Fiche Documentaire n° 4203

Titre Une jeunesse espagnole en quête de reconnaissance

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Auteur(s) FOMBUENA VALERO Josefa  
     
Thème De la représentation classique à la solidarité dans la vie quotidienne  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

Une jeunesse espagnole en quête de reconnaissance

Il n’est pas facile d’être jeune en Espagne par les temps qui courent (Aliena, Fombuena y García Vilaplana, 2012).
Depuis l’année 2007, les jeunes Espagnols forment un groupe qui a perdu, en partie, sa propre jeunesse, c’est-à-dire, sa confiance en l’avenir. Entre les ni-ni (ni étude, ni travail), en passant par les “indignés” de mai 2011 de la Puerta del Sol de Madrid et l’énorme enthousiasme soulevé par la formation politique de “Podemos”, la jeunesse espagnole revendique son droit à participer pour exiger une vie meilleure alors que le futur reste incertain.
L’Espagne est une jeune démocratie avec, en ce début de siècle, trois caractéristiques : le chômage, le vieillissement et les migrations. Elles engendrent trois risques:
La pauvreté infantile. Les données de l’Unicef situent le risque de pauvreté des enfants de couples sans formation spécialisée autour de 50%.
L’exclusion sociale, non seulement actuelle mais surtout future pour les groupes qui ne vont plus pouvoir, quand la situation économique s’améliorera, s’intégrer à nouveau au marché du travail.
Le désespoir des jeunes qui doutent de l’avenir. Ils pensent sérieusement que leur vie sera pleine de difficultés malgré les efforts de leur famille pour les soutenir.
Alors, que faire? La première possibilité est de partir vers les pays du nord de l’Europe, en Amérique Latine ou en Asie. Une décision lourde du point de vue personnel, familial et social, d’autant plus qu’elle n’est valable que pour un groupe spécifique: les jeunes diplômés ayant obtenu des dossiers académiques brillants, une excellente formation en langues et en informatique, sans pour autant avoir aucune garantie de succès.
La deuxième possibilité est de se retrouver dans “la chose personnelle”, se retrouver en famille, avec les amis d’enfance et de collège, dans le quartier où l’on a toujours vécu et mettre l’accent sur la convivialité méditerranéenne souhaitée et bien évaluée par tous. Cette solution peut poser des problèmes d’autonomie puisque puisqu’à terme, il faut quand même trouver du travail et sortir du cocon familial.
Finalement, la troisième possibilité est de chercher à améliorer le quotidien. C’est ici que peut trouver sa place le Travail Social Communautaire. Avec Del Fresno, Segado y López Pelayo (2013), il convient de situer le concept de “Communauté” dans un contexte non seulement territorial mais aussi symbolique, avec un sens dialectique entre les individus, les groupes et la communauté. Il n’est pas question ici de savoir plus que “les gens” en utilisant le vocabulaire de Pablo Iglesias. Les travailleurs sociaux ne sont plus des guides, des experts ou des thérapeutes sociaux (Ross, 1997). Il s’agit de travailler ensemble, côte à côte, pour réduire les dommages d’une politique sociale qui peu à peu rétrécit l’action de l’État-Providence. Il ne s’agit plus seulement de soutenir un système représentatif mais bien de participer à coopérer, dans le concret et dans l’égalité, à la construction d’une société meilleure (Basagoiti y Bru Martin (2014).
Ainsi, les jeunes participent à différents projets aux différents objectifs: défendre les droits sociaux, réduire les situations par trop injustes, participer dans des groupes de soutien avec d’autres jeunes en situation de difficultés. Tous ces projets s’inscrivent dans un travail de quartier, de manière inclusive, qui permet de renforcer les liens sociaux et à la fois facilite l’autonomie des jeunes en créant de nouveaux projets qui à leur tour viennent les aider à subvenir à leurs propres besoins de manière solidaire.

