Fiche Documentaire n° 3799

Titre « Les temps…plus que…modernes »

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l'auteur principal

Auteur(s) PISSY Nicolas
DELDREVE Mickaël
SEULIN Gauthier
 
     
Thème  
Type Forum, GT, Carrefour  

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Résumé

« Les temps…plus que…modernes »

En entrant en formation d’éducateur spécialisé, forts de nos valeurs, qui nous semblaient être celles du travail social, nous avions beaucoup d’illusions, portés par l’envie d’accompagner des personnes marginalisées par la société dans laquelle nous vivons. En effet, la violence de notre société capitaliste, où ceux qui ne suivent pas la cadence imposée par celle-ci, sont mis de côté, nous interroge. Malheureusement, à l’heure de notre premier bilan, force est de constater que le social est à l’image de notre société, porté non plus par des valeurs et des idées, mais par un cadre, très largement restrictif et en décalage avec une réalité de terrain, qui crée une aliénation au travail, aberration totale quand on connaît l’essence même du travail social. Ce constat, nous avons pu le faire au sein-même de notre centre de formation, où les profils correspondent plus à celui de simples exécutants qu’à celui de personnes révoltées par les injustices du système néo-libéral. Une large partie d’étudiants n’ont même pas conscience des enjeux de ce qu’il se passe en bas de chez eux, pire même pour certains, ils ne savent même pas qu’il s’y passe quelque chose…. Aussi, le jour où notre formation, nous a offert la possibilité d’effectuer un travail collectif, nous avons spontanément, entrepris de traiter la question des migrants, dans le but de conscientiser les actuels et futurs travailleurs sociaux. En effet, suivant notre cursus, à moins d’une heure de Calais, où un enjeu humanitaire d’une ampleur impressionnante s’y joue, ( pour rappel 2500 migrants vivent dehors dans des conditions inhumaines, en attente d’une hypothétique traversée en Angleterre), nous avons fait l’amer constat, que par ignorance, négligence ou tout simplement par désintérêt, beaucoup de personnes du secteur social ne savent pas ce qu’il s’y passe. Dans un souci donc d’éveiller les consciences, nous avons mis en exergue l’importance d’informer et d’amener le débat sur le sujet auprès de tous, de plus, il s’agit à notre sens, du support idéal pour réinterroger sur la place du travailleur social sur des problématiques qui devraient mettre en éveil les valeurs de celui-ci. Notre démarche a convaincu le Channel, une scène nationale calaisienne, largement engagée dans une démarche d’ouverture et de mélange culturelle, que notre point de vue, était largement intégrable dans un événement qu’ils organisent, en collaboration avec le mouvement UTOPIA, avec qui nous avons la volonté commune de contribuer à l'émergence d'une dynamique d'engagement citoyen et de réflexion collective. Intégrés au groupe de travail et à la programmation et ainsi légitimés, bien plus que nous le sommes au sein même de notre propre de formation, où notre liberté d’action est elle-même régit par un cadre auquel on nous soumet et qui limite notre champ d’action. Liberté que nous revendiquons et qui du fait de l’orientation qu’a prise notre projet, qui dépasse largement le cadre de notre formation, nous a d’ailleurs incité à se monter en collectif. Cette démarche donne un sens supplémentaire à notre action et est le fruit de notre volonté d’indépendance et de se protéger de toute soumission à un système que nous remettons largement en question. Nous avons d’ailleurs dans ce sens, amorcé en amont un travail de proximité auprès des futurs travailleurs sociaux. En effet, en collaboration avec un photographe, nous amenons son exposition au sein des centres de formation, support qui nous permet d’amener le débat, dans lequel nous faisons intervenir des exilés. La force de leur témoignage est telle que les préjugés tombent. Si nous devions, tirer un premier bilan, de notre démarche, qui se veut expérimentale et novatrice, c’est que nous avons révélé une véritable attente sur la question que nous mettons en avant. Pour la première fois depuis notre entrée en formation, nos personnalités et nos valeurs sont des atouts qui sont mis en valeur.

