Fiche Documentaire n° 4452

Titre Exploration des modalités contemporaines de la solidarité sociale d’initiative privée en Roumanie à travers le recours aux méthodes numériques en sciences sociales

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Auteur(s) BOURDET Dany  
     
Thème  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

Exploration des modalités contemporaines de la solidarité sociale d’initiative privée en Roumanie à travers le recours aux méthodes numériques en sciences sociales

ILa Roumanie possède un régime de protection sociale comparable sur le plan de ce qui est proposé en termes d'assurances et de prestations sociales à ceux des autres pays de l'Union Européenne (Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale, 2015). Cependant, le constat qui ressort de la mission dans ce pays du Rapporteur Spécial du Conseil de l'ONU pour les Droits de l'Homme sur les problèmes de pauvreté extrême et des droits de l'homme (Alston, 2015) est que l’État roumain ne semble en fait pas contribuer pleinement et de façon efficiente à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. La solidarité nationale en Roumanie paraît dès lors être à deux vitesses, étant davantage tournée et favorable vis-à-vis de la frange de la population ayant un niveau de vie plus élevé que vis-à-vis de celle ayant un niveau de vie plus bas. Dans ce contexte, qu'en est-il des autres formes de la solidarité dans la société roumaine ? Notre communication ne s’intéressera pas ici aux solidarités familiales et intergénérationnelles, déjà documentées dans la situation du postcommunisme en Roumanie (Barthou, 2008) et notamment des migrations de travail à l'étranger (par exemple Bezzi et Papa, 2016, sur les femmes roumaines auxiliaires de vie auprès de personnes âgées en Italie), mais aux modalités émergentes d'expression et de pratique de la solidarité sociale au-delà du cercle familial et du voisinage. Ces nouvelles formes de solidarité dans la société roumaine commencent en effet à être mises en lumière (Costelian, 2016) : il semble s'agir d'initiatives privées se développant surtout en milieu urbain qui, d'un côté, manifestent une pratique et une conception différentes du don lorsqu'elles concernent les plus démunis et qui, d'un autre côté, promeuvent une approche solidaire du commerce, tandis qu’en milieu rural elles s'orientent vers la valorisation de l'artisanat et des savoir-faire traditionnels en vue du développement des communautés locales. Ces initiatives privées paraissent pour la plupart pouvoir être rattachées à l'économie sociale qui aujourd'hui prend place et tend à s'institutionnaliser en Roumanie, complétant ainsi les modalités antérieures d'organisation de la solidarité sociale telles que les coopératives ou les caisses d'aide réciproque (Bioteau, Glémain et Dragan, 2014). Dans la mesure où elles sont pour l’instant peu documentées, notre communication propose d'explorer plus en détail les modalités émergentes de la solidarité sociale d’initiative privée en Roumanie via les méthodes numériques en sciences sociales, en raison de leurs potentialités et en tenant compte aussi de leurs limites (Diminescu et Wieviorka, 2015 ; Ollion, 2015). Ainsi, à partir de la recherche, de la sélection et de l'analyse d’informations relatives aux initiatives en matière de solidarité sur une plate-forme d'information roumaine qui relaie et promeut des idées, projets, initiatives, campagnes, etc. considérés comme vecteurs de changement en Roumanie, nous avons identifié et répertorié de façon non exhaustive et exploratoire ces nouvelles modalités d'expression et de manifestation de la solidarité sociale sur une période allant de 2009 à l'été 2016, et nous avons de plus cherché à rendre compte de leurs caractéristiques et des principes, conceptions, idées et/ou valeurs sur lesquelles elles reposent et/ou qu'elles véhiculent. Notre communication procédera donc à une sociographie prospective des trois modalités émergentes de la solidarité sociale qui ont pu être repérées : les actions de charité initiées par des organisations tant à visée lucrative que non lucrative qui mettent en avant la bienfaisance et la bienveillance ; les actions procédant dans le cadre de l’économie sociale qui sont portées par des acteurs associatifs et qui promeuvent l’engagement solidaire ; et enfin, les actions de défense des droits menées par des associations et faisant appel au soutien des citoyens qui sont orientées par des valeurs démocratiques.