Bibliographie

Aliena, R. Fombuena, J. García Vilaplana, A. (2012). “No es país para jóvenes. Los servicios sociales, la vida adulta y la exclusión social”. Revista de Estudios de Juventud, 97: 64-74.
Basagoiti Rodríguez, M. y Bru Martin, P. (2014).”Del “no nos representan” al “Sí se puede”. La emergencia de nuevos espacios de ciudadanía desde la participación comunitaria”. Documentación social. Revista de estudios sociales y de sociología aplicada, 173: 79-94.
Blanc, M. (2011). “Participation et médiation dans la recherche en sciences sociales?: une perspective transactionnelle”. Pensée plurielle, 28, 69-77. DOI : 10.3917/pp.028.0069
Boszormenyi-Nagy. I. y Krasner, B. (1986). Between give and take: a clinical guide to contextual therapy. New York: Brunnel and Mazel.
Caillé, A. (2007). La quête de reconnaissance. Nouveau phénomène social total. Paris: La Découverte.
Del Fresno, M. Segado, S. López Peláez, A. (Eds.). (2013). Trabajo Social con comunidades en el siglo XXI. Madrid: Ed. Universitas.
Dubet F. (20014). “Cultures juvéniles et régulation sociale”. L'information psychiatrique, 1, (90): 21-27. DOI : 10.1684/ipe.2013.1142
Fernández Fernández, J.M. (2012). “El capital social. Potencial para la investigación-acción de un paradigma diferente”. Cuadernos de Trabajo Social, 25(2): 297-308.Fernández García, A. y Egido Díaz, R. (2014). “El Trabajo social comunitario “¡Sí se puede!”. Ejemplos prácticos de satisfacción de necesidades sociales.” Azarbe. Revista internacional de Trabajo Social, 3: 263-269.
Fombuena, J. (Coord.) (2012). El trabajo social y sus instrumentos. Elementos para una intervención a piacere. Valencia: Nau Llibres.
Report Card. (2014). Los niños de la recesión. El impacto de la crisis económica en el bienestar infantil en los países ricos. Florencia: Centro de Investigación Innocenti de UNICEF.
Ross, M. (1997). El trabajador social en la acción comunitaria. Buenos Aires: Lumen.
Sharland, E. (2006). “Young People, Risk Taking and Risk Making: Some Thoughts for Social Work”. Forum Qualitative Sozialforschung / Forum: Qualitative Social Research, 7(1), Art. 23. http://nbn-resolving.de/urn:nbn:de:0114-fqs0601230


Fernández García, A. y Egido Díaz, R. (2014). “El Trabajo social comunitario “¡Sí se puede!”. Ejemplos prácticos de satisfacción de necesidades sociales.” Azarbe. Revista internacional de Trabajo Social, 3: 263-269.
Fombuena, J. (Coord.) (2012). El trabajo social y sus instrumentos. Elementos para una intervención a piacere. Valencia: Nau Llibres.
Report Card. (2014). Los niños de la recesión. El impacto de la crisis económica en el bienestar infantil en los países ricos. Florencia: Centro de Investigación Innocenti de UNICEF.
Ross, M. (1997). El trabajador social en la acción comunitaria. Buenos Aires: Lumen.
Sharland, E. (2006). “Young People, Risk Taking and Risk Making: Some Thoughts for Social Work”. Forum Qualitative Sozialforschung / Forum: Qualitative Social Research, 7(1), Art. 23. http://nbn-resolving.de/urn:nbn:de:0114-fqs0601230

Présentation des auteurs

Professeure à plein temps au Département de Travail Social de la Faculté de Sciences Sociales (Université de Valencia, Espagne). En tant que chercheure, je fais partie de l’Institut Interuniversitaire de Développement Local de l’Université de Valencia.

Communication complète

TITRE ET AUTEURE
Une jeunesse espagnole en quête de reconnaissance. De la représentation classique à la solidarité dans la vie quotidienne.
Profª Dra. Josefa Fombuena Valero, Universitat de València (Espagne).

