Fiche Documentaire n° 4772

Titre Le maintien ou la création de liens familiaux au sein des familles recomposées

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Auteur(s) PARENT Claudine
NOEL Julie
 
     
Thème  
Type Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...  

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Résumé

Le maintien ou la création de liens familiaux au sein des familles recomposées

La solidarité au sein des familles actuelles s’actualise souvent à travers des liens familiaux en transformation. La séparation, le divorce et la recomposition familiale amènent la fluctuation de ces liens qui, pour les membres d’une famille recomposée, oscillent entre leur développement, leur maintien et parfois leur rupture. À ce sujet, les études montrent que si 19 % des enfants nés en famille intacte vont connaître la séparation de leurs parents avant d’atteindre l’âge de 10 ans, cette proportion est jusqu’à trois fois plus élevée pour les jeunes vivant en famille recomposée (Juby et coll., 2001). Les trajectoires familiales marquées par plusieurs séparations exposent les membres de ces familles à vivre des difficultés importantes. Dans une étude menée auprès d’un échantillon non probabiliste d’adolescents de familles recomposées québécoises (N=121), 10 % avaient vécu au moins cinq transitions depuis leur naissance (c.-à-d. séparation des parents, arrivée ou départ d’un beau-parent, réunification des parents séparés, etc.) et 43 % avaient connu plus d’un épisode de vie en famille recomposée (Saint-Jacques et coll., 2005). Plusieurs études montrent que les jeunes qui connaissent de telles trajectoires familiales affichent davantage de problèmes de comportement (Jeynes, 2006; Saint-Jacques et coll., 2001; 2003). Par exemple, Saint-Jacques et coll. (2005) observent que le fait de vivre un nombre élevé (n ≥ 4) de changements transitionnels augmente de 4,3 fois le risque de présenter ces problèmes. Il ressort également des études que l’existence de problèmes conjugaux augmente jusqu’à 25 fois le risque de dépression chez les adultes (Weissman, 1987; Whisman et Bruce, 1999), ce qui affecte nécessairement leur capacité à jouer leurs rôles parentaux. Dans un tel contexte, comment prévenir l’apparition de ces problèmes et les risques de rupture de liens qu’ils peuvent entrainer ? Des chercheurs et des intervenants ont uni leurs forces pour proposer aux adultes qui recomposent une famille un programme d’éducation en ligne visant à enrichir leurs connaissances de la recomposition familiale ainsi que leurs habiletés à communiquer et à résoudre leurs problèmes. Sur le plan théorique, le programme s’appuie sur la théorie de la sécurité relationnelle (safety theory) développée par des chercheurs dans le domaine de la prévention (Stanley et coll., 2002). Selon ces chercheurs, il y aurait deux formes de sécurité relationnelle : la sécurité dans les interactions, c’est-à-dire être capable de parler ouvertement de sujets conflictuels et la sécurité dans l’engagement, c’est-à-dire la confiance que l’autre sera là pour nous maintenant et dans le futur. Ce modèle va de pair avec le modèle de l’apprentissage social cognitif qui cible les aspects cognitifs et comportementaux dans l’enseignement des attitudes et gestes favorisant la sécurité relationnelle et l’adaptation des individus. La présente communication décrit le cheminement emprunté par notre équipe de chercheurs et de cliniciens pour la mise en ligne de ce programme. L’identification des thèmes à cibler pour le programme et des contenus à y insérer est le résultat d’une démarche rigoureuse effectuée depuis plus de trois ans et qui suit les étapes décrites par Hughes et coll. (2012) pour l’implantation de programmes en ligne. Le programme peut être consulté gratuitement par toute personne intéressée par la recomposition familiale. Ainsi, non seulement les couples de familles recomposées y ont accès, mais également les intervenants et les enseignants intéressés à utiliser son contenu dans la relation d’aide ou pour la formation.