Bibliographie

- Alston Philip, "Declaratia la finalul misiunii profesorului Philip Alston, Raportor Special al Consiliului ONU pentru Drepturile Omului pe probleme de saracie extrema si drepturile omului", Bucuresti, 11 noiembrie 2015, url : http://www.ohchr.org/Documents/Issues/EPoverty/EndOfMissionStatement11Nov2015_ro.doc.
- Barthou Évelyne, "L'« économie de survie » ou comment s'adapter à l'essor du capitalisme en Roumanie", Autrepart, n°48, 2008, p. 101-112.
- Bezzy Cristina et Papa Cristina, "Les badanti roumaines en Italie. Familles transnationales et circulation de l’assistance", Ethnologie française, vol. 162, n°2, 2016, pp. 255-264.
- Bioteau Emmanuel, Glémain Pascal et Dragan Alexandru, "L’économie sociale en Roumanie à l’épreuve des représentations et des faits", Revue internationale de l'économie sociale : Recma, n°332, 2014, pp. 46-60.
- Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale (CLEISS), "Le régime roumain de sécurité sociale", 2015, url : http://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_roumanie.html
- Costelian Irène, "En Roumanie, la solidarité se réinvente au pluriel", Regard sur l'Est, dossier n°71 "La Roumanie de Klaus Iohannis", 20 février 2016, url : http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1633.
- Diminescu Dana et Wieviorka Michel, "Le défi numérique pour les sciences sociales", Socio, n°4, 2015, pp. 9-17.
- Ollion Étienne, "L’abondance et ses revers. Big data, open data et recherches sur les questions sociales", Informations sociales, n°191, 2015, pp. 70-79.

Présentation des auteurs

Dany Bourdet est sociologue, professeur contractuel en Sciences de l’Éducation à l'Université Charles-de-Gaulle de Lille (Lille 3). Il s'intéresse à l'éducation et au changement social dans la société roumaine contemporaine, ainsi qu'à l'andragogie et à la sociologie visuelle.

Communication complète

Dans cette communication, après un temps de contextualisation sur la situation de la solidarité instituée par l’État social et les formes actuelles de solidarité qui se déploient en Roumanie, nous mettrons en évidence et décrirons les trois principales modalités émergentes de la solidarité sociale d’initiative privée à partir d’une étude exploratoire s’inspirant des méthodes numériques en sciences sociales.

Une solidarité nationale à deux vitesses
La Roumanie possède un régime de protection sociale comprenant un système d’assurances contre les principaux risques (chômage, maladie-maternité, invalidité, vieillesse et décès) pour les actifs (salariés et indépendants), un système d’assurance santé dont bénéficie tout résidant, et enfin diverses prestations sociales, comme l’allocation d’État pour enfant et le revenu minimum garanti (Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale, 2015). Cependant, dans sa déclaration de fin de mission en Roumanie faite le 11 novembre 2015 à Bucarest, le Rapporteur Spécial du Conseil de l’ONU pour les Droits de l’Homme sur les problèmes de pauvreté extrême et des droits de l’homme affirme que les politiques en œuvre n’ont pas pour priorité les 40% de la population roumaine continuellement confrontée au risque de pauvreté et d’exclusion sociale (29% des Roumains souffrant quant à eux de privation matérielle sévère), mais le reste de la population "[…] dont le bien-être est la priorité évidente de beaucoup de politiques officielles" (Alston, 2015). Il rappelle d’ailleurs que la Roumanie se situe en bas de la plupart des classements des pays de l’Union Européenne (UE) sur les mesures prises contre la pauvreté et l’exclusion sociale, ainsi que dans le domaine de la santé. Philip Alston note surtout que les dépenses de l’État roumain pour les services sociaux représentent 0,6% du PIB du pays, soit approximativement un tiers de moins que la moyenne des pays de l’UE.
En dépit de l’existence d’un système de protection sociale comparable à ceux des autres pays de l’UE en matière d’assurances et de prestations sociales, l’État roumain ne semble donc pas contribuer pleinement ni de façon efficiente à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La solidarité nationale en Roumanie parait dès lors être à deux vitesses, étant davantage tournée et favorable par rapport à la frange de la population ayant un niveau de vie plus élevé que par rapport à celle ayant un niveau de vie plus bas. Dans ce contexte, qu’en est-il des autres formes de solidarité sociale en Roumanie ?

