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Communication finale de Mongi Ettayeb Weslati :
La création de l’esprit collectif, moyen pour recomposer la solidarité entre les individus des régions pauvres en Tunisie et réaliser les objectifs de l’intervention sociale auprès des collectivités.
La solidarité entre les individus en Tunisie a connu, aujourd’hui, un recul par rapport au siècle dernier, et l'expression « chacun pour soi » s’est répandue de façon sensible, ces dernières années, surtout chez les individus des populations défavorisées.
Cependant, ces gens issus des régions pauvres, ne recourent plus à des réflexions collectives pour trouver des solutions à leurs problèmes, bien au contraire, ils optent pour des solutions individuelles qui ne pouvaient aboutir que rarement.
Pour ce faire, je tenterai à travers une expérience vécue de montrer comment recomposer la solidarité entre les individus d’une même collectivité tout en l’enrichissant par l’apport de recherches, d’études et d’ouvrages arabes et étrangers se rapportant à« l’intervention sociale auprès des collectivités ».
J’attire enfin l’attention sur le fait que j’adopterai -lors de cette intervention- une méthode simpliste, de telle sorte que les concepts soient clairs et l’acheminement ait un caractère scientifique ; autrement dit, susceptible d’être appliqué à la réalité et non de simples concepts abstraits n’ayant aucun rapport avec la réalité concrète, une méthodologie nous permettant de passer progressivement de la théorie à la pratique ; Et de répondre aux questions suivantes:
- Comment créer l’esprit collectif chez des individus et des groupes opprimés, qui sont habituée à ne penser qu’à leur intérêt personnel et étroit, comme moyen pour recomposer la solidarité entre les individus des régions pauvres en Tunisie afin de les amener à réfléchir par eux-mêmes et pour eux-mêmes ?
- Comment passer d’une action au profit de la société à une action en collaboration avec la société, tout en optant pour la méthode de l’intervention sociale auprès des collectivités ? Et Quelles sont les approches les plus efficaces et les mieux adaptées dans l’intervention sociale auprès des collectivités en Tunisie ?
- Quels sont les rôles du travailleur social dans l’intervention sociale auprès des collectivités ?
1 - Comment créer l’esprit collectif chez des individus et des groupes opprimés, qui sont habitués à ne penser qu’a leur intérêt personnel et étroit, afin de les amener à réfléchir par eux-mêmes et pour eux-mêmes ?
En vue de l’absence de l’esprit collectif chez des individus et des groupes opprimés, et En vue de pallier à cette situation et de renforcer le sens d’approches collectives pour la résolution des problèmes d’intérêts commun ; Nous proposons une expérience qui consiste à élaborer un projet donné avec la participation active de cette population.
L’aboutissement de ce projet ne constitue pas en soi l’objectif visé, mais plutôt un moyen pour ancrer et développer l’esprit collectif au sein de cette population et motiver ses membres pour qu’ils puissent œuvrer tous ensemble afin d’améliorer leur vécu en identifiant, par eux-mêmes, les problèmes posés et à concevoir les moyens et les procédures aptes à même de les aider à surmonter ces difficultés, dans une société se caractérisant par le désistement du gouvernement.
Il est donc de première importance d’initier les populations des régions pauvres d’opter pour des approches nouvelles qui doivent leur permettre de compter sur leurs propres moyens pour améliorer l’infrastructure de leurs régions et se procurer les nécessités d’une vie honorable après avoir désespéré des programmes de leur gouvernement qui les écartent de leurs plans de développements.
Et comme exemple pratique, j’exposerai une expérience personnelle vécue lors d’un stage pratique, concernant l’intervention sociale auprès des collectivités menées en 1983 dans la région de « Ain Bou Jemaâ », de la délégation de « Sakiet Sidi Youssef » gouvernorat du Kef en Tunisie, encadrée par le professeur Mahmoud Douib enseignant à l’école nationale de service social de Silyana en Tunisie.
Cette expérience consiste à élaborer un projet avec la participation des habitants: (construire une route à travers la forêt qui relie le village à la ville de Sakiet Sidi Youssef) .
Le projet de construction d’une route n’étant pas un objectif en soi, mais plutôt un moyen pour réaliser un objectif plus important, à savoir créer l’esprit collectif chez les membres de la collectivité, afin qu’ils réfléchissent ensemble, par eux-mêmes et pour eux-mêmes; Que ce soit au niveau de diagnostic des problèmes qu’ils rencontrent, ou au niveau de la conception des moyens et des procédures qui pourraient les aider à surmonter ces difficultés, dans une société se caractérisant – depuis la fin des années 70 – par une évolution industrielle très rapide. Ce programme est une composante du plan de développement économique et un moyen pour améliorer le niveau de vie. Mais si cette évolution industrielle a eu des conséquences positives au profit des couches aisées, qui se sont enrichies de plus en plus, les classes pauvres n’ont récolté que d’avantage de pauvreté.
Dans ce cadre, les habitants des régions pauvres du pays devraient opter pour une approche nouvelle, grâce à laquelle les pauvres se basent sur leurs propres moyens pour améliorer l’infrastructure de leurs régions et offrir les nécessités d’une vie honorable après qu’ils ont désespéré des programmes de leur gouvernement qui les écartent de leurs plans de développements.
