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La formation pratique à l’Université : questions et réflexion
Notre atelier (Enjeux et réalités de la professionnalisation) tire son origine du questionnement qui nous a réunis comme professeurs impliqués directement dans la formation pratique. En effet, chacun d’entre nous est engagé dans l’accompagnement pédagogique des étudiants en stage. Et c’est sur cette toile de fond que vient par ailleurs s’inscrire un questionnement relatif à cette formation pratique, questionnement qui nous a précisément réunis. Même s’il n’en est qu’à ses premiers balbutiements, nous avons quand même souhaité le partager avec vous comme pour inaugurer un travail de recherche et de réflexion autour des questions relatives à la formation pratique à l’Université.
1. Le fondement de notre démarche : importance fondamentale de la formation pratique
En fait, notre questionnement s’enracine d’abord dans la reconnaissance de l’importance fondamentale de la formation pratique qui se cristallise dans l’expérience de stage.
Importance fondamentale d’abord et avant tout parce que nous sommes des lieux de formation professionnelle, des lieux de formation à l’intervention sociale sous ses différentes formes. C’est ce qui constitue notre spécificité à l’intérieur de l’université et c’est ce qui devrait orienter notre réflexion et notre développement : contribuer à la problématisation de l’intervention sociale. En fait, la formation pratique nous semble constituer le lieu où doit prendre corps et se refléter toute la formation. Elle est d’une importance fondamentale parce que toute la formation conduit à son exercice.
Importance fondamentale de la formation pratique : les étudiant-e-s y consacrent une grande partie de leur formation, mais surtout, parce que le stage revêt pour eux une très grande signification. La formation pratique leur apparaît comme le lieu des apprentissages fondamentaux et ce lieu atteint son point culminant dans le stage. Celui-ci prend souvent valeur de test et cette « pratique » devient le lieu de toutes les vérités au détriment trop souvent des différents apprentissages réalisés en milieu universitaire, au point d’introduire une rupture maintes fois constatée entre ce qui se vit dans le stage et ce qui s’enseigne à l’université. Cela fait maintenant deux ans qu’au sein de l’École de service social, je suis rattaché à ce qu’on appelle l’équipe métho-stage et j’ai été à même de constater à quel point l’expérience du stage constitue pour la majorité des étudiant-e-s le révélateur de la validité de leur choix professionnel et le lieu des apprentissages fondamentaux. Importance donc, parce que c’est en fonction de cette perspective « pratique » que les étudiant-e-s ont choisi de s’inscrire chez nous.
2. Des malaises
Malgré l’importance qu’elle nous semble revêtir, la formation pratique n’en est pas moins traversée par un ensemble de malaises.
À un premier niveau, la formation pratique est traversée par une déchirure entre l’université et les milieux de stage. En effet, le milieu universitaire vise la formation d’un-e étudiant-e polyvalent-e issu-e d’une formation universitaire traditionnelle. Le milieu de stage, de son côté, vise la formation spécifique d’un éventuel employé ; combien de fois faut-il rappeler que c’est un-e t.s. que l’on forme ? Comment se rejoindre ? Est-ce possible ? Comment rallier des intérêts à première vue si divergents ?
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