Bibliographie

inexistante

Présentation des auteurs

Collectif ASILE: mouvement initié par des étudiants du travail social militant pour le renouveau de l'action sociale.
Nous sommes actuellement un petit noyau d'étudiants en formation dans le travail social, qui venons récemment de nous constituer en collectif. Son émergence fait suite à une volonté d'indépendance que ne nous offre pas l'institution et pour contribuer modestement à notre niveau à la lutte contre "l'antinomie du travail social". (Bourdieu).

Communication complète

« Les temps…plus que…modernes »

En entrant en formation d’éducateur spécialisé, forts de nos valeurs, qui nous semblaient être celles du travail social, nous avions beaucoup d’illusions, portés par l’envie d’accompagner des personnes marginalisées par la société dans laquelle nous vivons. En effet, la violence de notre société capitaliste, où ceux qui ne suivent pas la cadence imposée par celle-ci, sont mis de côté, nous interroge. Malheureusement, à l’heure de notre premier bilan, force est de constater que le social est à l’image de notre société, porté non plus par des valeurs et des idées, mais par un cadre, très largement restrictif et en décalage avec une réalité de terrain, qui crée une aliénation au travail, aberration totale quand on connaît l’essence même du travail social. Ce constat, nous avons pu le faire au sein-même de notre centre de formation, où les profils correspondent plus à celui de simples exécutants qu’à celui de personnes révoltées par les injustices du système néo-libéral. Une large partie d’étudiants n’ont même pas conscience des enjeux de ce qu’il se passe en bas de chez eux, pire même pour certains, ils ne savent même pas qu’il s’y passe quelque chose…. Aussi, le jour où notre formation, nous a offert la possibilité d’effectuer un travail collectif, nous avons spontanément, entrepris de traiter la question des migrants, dans le but de conscientiser les actuels et futurs travailleurs sociaux. En effet, suivant notre cursus, à moins d’une heure de Calais, où un enjeu humanitaire d’une ampleur impressionnante s’y joue, ( pour rappel 2500 migrants vivent dehors dans des conditions inhumaines, en attente d’une hypothétique traversée en Angleterre), nous avons fait l’amer constat, que par ignorance, négligence ou tout simplement par désintérêt, beaucoup de personnes du secteur social ne savent pas ce qu’il s’y passe. Dans un souci donc d’éveiller les consciences, nous avons mis en exergue l’importance d’informer et d’amener le débat sur le sujet auprès de tous, de plus, il s’agit à notre sens, du support idéal pour réinterroger sur la place du travailleur social sur des problématiques qui devraient mettre en éveil les valeurs de celui-ci. Notre démarche a convaincu le Channel, une scène nationale calaisienne, largement engagée dans une démarche d’ouverture et de mélange culturelle, que notre point de vue, était largement intégrable dans un événement qu’ils organisent en collaboration avec le mouvement UTOPIA, avec qui nous avons la volonté commune de contribuer à l'émergence d'une dynamique d'engagement citoyen et de réflexion collective. Intitulé, « la saveur de l’autre » et sur le thème des migrations, ces 3 jours, sont rythmés, par des interventions de toutes sortes, débats, conférences, performances culturelles et culinaires. Intégrés au groupe de travail et à la programmation à travers un débat que nous organisons sur la thématique « Travail Social et Migration », où nous avons décidé de faire intervenir une sociologue, éducatrice de formation, ayant fait son travail de recherche sur la thématique "Migration et relations interethniques" à l'U.R.M.I.S. de Paris, une cadre socio-éducatif du Service d’Accueil aux Mineurs Isolés Etrangers de Ronchin et un formateur en travail social de Louvain-La-Neuve en Belgique. Nous avons trouvé en cette confiance que l’on nous a accordé une légitimité, que nous ne trouvions pas au sein même de notre propre de formation, où notre liberté d’action est elle-même régit par un cadre auquel on nous soumet et qui limite notre champ d’action. Liberté que nous revendiquons et qui du fait de l’orientation qu’a prise notre projet, qui dépasse largement le cadre de notre formation, nous avait d’ailleurs incité à se monter en collectif. Ironie du sort d’ailleurs, ce collectif a depuis été légitimé lui aussi par notre centre de formation, puisque nous