Fiche Documentaire n° 4580

Titre Réflexions sur l’aide mutuelle comme tremplin à l’apprentissage d’une culture de solidarité

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l'auteur principal

Auteur(s) WARIN Louise-Dominique
BERTEAU Ginette
WAUTELET Monique
 
Site de l'auteur Groupe "praticiens de l'intervention sociale de groupe" ( WARIN Louise-Dominique )  
     
Thème Forum Montréal  
Type Forum, GT, Carrefour  

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Résumé

Réflexions sur l’aide mutuelle comme tremplin à l’apprentissage d’une culture de solidarité

Ce Forum s’inscrit dans l’axe 3, la transmission des solidarités, ses modalités et ses enjeux. Il s’agit de susciter une réflexion entre acteurs intéressés par la transmission d’une culture de solidarité aux étudiants en travail social, notamment par l’expérimentation positive de groupe de formation et par l'enseignement de l’intervention sociale de groupe. De façon générale, l'enseignement de cette matière est qualifié d’insatisfaisant par les étudiants et leurs formateurs : trop peu d’heures de formation, trop peu de lieux d'expérimentation et trop peu référents de stage formés ou expérimentés. L’étude de Berteau et Warin (2013) relève d’une part un manque de passerelles entre des cours formant au travail social de groupe et d’autre part des expériences plutôt vécues ou ressenties négativement du travail en groupe d’étudiants, amenuisant ainsi les possibilités de la transmission d’une culture de solidarité pour de futurs travailleurs sociaux.

Fort de ces constats, une équipe de formateurs a voulu vérifier la pertinence d’implanter un dispositif de formation axé sur l’aide mutuelle auprès d’étudiants de deuxième année baccalauréat en formation pratique et de maîtrise en travail social . Cette expérimentation fut accompagnée d’une recherche-action. Sa finalité visait l'identification de leviers et de freins au développement d’une culture de l’intervention sociale de groupe chez les futurs travailleurs sociaux. Les résultats de l’implantation soulèvent des questionnements particulièrement intéressants en ce qui concerne la posture de l’enseignant et le système d’aide mutuelle présent dans les groupes d’étudiants. Ce sont les questionnements surgis de cette recherche-action que nous aimerions partager avec des collègues d’horizons différents.

Ainsi, utiliser ce dispositif exige de l’enseignant de passer d’une posture d’expert sur le contenu à celui de facilitateur d’aide mutuelle où il doit partager l’autorité, utiliser les ressources du groupe, devenir un dispensateur d’un savoir non disponible dans le groupe et un régulateur du processus de groupe. Il devient ainsi un levier pour l’apprentissage. Parvenir à intégrer cette posture en enseignement n’est pas chose simple, tout en restant une aventure emballante. De plus, comment devenir un facilitateur d’aide mutuelle alors que l’enseignant reste évaluateur ?

L’utilisation d’un dispositif d’aide mutuelle comporte aussi des défis pour les groupes d’étudiants. Ce système d’aide mutuelle peut les déstabiliser : Comment les aider à partager leurs expériences tout en utilisant celles des autres au profit de leur propre processus d’apprentissage ? Comment favoriser l’engagement des étudiants dans un dispositif qui les responsabilise ? Comment soutenir ceux qui éprouvent des difficultés à s’engager, à s’exposer, à reconsidérer leur point de vue personnel au cours des échanges ? Quelles sont les meilleures stratégies à mettre en place comme formateurs dans l’accompagnement de la réorganisation de leurs pensées ? Enfin, comment amener les étudiants à vivre le système d’aide mutuelle alors que certaines dynamiques de solidarité semblent plus difficiles à enclencher ? Et in fine, l’expérience de l’aide mutuelle dans ce contexte de formation, conduit-elle les étudiants à vouloir mettre en place ce type de groupe dans leur pratique ?

Sachant que ces préoccupations et enjeux sont partagés par des enseignants d’autres pays (France, Liban, Canada, États-Unis, Belgique) participant au congrès de l’AIFRIS. Ce Forum veut stimuler le débat et la réflexion, veut favoriser la création de réseaux d’échanges. Sa structure sera la suivante : après avoir exposé les enjeux à partir du récit de l'expérience de 2 enseignants belges, le débat sera lancé afin de permettre une co-construction des stratégies de formation pour encourager des pratiques de solidarité chez les travailleurs sociaux.

Bibliographie

Berteau G. et Warin L. (2016) Rapport de recherche : implantation d’un dispositif de formation pour le développement d’une culture de l’intervention sociale de groupe destiné à des étudiants en baccalauréat assistant social (Belgique) et en travail social (Québec) : analyse des leviers et des freins.
Berteau, G. et Warin, L. (2013). De Wallonie et du Québec : passion commune et conversation internationale sur les stratégies de formation visant à développer une culture de l’intervention de groupe chez les étudiants en travail social. Dans Tully, G., Dolan-Reily, Bacon, J. and LoRe, A. Group Work : An international Conversation Highligthling Diversity in Practice. London : Whiting and Birch, Ltd, pp. 202-215.
Grossman Leeman, D. (2013). In the Boat with Only One Oar: The Creation and Adventures of an MSW Consultation Group. Journal of Teaching in Social Work, 33 (3), 266-279.
Knight, C. (2000). Critical Content on Group Work for the Undergraduate Social Work Practice Curriculum, The journal of baccalaureate social work 5, 93-109.
Lindsay, J., Roy, V., Turcotte, D., et Labarre, M. (2010). Tendances actuelles au sujet de la formation en service social des groupes. Intervention, 132, 15-24.
Roegiers, X. (1999). Savoirs, capacités et compétences à l’école : une quête de sens, Forum-pédagogies, 24-31.
Moyse Steinberg D. (2008) « Le travail social de groupe, un modèle axé sur l’aide mutuelle. Pour aider les personnes à mieux s’entraider ». Collection Travail social. PUL
Roux JP.(1996) « Médiations entre pairs et co-élaboration des savoirs en milieu scolaire » Education,9,20-22
Piaget J (1988) « Psychologie et pédagogie (réédition) ». Paris, Denoël-Gonthier
Meirieu P (1987) « Apprendre…oui, mais comment ». Paris, ESF Editeur
Muchielli R (1985) « Les méthodes actives dans la pédagogie des adultes » Paris, ESF Editeur