Bibliographie

Gelatt, V. A., et coll. (2010). An Interactive Web-based Program for Stepfamilies: Development and Evaluation of Efficacy. Family Relations, 59(5), 572-586.
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Jeynes, W.H. (2006). The Impact of Parental Remarriage on Children: A Meta-Analysis. Marriage & Family Review, 40(4), 75-102.
Juby, H., et coll. (2001). A Step Further in Family Life: The Emergence of the Blended Family. Dans A. Bélanger, Y. Carrière & S. Gilbert (dir.), Report on the Demographic Situation in Canada 2000 (pp. 169-203). Ottawa: Statistique Canada.
Saint-Jacques, M.-C., et coll. (2001). La spécificité de la problématique des jeunes suivis en centre jeunesse provenant de familles recomposées. Québec: Centre de recherche sur les services communautaires, Université Laval.
Saint-Jacques, M.-C., et coll. (2003). Dimensions écologiques associées aux problèmes de comportement des jeunes de familles recomposées. Nouvelles pratiques sociales, 16(1), 113-131.
Saint-Jacques, M.-C., et coll. (2005). Adolescence et recomposition familiale. Quels sont les facteurs qui distinguent les jeunes qui vont bien de ceux qui vont mal ? Revue Divorce et séparation, 2, 131-150.
Stanley, S. M., et coll. (2002). Communication, Conflict, and Commitment: Insights on the Foundations of Relationship Succes from a National Survey. Family Process, 41(4), 659-675.
Weissman, M. M. (1987). Advances in psychiatric epidemiology: Rates and risks for major depression, American Journal of Public Health, 77(4), 445-451.
Whisman, M. A., & Bruce, M. L. (1999). Marital dissatisfaction and incidence of major depressive episode in a community sample. Journal of Abnormal Psychology, 108(4), 674-678.

Présentation des auteurs

Claudine Parent, professeure et chercheure à l'École de service social de l'Université Laval, Québec, Canada
Anne Avril, étudiante au doctorat, Université Laval, Québec, Canada
Madeleine Beaudry, professeure retraitée, École de service social, Université Laval, Canada
Jean-Marie Boisvert, professeure retraitée, École de psychologie, Université Laval, Canada
Élisabeth Godbout, postdoctorante, Partenariat de recherche séparation parentale recomposition familiale, Université Laval, Québec
Julie Gosselin, professeure, Mémorial University, Terre-Neuve, Canada
Laurence Lagouarde, Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, Canada
Julie Noël, étudiante au doctorat, École de service social, Université Laval, Québec, Canada
Caroline Robitaille, professionnelle de recherche, Centre de recherche sur l'adaptation des jeunes et des familles à risque, Université Laval, Canada
Marie-Christine Saint-Jacques, professeure École de service social, Université Laval, Canada

Communication complète

Prénom et nom de l’auteur : Claudine Parent (claudine.parent@svs.ulaval.ca), professeure à l’École de service social de l’Université Laval

Collaborateurs (par ordre alphabétique) : Anne Avril, Madeleine Beaudry, Jean-Marie Boisvert, Élisabeth Godbout, Julie Gosselin, Laurence Lagouarde, Sylvie Lévesque, Julie Noël, Caroline Robitaille et Marie-Christine Saint-Jacques