ABSTRACT
Il n’est pas facile d’être jeune en Espagne par les temps qui courent (Aliena, Fombuena y García Vilaplana, 2012).
Depuis l’année 2007, les jeunes Espagnols forment un groupe qui a perdu, en partie, sa propre jeunesse, c’est-à-dire, sa confiance en l’avenir. Entre les ni-ni(ni étude, ni travail), en passant par les “indignés” de mai 2011 de la Puerta del Sol de Madrid et l’énorme enthousiasme soulevé par la formation politique de “Podemos”, la jeunesse espagnole revendique son droit à participer pour exiger une vie meilleure alors que le futur reste incertain.
L’Espagne est une jeune démocratie avec, en ce début de siècle, trois caractéristiques : le chômage, le vieillissement et les migrations. Elles engendrent trois risques:
- - La pauvreté infantile. Les données de l’Unicef situent le risque de pauvreté des enfants de couples sans formation spécialisée autour de 50%.
- L’exclusion sociale, non seulement actuelle mais surtout future pour les groupes qui ne vont plus pouvoir, quand la situation économique s’améliorera, s’intégrer à nouveau au marché du travail.
- Le désespoir des jeunes qui doutent de l’avenir. Ils pensent sérieusement que leur vie sera pleine de difficultés malgré les efforts de leur famille pour les soutenir.
Alors, que faire? La première possibilité est de partir vers les pays du nord de l’Europe, en Amérique Latine ou en Asie. Une décision lourde du point de vue personnel, familial et social, d’autant plus qu’elle n’est valable que pour un groupe spécifique: les jeunes diplômés ayant obtenu des dossiers académiques brillants, une excellente formation en langues et en informatique, sans pour autant avoir aucune garantie de succès.
La deuxième possibilité est de se retrouver dans “la chose personnelle”, se retrouver en famille, avec les amis d’enfance et de collège, dans le quartier où l’on a toujours vécu et mettre l’accent sur la convivialité méditerranéenne souhaitée et bien évaluée par tous. Cette solution peut poser des problèmes d’autonomie puisque puisqu’à terme, il faut quand même trouver du travail et sortir du cocon familial.
Finalement, la troisième possibilité est de chercher à améliorer le quotidien. C’est ici que peut trouver sa place le Travail Social Communautaire. Avec Del Fresno, Segado y López Pelayo (2013), il convient de situer le concept de “Communauté” dans un contexte non seulement territorial mais aussi symbolique, avec un sens dialectique entre les individus, les groupes et la communauté. Il n’est pas question ici de savoir plus que “les gens” en utilisant le vocabulaire de Pablo Iglesias. Les travailleurs sociaux ne sont plus des guides, des experts ou des thérapeutes sociaux (Ross, 1997). Il s’agit de travailler ensemble, côte à côte, pour réduire les dommages d’une politique sociale qui peu à peu rétrécit l’action de l’État-Providence. Il ne s’agit plus seulement de soutenir un système représentatif mais bien de participer à coopérer, dans le concret et dans l’égalité, à la construction d’une société meilleure (Basagoiti y Bru Martin (2014).
Ainsi, les jeunes participent à différents projets aux différents objectifs: défendre les droits sociaux, réduire les situations par trop injustes, participer dans des groupes de soutien avec d’autres jeunes en situation de difficultés. Tous ces projets s’inscrivent dans un travail de quartier, de manière inclusive, qui permet de renforcer les liens sociaux et à la fois facilite l’autonomie des jeunes en créant de nouveaux projets qui à leur tour viennent les aider à subvenir à leurs propres besoins de manière solidaire.
TEXTE
1. Hétérogénéité et stigmatisation de la jeunesse
Les catégories sociologiques qui définissent les populations en tant que « immigrés », « personnes en situation de dépendance », « femmes », etc, comme homogènes, s’éloignent chaque jour davantage de la réalité comme si une seule caractéristique pouvait rendre compte de la globalité des personnes concernées.
Dans la catégorie jeunesse, l’hétérogénéité est encore plus importante. Les jeunes n’ont en commun que leur âge, entre 18 et 30 ans, et les tâches qu’ils ont à réaliser pour devenir adultes. Il s’agit de tâches de transition qui leur permettront de devenir indépendants, prendre leurs propres décisions et créer une famille. Ces transitions deviennent de plus en plus difficiles. La jeunesse ne s’est pas seulement allongée au cours de ces dernières années, mais elle a encore augmenté en hétérogénéité, à l’interne de chaque pays et en comparaison de chaque pays.
En Europe et en Espagne en particulier, le risque de pauvreté et d’exclusion sociale de la jeunesse va de pair avec le risque familial d’exclusion sociale. Au-delà de la consommation d’alcool et de drogue, on voit apparaître un taux d’obésité en augmentation. L’insertion professionnelle devient difficile, surtout pour les jeunes qui abandonnent précocement leur formation, mais aussi pour les jeunes diplômés. Avec la crise économique et une société individualiste et compétitive, les rites de passage de la jeunesse à la vie adulte ont disparu, rendant difficile la confiance en l’avenir.
La recherche réalisée par la Fundación La Caixa (2012) "La transition de la jeunesse à l’âge adulte" met en évidence une sous représentation des jeunes entre 18 et 30 ans, dans leur prise en compte par les services sociaux. Ces derniers reçoivent 11,01 % de jeunes, 37,63 % de personnes âgées, 24,08 % de familles y 12,97 % de personnes en situation de handicap, le restant correspondant à d’autres groupes. Les services sociaux garantissent les minimaux vitaux sans encourager la participation des jeunes aux politiques publiques qui les touchent. La jeunesse se rend inexistante auprès des services sociaux.
Les jeunes deviennent invisibles pour les institutions et pour la société, se transformant en un collectif avec un haut niveau de stigmatisation : les jeunes ne veulent pas travailler, ils ne se marient pas parce qu’ils ne veulent pas d’engagement, ils n’ont pas d’enfant par égoïsme, etc. Cependant, les jeunes qui ne participent pas aux programmes conçus pour eux par les services sociaux ou les municipalités, s’approprient les territoires et les réseaux sociaux, montrant leurs centres d’intérêts et leurs solidarités.