Des formes émergentes de solidarité sociale d'initiative privée
On ne s’intéressera pas ici aux solidarités familiales et intergénérationnelles, déjà documentées dans la situation du postcommunisme (Barthou, 2008) et notamment des migrations de travail à l’étranger (par exemple Bezzi et Papa, 2016, sur les femmes roumaines travaillant en Italie comme auxiliaires de vie auprès de personnes âgées), mais aux modalités émergentes d’expression et de pratique de la solidarité dans la société roumaine au-delà du cadre familial (y compris au sens large du terme) et du voisinage.
Dans un article sur la solidarité aujourd’hui en Roumanie, Irène Costelian (2016) rappelle qu’elle a d’abord pris la forme de la philanthropie après la chute du communisme : celle des hommes politiques la pratiquant au moment des élections (clientélisme politique) ou surtout celle de l’Église Orthodoxe dont l’action (création d’orphelinats, de centres de jour, d’hôpitaux, etc.) a couvert de nombreux besoins sanitaires et sociaux. Elle relève toutefois qu’en matière de solidarité, dans une société qui désormais se laïcise, "de nombreuses initiatives privées voient le jour pour pallier les défaillances encore majeures de l’État, mais aussi pour réinventer un vivre ensemble et tenter de changer le visage du pays" (ibid.). Elle précise que ces nouveaux acteurs de la solidarité sociale prennent place en milieu urbain, tandis que des initiatives tendent aussi à revitaliser les campagnes. Ces initiatives privées, quand elles concernent l’aide aux plus démunis, manifestent une approche nouvelle du don qui cherche à impliquer le bénéficiaire et repose sur une relation moins asymétrique avec celui-ci, la distinguant ainsi de l’aumône pécuniaire. Elles touchent également au commerce en promouvant une approche solidaire de celui-ci : ouverture de magasins sociaux et communautaires à Bucarest ou valorisation de produits et de producteurs locaux afin de soutenir le "made in Roumanie". Enfin, d’autres initiatives privées tendent quant à elles à impulser une redynamisation des communautés rurales via la valorisation de l’artisanat et des savoir-faire traditionnels. Irène Costelian met ainsi en lumière des formes émergentes de solidarité sociale en Roumanie dont elle affirme qu’elles font évoluer la société et qu’elles reposent sur une jeunesse en partie "européanisée". Notons tout de même que si Irène Costelian parle d’initiatives privées, les exemples donnés dans son article ne s’y rapportent pourtant pas tous : certaines, telles qu’un réfrigérateur collectif en libre accès et un magasin social gratuit à Bucarest, procèdent en effet d’institutions publiques locales. Signalons en outre que les initiatives véritablement privées, promouvant une approche solidaire du commerce par l’achat local ou la valorisation de l’artisanat et des savoir-faire traditionnels en vue du développement de communautés rurales, peuvent pour leur part être rattachées à l’économie sociale (ES) qui se constitue actuellement en Roumanie (Bioteau, Glémain et Dragan, 2014) ; elles viennent alors compléter d’autres modalités d’organisation de la solidarité existant déjà dans le cadre de l’ES, comme les coopératives ou les caisses d’aide réciproque.
Dans un contexte de déficit de solidarité nationale vis-à-vis de la frange de la population confrontée au risque de pauvreté et d’exclusion sociale, et compte-tenu de ce renouveau de la solidarité fondée sur l'initiative privée, quelles sont les modalités émergentes d'expression et de manifestation de la solidarité sociale en Roumanie ?

