L’art de se raconter et de partager ses expériences : l'apport spécifique d’un « projet photo » vécu lors des stages en travail social

Professeure en formation pratique auprès de stagiaires québécois en travail social au niveau du baccalauréat, j’ai mis en place une démarche pédagogique dans le cadre de la tenue des séminaires mensuels qui invite les étudiant/e/s à être leur propre matériau mis à la discussion collective lors de ces rencontres. Ainsi cette démarche s’anime à l’aide du partage de mises en situation concrètes vécues dans les milieux où se déroule les stages. Sous la forme d’un « récit d’expérience de formation » et de manière narrative, interactive et réflexive, (Bertaux; 2001, Delory-Momberger ; 2009, Dubet; 1994, Haicault; 2000, Goffman; 1973, 1991), je compte, dans le cadre de la présente communication, interroger cette démarche autour des aspects suivants : Quel accueil et quelle participation les étudiant/e/s réservent à cette proposition? Quels contenus sont soumis aux échanges collectifs? Que penser de la pédagogie proposée et plus spécifiquement du « projet photos » mis en place dans les deux dernières années? Et finalement quelles sont les questions et les réflexions que cette expérience soulève? Si, pour Henri Cartier-Bresson, « photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire, la tête, l’œil et le cœur », comment cela peut inspirer les futurs travailleurs et travailleuses sociales en formation? Le présent récit, se construira autour de voix multiples, celles de la professeure, des stagiaires, et de leurs photos. Cette articulation singulière fournira un éclairage quant à la place donnée à la parole dans le cadre des stages, à la mise en écho des expériences échangées, aux représentations symboliques que porte le « projet photos » et aux identités professionnelles qui sont à se construire.

AMYOT, Yves. 2003, Le marcheur-pédagogue : amorce d’une pédagogie rhizomatique, Paris, L’Harmattan.

BARTHES, Roland. 1980. La chambre claire : note sur la photographie, Paris, Gallimard. et le regard.

BERTAUX, Daniel. 2001. Les récits de vie, Paris, Nathan/VUEF.

CARTIER-BRESSON. Henri 2014. « Henri-Cartier Bresson : L’œil décisif », Hors Série, Revue Télérama.

DELORY-MOMBERGER, Christine, 2009. La condition biographique. Essais sur le récit de soi dans la modernité avancée, Paris, Téraèdre.

DUBET, François. 1994. Sociologie de l’expérience, Paris, Seuil.

HAICAULT, Monique. 2000. L’expérience sociale du quotidien Corps, espace, temps, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa.

GOFFMAN, Erving. 1991. Les cadres de l’expérience, Paris, Éditions de Minuit.

GOFFMAN, Erving. 1973. La mise en scène de la vie quotidienne, Paris, Éditions de Minuit.

MARESCA, Sylvain et Michaël MEYER. 2013. Précis de photographie à l’usage des sociologues, Rennes, Presses universitaires de Rennes.

Marcelle Dubé est professeure au département des sciences humaines de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle y dispense des cours liés au travail social communautaire et ses approches collectives, au rapport de sexe et de genre ainsi qu’aux mutations sociales vécues et aux enjeux dans l’histoire contemporaine et encadre les stages de 3e année du baccalauréat en travail social. Sa formation interdiciplinaire et ses 20 ans d’expérience à titre d’intervenante dans le mouvement communautaire jeunesse l’ont amené à développer et à participer à des champs de recherche variés où les thèmes de l’évaluation des pratiques et des politiques, les dynamiques des mouvement sociaux contemporains (mouvement communautaire et mouvement des femmes) et la rencontre et l’expérience intergénérationnelle, convergent. Elle a été co-chercheure dans l'équipe de recherche coordonnée par Madame Deena White Université de Montréal : cette recherche portait sur « l’Évaluation de la mise en oeuvre de la Politique de reconnaissance et d’action communautaire : la gouvernance intersectorielle à l’épreuve », entre 2005 et 2008. Son intérêt récent en direction des pratiques artistiques s’exprimant et se vivant en intervention sociale l’ont fait rejoindre le groupe de recherche en médiation culturelle (GRMC). Elle a mené depuis deux ans, en collaboration avec Ève Lamoureux, professeure en Histoire de l’art à l’UQÀM, une recherche évaluative participative visant à documenter l’approche et les pratiques de L’École nationale d’apprentissage par la marionnette (ÉNAM).

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