2. À la recherche de la reconnaissance : la valeur de la participation
Etant donné que la jeunesse ne peut plus conquérir son espace d’autonomie, ni sa propre émancipation, elle se rend présente dans la société grâce à la participation, particulièrement la participation politique et sociale grâce aux nouvelles technologies.
Dans ce sens, nous pouvons comprendre la participation comme la clé de la démocratie. Elle représente un facteur de santé, permettant à l’individu de participer aux décisions qui le concerne, lui et les autres.
Depuis le 15 mai 2011, le mouvement des « Indignés » de la Puerta del Sol à Madrid et dans les grandes villes a suscité enthousiasme et espoir parmi la jeunesse et la société. Ce mouvement se caractérisait par l’absence de nom et de prénom, sans leader. La jeunesse s’est transformée en fer de lance du mouvement. Il ne représentait personne, pas même la majorité de la jeunesse. Nous étions pourtant en présence d’un groupe créatif et solidaire, avec de claires revendications de changement, maintenant « Démocratie réelle, maintenant ».
Les adultes divisés entre espoir et scepticisme croyaient que les choses pouvaient changer, la politique se trouvant à nouveau entre les mains des citoyens, alors que ce fait n’était pas survenu depuis l’époque de la transition. Le mouvement a obligé les partis politiques à tenir compte de la participation des citoyens dans les affaires de la Cité. La participation a ainsi augmentant, bien qu’elle soit apparue dans les marges de la jeunesse.
La participation de la jeunesse dans les affaires publiques est en constante augmentation particulièrement grâce à internet. Elle est passée de 23,3% en 2004 à 40,7% en 2012, selon la Fundación Española contra la Drogadicción.