Sociographie des modalités contemporaines de la solidarité sociale d’initiative privée
Dans la mesure où ces nouvelles modalités de la solidarité dans la société roumaine sont pour l’instant peu documentées, une sélection et une analyse de sites Internet et de données du web s’y rapportant pourrait permettre de les identifier et de les répertorier, mais aussi de rendre compte de leurs caractéristiques ainsi que des principes, conceptions, idées et/ou valeurs sur lesquelles elles reposent et/ou qu’elles véhiculent. C’est ce que nous avons fait en nous focalisant sur le site Internet RomâniaPozitivă.ro, une "plate-forme d'information et d'éducation positive" qui déclarait en 2016 diffuser "plus de 20.000 Bons exemples à propos de la Roumanie provenant de plus de 30 auteurs et collaborateurs depuis 2006", et en construisant notre corpus sur la base des "exemples positifs" (idées, projets, initiatives, campagnes, etc.) portant sur la solidarité relayés et promus entre 2009 et l’été 2016 ; parmi tous ces "exemples", nous avons sélectionné les plus récurrents, puis nous avons relevé pour chacun ce sur quoi il porte (objet), de quoi il s’agit (type), qui est impliqué (acteurs), comment il est mis en œuvre (modalités) et les idées sur lesquelles il repose et/ou qu’il promeut (principes et orientation axiologique), pour enfin en établir un classement et une catégorisation. Notre démarche s’inspire des méthodes numériques en sciences sociales, en tenant compte tant de leurs potentialités que de leurs limites (Diminescu et Wieviorka, 2015 ; Ollion, 2015), et vise à appréhender de façon non exhaustive et exploratoire les nouvelles modalités d'expression et de manifestation de la solidarité sociale d’initiative privée en Roumanie. A l’issue de l’analyse de notre corpus, nous avons pu repérer trois modalités émergentes de la solidarité dans la société roumaine ne se rattachant ni à la solidarité instituée par l’État social ni aux solidarités de proximité (famille, voisinage).
L’une de ces modalités de la solidarité sociale s’incarne dans des actions de charité initiées par des organisations privées, tant à visée lucrative que non lucrative, aussi bien à l’échelle nationale que locale et parfois même internationale. Elle se manifeste tout d’abord par des programmes de mécénat et des campagnes de dons mis en place par des filiales roumaines de multinationales en partenariat avec des filiales en Roumanie d’ONG internationales ou des associations et fondations locales ; procédant dans le cadre de la corporate responsability, les programmes de mécénat sont présentés comme visant à répondre aux besoins de la société en aidant ceux qui sont en difficulté et/ou qui ont un potentiel et semblent accorder une grande importance au développement personnel et professionnel des personnes, tandis que les entreprises se positionnent pour les campagnes de dons en tant que plateformes de collecte au service de différentes causes et instruments de la solidarité entre les Roumains : c’est la bienfaisance qui semble donc ici être mise en avant. Des associations et fondations ainsi que des filiales roumaines d’ONG internationales sont elles aussi initiatrices et actrices de la charité via l’organisation d’événements à but caritatif et de campagnes de dons pour soutenir divers projets ou causes et elles mobilisent bien souvent à cette fin des partenaires publics et privés comme supports et relais ; l’importance de l’altruisme et la reconnaissance de l’autre sont alors soulignées, la bienveillance venant ainsi s’ajouter à la bienfaisance. Les filiales roumaines d’ONG internationales sont de plus initiatrices et actrices d’actions de charité dans le cadre de l’aide humanitaire lors de situations d’urgence au niveau national (inondations), où elles viennent compléter l’action des autorités publiques, et quelques fois même au niveau international (tremblement de terre au Népal en 2015). Signalons que des événements de promotion des initiatives philanthropiques contribuent à valoriser la charité comme forme de solidarité.
