Fiche Documentaire n° 4548

Titre Le travailleur social à l'interface entre l'entreprise et la personne en situation de handicap

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l'auteur principal

Auteur(s) GLINNE-DEMARET Harmony  
     
Thème Un accompagnement social comme "dernier filet de sécurité"  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

Le travailleur social à l'interface entre l'entreprise et la personne en situation de handicap

Considérer le handicap comme résultant d’un environnement non adapté aux besoins spécifiques d’une personne, plutôt que comme une déficience que la société doit prendre en charge, a amené une révolution dans la manière d’envisager l’activité de travail pour la personne handicapée. Ce modèle dit « social » du handicap (Fougeyrollas, 2012), a engendré, dès les années 1930, l’ouverture des premiers « ouvroirs » en Belgique francophone. Il s’agissait alors d’ateliers dits « protégés », dans lesquels les personnes en situation de handicap pouvaient bénéficier d’activités « adaptées » à leurs besoins spécifiques. Ces premiers ateliers prendront par la suite le nom de « entreprises de travail adapté » (ETA) dans les années 1990, pour souligner l’importance du caractère économique de ces activités (de Backer, 2005). Il ne s’agit pas en effet d’occuper les personnes en situation de handicap (PSH) durant la journée, mais bien de leur proposer un travail, en les formant et en adaptant les conditions de réalisation de leurs tâches. Les PSH sont donc considérées dans ces entreprises comme des travailleurs à part entière, ayant des droits (un contrat de travail, un salaire, des congés payés,…) mais aussi des devoirs (arriver à l’heure, justifier ses absences, adopter un certain rythme de travail exigé par les contraintes de production,…). L’ETA constitue à ce titre un type particulier d’organisation, en équilibre entre des contraintes économiques de production (voire de rentabilité) et une finalité sociale d’accompagnement et de soutien de ses travailleurs (Niset, 2004). Dans ce contexte, le travailleur social a toute son importance au sein des ETA, car il assure le soutien social des travailleurs en situation de handicap en vue de favoriser leur inclusion sociale et professionnelle.

Cette communication propose d’investiguer la place de ces intervenants sociaux au sein des ETA bruxelloises (Blanc, 1999), en ce que cette place d’interface semble amener une certaine reconfiguration des solidarités dans l’ETA comme autour de celle-ci.
D’une part, le peu de moyens accordés aux ETA pour financer leurs services sociaux amènent ces organisations à répartir et articuler le soutien social entre les différents acteurs au sein de l’entreprise. En effet, par manque de financement, peu d’ETA disposent d’un travailleur social à temps plein, et lorsque celui-ci est présent, il est largement débordé par le nombre et la complexité des problématiques rencontrées par les PSH. C’est pourquoi la plupart des ETA ont développé d’autres formes de soutien social, dans lesquelles la solidarité entre les différents travailleurs permet de proposer un soutien social minimal aux travailleurs en situation de handicap.
D’autre part, dans un contexte de saturation de l’offre des services de soutien social pour les personnes handicapées à Bruxelles, les PSH qui disposent d’un emploi en ETA se retrouvent parfois sans autre suivi que celui assuré par le travailleur social de l’ETA. Ces intervenants sociaux se considèrent alors comme le « dernier filet de sécurité » pour ces PSH, tout en ne disposant pas des moyens ou ressources dévolus aux services externes pour répondre aux demandes. Ces situations constituent à nos yeux une forme de reconfiguration de la solidarité entre les acteurs, entre travailleurs sociaux et leur public, mais aussi entre travailleurs sociaux de différents services (génériques et internes à l’ETA), afin de pallier le manque de ressources humaines et financières inhérentes au secteur du handicap bruxellois.
De ces deux formes de reconfiguration des solidarités autour des PSH, nous proposons d’interroger à la fois les processus, les difficultés et les limites, au travers de la présentation des résultats d’une recherche-action menée avec les acteurs du secteur du handicap bruxellois entre 2014 et 2015 (Glinne, 2015).

Bibliographie

Blanc A., (1999), Les handicapés au travail. Analyse sociologique d’un dispositif d’insertion professionnelle, Paris : Dunod.
De Backer B., (2005), « Des entreprises pour travailleurs handicapés à Bruxelles. Réalités, défis et perspectives », Monographie des ETA bruxelloises, Bruxelles : APEF.
Fougeyrollas P., (2002), « L’évolution conceptuelle internationale dans le champ du handicap : enjeux socio-politiques et contributions québécoises », in Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé, 4-2.
Glinne H., (2015), « Soutien social et accompagnement en entreprise de travail adapté », Rapport de recherche, FEBRAP, Bruxelles.
Niset G., (2004), « Reflets et perspectives des entreprises de travail adapté », in Reflets et perspectives de la vie économique, vol 3 (Tome XLIII), p.97-103

Présentation des auteurs

Harmony Glinne est docteure en Sciences de gestion (UCL, Belgique). Elle est actuellement chargée de cours invitée à l'UCL, dans le Master en Ingénierie et Action sociales (Louvain-la-Neuve | Namur, Belgique) et à l'Université de Lille 1 (France), dans le domaine de la GRH et du management humain des organisations non-marchandes. Elle exerce également une activité de consultance et accompagnement d'équipes dans des organisations du secteur non-marchand, et assume la responsabilité du CERIAS Consultance, centre de consultance et de formation continue lié au Master en Ingénierie et Action sociale (Louvain-la-Neuve | Namur, Belgique).

Communication complète


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Résumé en Anglais


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