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Observation et formation. Développer son attention et apprendre à rester au contact de la vie émotionnelle pour mieux accompagner
Observation et formation
Développer son attention et apprendre à rester au contact de la vie émotionnelle pour mieux accompagner
Parler de l’observation comme outil de formation peut paraître une sorte d’évidence. Comment en effet envisager un travail d’accompagnement sans avoir d’abord pris connaissance de la situation, sans avoir pris le temps de se mettre au contact des éléments cliniques, de les transcrire pour ensuite les analyser et enfin élaborer une proposition d’intervention éducative ou thérapeutique ?
Ces trois temps -observation, écriture et analyse- permettent de développer une attitude attentive et créatrice de projet. Ils mettent en œuvre un travail important qui devient alors le moteur de l’accompagnement au service du jeune enfant et de sa famille.
Depuis trois années, les formations proposées par l’I.T.E.S. aux assistants et assistantes maternels de l’accueil non permanent et de l’accueil permanent,ainsi que celles consacrées aux éducateurs spécialisés et travailleurs sociaux en formation initiale et continue se sont enrichies de la démarche d’observation attentive.
Si la méthode utilisée s’inspire des travaux d’Esther Bick, elle consiste en une sensibilisation qui ne peut en aucun cas remplacer l’expérience précieuse de la formation à l’observation que j’ai pu connaître au Centre Martha Harris de Larmor Plage (Morbihan).
« Avec la méthode d’observation du nourrisson, écrit Odile Gavériaux, psychothérapeute responsable du centre d’Etudes Martha Harris, on apprend à observer, et suivre, les processus ordinaires d’évolution d’un bébé, mais – et c’est là la particularité de cette forme d’observation- en étant attentif à prendre en compte en même temps les émotions exprimées par le bébé ainsi que l’impact qu’elles ont sur son entourage et sur l’observateur lui-même. Cette forme d’observation a le nom d’observation psychanalytique du nourrisson. Les émotions y jouent un rôle central, et en apprenant à les appréhender de façon appropriée, elles s’avèrent être un outil précieux dans la compréhension de l’enfant, et notamment du développement de ses relations avec son entourage. »
Esther Bick pensait que la meilleure façon de se saisir de l’atmosphère émotionnelle dans laquelle évolue un bébé, était de pouvoir suivre ce bébé dans son milieu le plus naturel, c’est à dire dans sa famille. C’est ainsi que je me suis rendue une fois par semaine, dès la naissance de Pablo et pendant deux années au domicile familial et que j’ai développé un travail très régulier d’écriture et d’analyse en séminaires de travail animés par des psychothérapeutes de la Tavistock Clinic.
J’ai choisi de vous parler d’abord d’un moment de mon travail d’observatrice mettant en scène Pablo, dans son expérience de séparation et son arrivée chez une assistante maternelle. Je proposerai une seconde observation réalisée par une éducatrice spécialisée, dans le contexte d’un travail d’analyse en formation.
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