociospatiaux (Parazelli, 2002 ; 2010). Le but étant de proposer une hypothèse sur ce qui se joue relativement à cet objectif de partage de l’espace public.

Bibliographie

Brenner, N., 2004. New State Spaces: Urban Governance and the Rescaling of Statehood. Oxford : Oxford University Press.
Karsz, S, 2004. Pourquoi le travail social ?, Définition, figures, clinique. Paris : Dunod.
Ley, D., 1996. The New Middle Class and the Remaking of the Central City. New York, Oxford: University Press.
Parazelli, M., 2002. La rue attractive. Parcours et pratiques identitaires des jeunes de la rue. Sainte-Foy : Presses de l'Université du Québec.
Parazelli, M., Mensah, M.N. et A. Colombo. 2010. « Exercer le droit au logement. Le cas d’un épisode de squattage à Montréal en 2001 ». Lien social et Politiques, no 63 (printemps), p. 153-166.
Parazelli, M. 2010. « Une gestion écosanitaire de l’urbanité ? Le cas des jeunes de la rue à Montréal ». Dans I. Danic, Depeau, S. et O. David (dir.), Les enfants et les jeunes dans les espaces du quotidien, p. 205-220. Rennes : Presses de l’Université de Rennes.
Rousseau, Max. 2008. « « Bringing politics back in » : la gentrification comme politique de développement urbain ?. Autour des « villes perdantes ». Espaces et sociétés, no 132, p. 75-90.
Sassen, S., 2002. «Locating cities on global circuits». Environment & Urbanization, 14/1, p. 13-30.
Sciences humaines. 2010. « Les villes globales ». Points de repères. Les grands dossiers des sciences humaines : Villes mondiales. Les nouveaux lieux de pouvoir, no 17, p. 34-35.

Présentation des auteurs


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Communication complète


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Résumé en Anglais


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