De nouvelles initiatives d’action sociale et politique apparaissent sous forme digitale. Leur durée de vie est plus ou moins longue. Elles peuvent disparaître, se rallier à d’autres groupes, se reconvertir, comme dans le cas du groupe de “yo soy un/a joven español/a que quiere luchar por su futuro”.
D’autres initiatives surgissent à partir des institutions, telles que l’exemple donné par la municipalité de Carballo. Ce projet européen cherche à renforcer la démocratie européenne (Espagne et Italie) en 2009-2010. Ce programme à l’intention des 18-30 ans a pour objectifs d’identifier les obstacles à la participation politique et sociale des jeunes, rassembler les expériences et rapprocher les jeunes des responsables politiques et de la politique.
Dans les quartiers, éloignés des institutions, apparaissent des réseaux d’échanges qui permettent l’amélioration du « vivre ensemble » entre les groupes de jeunes et la population locale. Dans les quartiers vieillissants, les groupes de « okupas », squatteurs de résidences inoccupées, deviennent de « bons voisins », attentifs aux personnes âgées isolées. Ils mettent au point des réseaux d’échanges et de prestations qui postérieurement peuvent se reconvertir en services pour la communauté acceptés par les institutions y compris quelquefois financièrement.
Les jeunes ne sont plus seulement perçus comme des marginaux sans activité. Ils sont vus aussi comme des jeunes, solidaires, se souciant de leurs semblables. Soudainement, ils retrouvent la motivation nécessaire pour reprendre des études qui font sens et leur permettent de gagner leur vie.

La diversité est une des caractéristiques identitaires de cette participation, inclusive, intégratrice et communautaire, qui aide à trouver des espaces pour tous, avec des alliances locales permettant des interventions globales.
Cette participation s’appuie sur la récupération des espaces publics en rendant visibles les mécanismes d’exclusion sociale, avec un mode de revendications non-violentes, s’appuyant sur les NTICS (Basagoiti Rodríguez y Bru Martin, 2014: 91). Le financement se réalise par souscription pour chacun des objectifs, ou par une participation communautaire et bénévole des personnes impliquées.
Le fonctionnement social aujourd’hui est plus horizontal, non seulement en matière politique mais aussi dans les familles ou à l’université. Il convient de prendre l’opinion des principaux intéressés. Il est donc essentiel de poursuivre ce mouvement avec les enfants, dans les écoles afin de rendre la démocratie directe et quotidienne. Dans les écoles, les lycées et l’université, il n’est pas habituel de demander aux élèves leurs avis. Il est peu fréquent de s’adresser à eux comme des personnes autonomes avec des opinions différentes des décideurs des services qui s’adressent à eux.

3. Le travail social communautaire : dans un monde globalisé
La visibilité des jeunes permet un renouveau du travail social communautaire, qui se déroule dans la proximité, sur le territoire. Il faut désormais ajouter deux facteurs, l’aspect global et les nouvelles technologies. Ainsi, le social se trouve plus que jamais au carrefour entre le politique et l’économique. (Autès, 2013).
Les formateurs de travail social, les universitaires et les professionnels se trouvent devant un défi passionnant : Comment organiser le système des services sociaux en développant le travail social communautaire ?
A notre époque exaltée par l’individualisme, avec la crise des « grands récits », il convient de rechercher la légitimité de la perception sociale de la communauté. Elle permet de relier les droits sociaux et les engagements, pour prévenir les ruptures à venir, la solitude et l’isolement, en créant des relations fortes à moyen terme. Pour atteindre pareil objectif, l’ensemble du travail social est indispensable : le travail social communautaire, le travail social individuel et familial et le travail social à l’adresse des groupes. Il s’agit de réaliser un travail convergeant, sans polémique, mettant au centre de l’intervention, avec des modèles holistiques, la personne.