Présentation des auteurs

Ginette Berteau est professeure en travail social de groupe à l’UQAM (Montréal) depuis 18 ans. Passionnée par ce mode d’intervention, elle a formé et supervisé de nombreux intervenants, a réalisé un doctorat sur les habiletés spécifiques à l'intervention de groupe et a publié un livre sur le sujet.
Louise Warin est assistante sociale, enseignante et formatrice en travail social de groupe à l’ESAS-HELMo (Belgique) depuis 20 ans. Titulaire d’un master en politiques et pratiques de formation pour adultes, elle forme des étudiants en baccalauréat assistant social, en master en ingénierie et actions sociales et des professionnels du travail social qui pratiquent ou souhaitent pratiquer l’intervention sociale de groupe.
Monique Wautelet est assistante sociale, enseignante à l’ESAS-HELMo. Elle est certifiée comme intervenante systémique et est titulaire d’un master en Sciences de l’éducation. Elle est coordinatrice de la deuxième année du baccalauréat assistant social. Son enseignement est orienté vers l’analyse des pratiques et l’accompagnement des travaux de fin d’études.
François Istasse est assistant social, enseignant à l’ESAS-HELMo, formé en philosophie et en théologie et titulaire d’un master en Politique économique et sociale. Son enseignement est orienté vers 3 domaines : l’éthique et la déontologie professionnelle, les politiques sociales et l’analyse des pratiques.

Communication complète

Ce Forum s’inscrit dans l’axe 3, la transmission des solidarités, ses modalités et ses enjeux. Il s’agit de susciter une réflexion entre acteurs intéressés par la transmission d’une culture de solidarité aux étudiants en travail social, notamment par l’expérimentation positive de groupe de formation et par l'enseignement de l’intervention sociale de groupe. De façon générale, l'enseignement de cette matière est qualifié d’insatisfaisant par les étudiants et leurs formateurs : trop peu d’heures de formation, trop peu de lieux d'expérimentation et trop peu référents de stage formés ou expérimentés. L’étude de Berteau et Warin (2013) relève d’une part un manque de passerelles entre des cours formant au travail social de groupe et d’autre part des expériences plutôt vécues ou ressenties négativement du travail en groupe d’étudiants, amenuisant ainsi les possibilités de la transmission d’une culture de solidarité pour de futurs travailleurs sociaux.

Fort de ces constats, une équipe de formateurs a voulu vérifier la pertinence d’implanter un dispositif de formation axé sur l’aide mutuelle auprès d’étudiants de deuxième année baccalauréat en formation pratique et de maîtrise en travail social . Cette expérimentation fut accompagnée d’une recherche-action. Sa finalité visait l'identification de leviers et de freins au développement d’une culture de l’intervention sociale de groupe chez les futurs travailleurs sociaux. Les résultats de l’implantation soulèvent des questionnements particulièrement intéressants en ce qui concerne la posture de l’enseignant et le système d’aide mutuelle présent dans les groupes d’étudiants. Ce sont les questionnements surgis de cette recherche-action que nous aimerions partager avec des collègues d’horizons différents.

Ainsi, utiliser ce dispositif exige de l’enseignant de passer d’une posture d’expert sur le contenu à celui de facilitateur d’aide mutuelle où il doit partager l’autorité, utiliser les ressources du groupe, devenir un dispensateur d’un savoir non disponible dans le groupe et un régulateur du processus de groupe. Il devient ainsi un levier pour l’apprentissage. Parvenir à intégrer cette posture en enseignement n’est pas chose simple, tout en restant une aventure emballante. De plus, comment devenir un facilitateur d’aide mutuelle alors que l’enseignant reste évaluateur ?

L’utilisation d’un dispositif d’aide mutuelle comporte aussi des défis pour les groupes d’étudiants. Ce système d’aide mutuelle peut les déstabiliser : Comment les aider à partager leurs expériences tout en utilisant celles des autres au profit de leur propre processus d’apprentissage ? Comment favoriser l’engagement des étudiants dans un dispositif qui les responsabilise ? Comment soutenir ceux qui éprouvent des difficultés à s’engager, à s’exposer, à reconsidérer leur point de vue personnel au cours des échanges ? Quelles sont les meilleures stratégies à mettre en place comme formateurs dans l’accompagnement de la réorganisation de leurs pensées ? Enfin, comment amener les étudiants à vivre le système d’aide mutuelle alors que certaines dynamiques de solidarité semblent plus difficiles à enclencher ? Et in fine, l’expérience de l’aide mutuelle dans ce contexte de formation, conduit-elle les étudiants à vouloir mettre en place ce type de groupe dans leur pratique ?

Sachant que ces préoccupations et enjeux sont partagés par des enseignants d’autres pays (France, Liban, Canada, États-Unis, Belgique) participant au congrès de l’AIFRIS. Ce Forum veut stimuler le débat et la réflexion, veut favoriser la création de réseaux d’échanges. Sa structure sera la suivante : après avoir exposé les enjeux à partir du récit de l'expérience de 2 enseignants belges, le débat sera lancé afin de permettre une co-construction des stratégies de formation pour encourager des pratiques de solidarité chez les travailleurs sociaux.

Résumé en Anglais


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