Une autre de ces modalités de la solidarité sociale s’incarne pour sa part dans des actions relevant à la fois de l’insertion sociale par l’activité économique, du développement durable/écologie, et du commerce équitable/promotion des produits "made in Roumanie" portées par des associations, ce qui les rattache de ce fait à l’ES. Employant souvent des personnes en difficulté, ces associations proposent des actions couvrant des domaines variés : collecte et reconditionnement d’équipements informatiques usagés ensuite offerts à d’autres associations ou à des établissements publics (écoles, etc.) pour des projets d’éducation et d’inclusion, production agricole locale et établissement de partenariats entre producteurs à la campagne et consommateurs en ville, ou encore salle de sport dont les clients peuvent faire don des heures qu’il y passent à des ONG pour divers projets sociaux et à qui sont de plus proposés à la vente des produits naturels et/ou fabriqués en Roumanie. Ces actions font ici appel à l’implication, à la responsabilité et à la solidarité des entreprises et surtout des consommateurs/clients, et elles sollicitent donc leur engagement solidaire. Notons que des événements mettant en valeur les initiatives dans le domaine du développement rural contribuent à encourager cette modalité de la solidarité sociale dès lors qu’elle intervient en milieu rural.
Enfin, la troisième et dernière de ces modalités de la solidarité s’incarne dans des actions de défense des droits engagées par des associations et faisant appel au soutien des citoyens. Ce fut notamment le cas de la campagne nationale "Sauvez Roşia Montană !" et du festival Fânfest lancés dans les années 2000 par un collectif d’habitants et de propriétaires de Roşia Montană pour s’opposer au projet d’exploitation minière d’une entreprise étrangère : de la campagne nationale a émergé en 2013 un mouvement social de protestation contre ce projet avec des manifestations dans tout le pays, tandis que le Fânfest est devenu progressivement un forum international d’activisme social principalement axé sur la lutte contre les projets miniers dangereux pour les hommes, le milieu naturel et le patrimoine ; cette action a mis en avant le respect des droits des citoyens face aux projets dommageables pour eux et l’environnement ainsi que la nécessité d’un développement local ne reposant pas sur une mono-industrie, tandis qu’elle a cherché à promouvoir l’implication civique. Les actions de solidarité orientées vers la défense des droits et initiées par des associations sollicitant le soutien des citoyens concernent aussi les minorités sexuelles (LGBT) et même les minorités sexuelles au sein de minorités ethniques (Roms LGBT) ; elles visent ici à donner une visibilité à ces minorités, à sensibiliser le public à leurs problèmes (rejet, discrimination) et à promouvoir la diversité dans la société roumaine. On peut au final constater que cette troisième modalité de la solidarité s’incarnant dans des actions de défense des droits est portée par des valeurs démocratiques libérales (respect des droits des citoyens, de la diversité et de la pluralité au sein de la société, etc.).
Les nouvelles modalités de la solidarité dans la société roumaine procèdent donc d’initiatives privées et relèvent de la philanthropie et de l’économie sociale, comme le signalait déjà Irène Costelian (2016), mais aussi de la défense des droits et de l’appel à la solidarité citoyenne ; les principes, conceptions, idées et/ou valeurs qui les animent et/ou qu’elles portent sont variés, allant de la bienfaisance et la bienveillance pour la charité privée à l’implication citoyenne au nom de la démocratie libérale et de ses principes, en passant par l’engagement solidaire des entreprises et des consommateurs/clients dans le cadre de l’économie sociale, mais toutes font appel d’une façon ou d’une autre à la participation des Roumains, à ce qu’ils soient ou deviennent solidaires. Si ces modalités émergentes de la solidarité sociale sont certes le signe d’un certain dynamisme de la société roumaine ou tout du moins d’une partie de celle-ci, on peut malgré tout se demander dans quelle mesure elles peuvent et doivent parvenir à pallier les insuffisances de l’État social ?

Résumé en Anglais


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