Cependant, ces gens (des régions pauvres) ne s’abonnent pas à des réflexions collectives pour trouver des solutions à leurs problèmes, au contraire, ils cherchent des solutions individuelles qui aboutissent rarement. La création de l’esprit collectif aide à recomposer la solidarité, surtout, entre les individus des régions pauvres. Cela nous rappelle une pratique de solidarité traditionnelle en Tunisie surtout dans le milieu rural, caractérisée par le principe d’entraide, appeler La « Touiza » qui mobilise la communauté pour la réalisation d’un projet d’intérêt général (l’aménagement d’une fontaine, l’entretien d’un chemin...) ou de solidarité à l’égard de ceux qui sont en attente d’une aide (personnes âgées, veuves, orphelins...). Ce peut être aussi un effort collectif pour la réalisation de travaux importants (la construction d’une maison, les moissons, les labours...) » et il n'y aura de solidarité entre deux individus ou plus que lorsque le bien-être subjectif de l’un dépend du bien-être subjectif de l’autre comme disait «Yves Cusset ». Et aussi il y a ressemblance, c’est-à-dire les individus partage les mêmes croyances, les mêmes valeurs, les mêmes coutumes…
En conclusion : dès que le collectif s'en sort bien l'individu s'en tire bien aussi alors que l'inverse n'est pas vrai. Cela donnera du sens à notre expérience. En fin, L'esprit collectif est un lien entre les individus d'une collectivité, leur donnant le sentiment de faire corps et les poussant à œuvrer pour le bien de la collectivité au détriment du bien individuel.
2 – Comment passer d’une action au profit de la société à une action en collaboration avec la société, en optant pour la méthode de l’intervention sociale auprès des collectivités? Et Quelles sont les approches les plus efficaces qu’on peut adapter dans l’intervention sociale auprès des collectivités.
D'abord, il faut définir le sens de L’expression de L’intervention collective, couramment appelée organisation communautaire, est avant tout un processus de changement social planifié au sein d’une communauté locale (Doucet et Favreau, 1991). L’intervention vise principalement l’organisation et la mobilisation des populations dans le but de leur assurer d’avantage de force et de pouvoir social (Doucet et Favreau)
la collectivité est une entité se comportant comme un individu global. (L’expression est également utilisée dans les groupes de travail pour désigner la conscience que le membre du groupe a de sa relation aux autres membres d’une « équipe projet »).
L’objectif de cette approche est de permettre à tous et à toutes de prendre du pouvoir sur leur vie afin d’en améliorer ses conditions et ensuite de travailler à rendre la société meilleure.
Pour résumer cette approche, nous citerons quatre éléments essentiels.
• La participation : impliquer les gens dans les différents processus que demande une action.
• La connaissance : permettre aux gens d’acquérir de meilleures connaissances et de développer de nouvelles habiletés.
• l’estime de soi : permettre aux personnes de prendre confiance en soi, de s’apprécier, de découvrir des forces par l’action et la connaissance.
• La conscience critique : être capable de dépasser sa situation personnelle, d’analyser les problèmes comme étant de nature sociale et non pas juste individuelle, de poser des actions pour favoriser des transformations sociales. En fait, c’est soutenir les personnes pour qu’elles trouvent elles-mêmes les moyens nécessaires de changer une situation inconfortable ou nuisible.
Comme pour l’aide individualisée, l’intervention collective en travail social vise à développer une plus grande autonomie du sujet. Elle s’inscrit dans le champ des solidarités de proximité. Elle permet à la personne de comprendre qu’elle n’est pas seule face à son problème ou à la difficulté qu’elle rencontre, mais que celui-ci ou celle-ci est partagé(e). La mécanique d’entraide qui peut alors être déployée offre à la personne l’occasion de développer des formes de pouvoir d’agir non seulement pour elle-même mais aussi pour les autres. C’est être convaincu que les premiers concernés sont les mieux placés pour identifier les services dont ils ont besoin.
Donc l’action communautaire désigne une forme de support organisationnel ou professionnel qui consiste à sensibiliser, à structurer et à organiser un milieu pour que celui-ci apporte une solution collective à un problème lui-même perçu comme collectif. Elle mise sur la capacité des collectivités à se prendre en charge, elle repose sur le principe que des solutions collectives doivent être apportées aux problèmes dans leurs dimensions sociales et collectives.
Il est fréquent que des membres du comité ou des participants à un projet vivent des situations personnelles difficiles qui affectent négativement leurs comportements lors des activités. Dans ces situations, il est nécessaire de faire un peu d’intervention individuelle pour assurer le bon fonctionnement de l’activité.
3 - Quels sont les rôles du travailleur social dans l’intervention auprès des collectivités ?
Les différentes formes d'intervention sociale d'intérêt collectif, nous amènent à repérer les capacités dont doit faire preuve le travailleur social pour travailler avec les populations et les partenaires. Sur le plan des compétences professionnelles, le travailleur social doit acquérir des capacités d'analyse des situations et de leurs enjeux, qui vont permettre de transformer des connaissances empiriques à une interprétation des faits sociaux permettant d'apporter les réponses les plus adaptées aux attentes des populations ; Et des compétences techniques de négociation, d'animation de groupe, et de communication écrite et orale.
L'intervention sociale d'intérêt collectif implique un changement de rôle du travailleur social qui doit passer d'une position de pouvoir à celle de médiation permettant de construire la participation et l'implication de la population. Concrètement, cela se traduit par des démarches et postures, qui sont à apprécier et à moduler selon le type d'intervention sociale collective envisagé, ainsi qu'en rapport avec le cadre et le contexte de l'intervention.
Parmi ces rôles nous citons :
• sensibilisateur.
• Organisateur
• Animateur.
• Coordonnateur.
• Accompagnateur.
• Médiateur.
• Avocat…
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