sommes dorénavant intervenants auprès des autres promotions quand la thématique des migrations est abordée. Le collectif a donné un élan supplémentaire à notre action et est le fruit de notre volonté d’indépendance et de se protéger de toute soumission à un système que nous remettons largement en question. De plus, à travers celui-ci, nous pouvons intégrer des profils de tout horizon et décloisonner le travail social, car nous croyons en la synergie des profils. A notre sens, des citoyens par leur engagement, leurs actions sont les véritables acteurs sociaux sur la question des exilés calaisiens, les travailleurs sociaux ayant investis le terrain dans une logique gestionnaire et de contrôle, à travers la création d’un accueil de jour loin de correspondre aux réels besoins des personnes arrivant dans les bidonvilles calaisiens. Nous avons d’ailleurs dans ce sens, amorcé en amont de « La Saveur de l’Autre » un travail de proximité auprès des futurs travailleurs sociaux pour les conscientiser sur la problématique calaisienne et à travers celle-ci sur les valeurs et l’engagement du travail social. En effet, en collaboration avec un photographe, investi sur le territoire calaisien et membre de notre collectif, nous amenons son exposition au sein des centres de formation, support qui nous permet d’amener le débat, dans lequel nous faisons intervenir des exilés. La force de leur témoignage est telle que les préjugés tombent. Donner la parole à « l’autre », et non parler pour lui, comme c’est souvent le cas dans le travail social et en formation, est à notre sens participer à son émancipation. Nos amis exilés voient en ces moments, des temps privilégiés où l’on s’intéresse à eux, à leur histoire, à ce qu’ils sont vraiment, ce qui leur redonne de l’humanité. Les personnes intervenantes sont volontaires et d’origine Soudanaise, car c’est une communauté avec laquelle nous avons un rapport privilégié. De plus, nous sollicitons l’aide d’un jeune mineur isolé étranger originaire du Tchad présent localement parlant français et l’arabe soudanais qui joue le rôle de traducteur durant ces temps d’échange et qui à travers ce rôle se sent considéré lui aussi. Si nous devions, tirer un premier bilan, de notre démarche, qui se veut expérimentale et novatrice, c’est que nous avons révélé une véritable attente sur la question que nous mettons en avant. Pour la première fois depuis notre entrée en formation, nos personnalités et nos valeurs sont des atouts qui sont mis en valeur. Aussi, si aujourd’hui nous devions prendre plus de hauteur sur ce que nous avons mis en place, c’est que notre démarche est avant tout celle de citoyens sensibles à la situation d’êtres humains parqués dans des camps sur un territoire proche de chez eux Rien d’exceptionnel à priori, mais là où cela interpelle, c’est que mener des actions gravitant autour de la population migrante est un engagement qui marginalise. Que ce soit en centre de formation, dans notre société ou même dans notre entourage proche, les clichés et la désinformation étant fortement présentes et pervertissant le regard des gens sur ce public vivant dans les bidonvilles calaisiens. Force est de constater qu’aujourd’hui respecter les valeurs démocratiques de notre Vème République découle d’une démarche politique et non d’une logique citoyenne. Nous ne sommes partis de rien, juste une sensibilité et un militantisme, nous n’avions pas plus de connaissance que d’autres sur ce sujet, mais juste l’envie de bouger les lignes. Mais pourtant à travers les rencontres, les actions que nous avons menés, notre posture citoyenne, professionnelle s’est affinée, l’accueil reçu par notre démarche nous a parfois dépassé, et au final la seule chose nous ayant parfois freiné a été notre humilité, la peur de ne pas être à notre place, résultante d’un conditionnement qui est peut-être également enclenché chez nous tout de même.
"Voir c'est savoir, vouloir c'est pouvoir, oser c'est avoir."…A.Musset, nous pourrions peut-être faire de cette phrase, notre adage, tant elle reflète ce que nous avons fait à travers ce collectif…
Nous ne savons pas encore aujourd’hui la suite qui sera donné à celui-ci, mais pour garder une dynamique, nous veillons à ce que celui-ci reste ouvert et que le fonctionnement démocratique et horizontal que nous lui avons conféré persiste….

Résumé en Anglais


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