Les prochains défis pour le travail social communautaire, dans une société cosmopolite sont les suivants (López Peláez y Segado Sánchez-Cabezudo, 2012):
a- Récupérer la légitimité de la communauté : intervention sur le territoire. Récupérer les autres, différents, en tant que citoyens, et non pas en terme de conflits, s’articulant aux mouvements sociaux,
b- Affronter les processus d’exclusion sociale : intervenir pour l’amélioration des liens sociaux qui s’affaiblissent. Prévenir les tendances à l’isolement, établir des espaces de rencontre dans les quartiers en utilisant pour cela les réseaux sociaux,
c- Redéfinir l’activité sociale des travailleurs sociaux : éviter le management et l’intervention bureaucratique qui désespèrent citoyens et professionnels,
d- Utiliser les nouvelles technologies de l’information : occuper l’espace virtuel comme le font déjà des travailleurs sociaux avec blogs et divers sites: http://nosoyasistenta.com/, www.pasionporeltrabajosocial.com

En conclusion : droits de citoyenneté, droits humains
Dans un contexte de crise prolongée, il est nécessaire de réinventer le travail social communautaire pour de nouveaux droits et de nouvelles prestations face aux actuelles qui ont tendance à diminuer et ne répondent plus aux besoins. La nouvelle citoyenneté n’est plus réceptrice, passivement des droits sociaux. Elle croit au futur et à son droit à décider. La jeunesse espagnole montre que “sí se puede”.

BIBLIOGRAPHIE
Aliena, R. Fombuena, J. García Vilaplana, A. (2012). “No es país para jóvenes. Los servicios sociales, la vida adulta y la exclusión social”. Revista de Estudios de Juventud, 97: 64-74.
Basagoiti Rodríguez, M. y Bru Martin, P. (2014).”Del “no nos representan” al “Sí se puede”. La emergencia de nuevos espacios de ciudadanía desde la participación comunitaria”. Documentación social. Revista de estudios sociales y de sociología aplicada, 173: 79-94.
Blanc, M. (2011). “Participation et médiation dans la recherche en sciences sociales? une perspective transactionnelle”. Pensée plurielle, 28, 69-77. DOI : 10.3917/pp.028.0069
Boszormenyi-Nagy. I. y Krasner, B. (1986). Between give and take: a clinical guide to contextual therapy. New York: Brunnel and Mazel.
Caillé, A. (2007). La quête de reconnaissance. Nouveau phénomène social total. Paris: La Découverte.
Del Fresno, M. Segado, S. López Peláez, A. (Eds.). (2013). Trabajo Social con comunidades en el siglo XXI. Madrid: Ed. Universitas.
Dubet F. (2014). “Cultures juvéniles et régulation sociale”. L'information psychiatrique, 1, (90): 21-27. DOI : 10.1684/ipe.2013.1142
Fernández Fernández, J.M. (2012). “El capital social. Potencial para la investigación-acción de un paradigma diferente”. Cuadernos de Trabajo Social, 25(2): 297-308.
Fernández García, A. y Egido Díaz, R. (2014). “El Trabajo social comunitario “¡Sí se puede!”. Ejemplos prácticos de satisfacción de necesidades sociales.” Azarbe. Revista internacional de Trabajo Social, 3: 263-269.
López Peláez, A. y Segado Sánchez-Cabezudo, S. (2012). "Personas, grupos, sociedades: perspectivas para la intervencion social comunitaria en el siglo XXI", en Fombuena, J. (Coord.) (2012). El trabajo social y sus instrumentos. Elementos para una intervención a piacere. Valencia: Nau Llibres.
Report Card. (2014). Los niños de la recesión. El impacto de la crisis económica en el bienestar infantil en los países ricos. Florencia: Centro de Investigación Innocenti de UNICEF.
Ross, M. (1997). El trabajador social en la acción comunitaria. Buenos Aires: Lumen.
Sharland, E. (2006). “Young People, Risk Taking and Risk Making: Some Thoughts for Social Work”. Forum Qualitative Sozialforschung / Forum: Qualitative Social Research, 7(1), Art. 23. http://nbn-resolving.de/urn:nbn:de:0114-fqs0601230

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