Résumé
La solidarité au sein des familles actuelles s’actualise souvent à travers des liens familiaux en transformation. La séparation, le divorce et la recomposition familiale amènent la fluctuation de ces liens qui, pour les membres d’une famille recomposée, oscillent entre leur maintien, leur développement et parfois leur rupture. À ce sujet, les études montrent qu’environ un cinquième des enfants nés en famille intacte va connaître la séparation de ses parents avant d’atteindre l’âge de 10 ans. En famille recomposée, cette proportion est jusqu’à trois fois plus élevée (Juby et coll., 2001). Les trajectoires familiales marquées par plusieurs séparations exposent les membres de ces familles à vivre des difficultés importantes. Dans un tel contexte, comment prévenir l’apparition de ces problèmes et les risques de rupture de liens qu’ils peuvent entrainer ? En 2014, une équipe de chercheurs et de cliniciens ont uni leurs forces pour tenter de répondre à cette importante question.
Introduction
Dans une étude menée auprès d’un échantillon non probabiliste d’adolescents de familles recomposées québécoises (N=121), 10 % avaient vécu au moins cinq transitions depuis leur naissance (c.-à-d. séparation des parents, arrivée ou départ d’un beau-parent, réunification des parents séparés, etc.) et 43 % avaient connu plus d’un épisode de vie en famille recomposée (Saint-Jacques et coll., 2005). Plusieurs études montrent que les jeunes qui connaissent de telles trajectoires familiales affichent davantage de problèmes de comportement (Jeynes, 2006; Saint-Jacques et coll., 2001; 2003). Les chercheurs observent notamment que le fait de vivre un nombre élevé (n ≥ 4) de transitions augmente de 4,3 fois le risque de présenter ces problèmes (Saint-Jacques et coll., 2005). Il ressort également des études que l’existence de problèmes conjugaux augmente jusqu’à 25 fois le risque de dépression chez les adultes (Weissman, 1987; Whisman et Bruce, 1999), ce qui affecte nécessairement leur capacité à jouer leurs rôles parentaux. Le présent article porte sur la démarche qui a conduit une équipe de chercheurs et de cliniciens à proposer un programme d’éducation en ligne spécialement conçu pour les couples de familles recomposées . Dans un premier temps, une définition de la famille recomposée est présentée. Elle est suivie par quelques statistiques donnant un aperçu de la proportion de familles recomposées au Québec et au Canada. Les caractéristiques propres à ces familles ainsi que les sources de conflits affectant la qualité des relations sont ensuite abordées. Il est aussi question des réponses qui ont été proposées pour prévenir la détérioration des relations conjugales et familiales dans ces familles. Enfin, la description du contenu et du matériel pédagogique qui sont inclus dans le programme en ligne sera brièvement présentée.
Une définition et quelques statistiques
La définition de la famille recomposée utilisée dans le présent projet est intentionnellement large afin d’inclure le plus grand nombre de configurations de familles recomposées cohabitantes. Il s’agit d’une famille dans laquelle deux personnes vivent ensemble, dont l’une, ou les deux ont au moins un enfant issu d’une précédente union. Au Québec, environ 15% des familles avec enfants de 25 ans et moins correspondent à cette définition (ministère de la Famille, 2014). Au Canada, ce sont plus ou moins 12% des familles qui ont des enfants de 21 ans et moins qui collent à cette description (Statistique Canada, 2012). Ces pourcentages ne tiennent cependant pas compte des familles recomposées à temps partiel ce qui laisse supposer un nombre de famille recomposée bien supérieur à ce qui est rapporté.
Par ailleurs, la plupart des études qui ont examiné la durée des unions recomposées montrent qu’elles sont plus fragiles que les premières (Martin et coll., 2011; Teachman, 2008). Le risque de dissolution conjugale a toutefois tendance à diminuer avec le temps (Martin et coll., 2011) pour se retrouver essentiellement au même niveau que les premières unions (Mandell & Birenzweig, 1990; Walsh et coll., 1995). Ces constats suggèrent que les défis susceptibles de provoquer une nouvelle séparation se retrouvent davantage au début de la recomposition familiale et que les séparations qui se produisent plus tard n’auraient possiblement plus rien à voir avec les caractéristiques structurelles de ces familles.
Les défis des couples de familles recomposées
Les familles recomposées comportent des similitudes avec les premières familles. Dans les deux formes familiales, les adultes doivent établir un budget, partager les tâches ménagères, etc. Toutefois, la structure de ces familles teinte ces similitudes d’une couleur unique à cette forme familiale.
La principale caractéristique de ces familles repose sur le fait que les conjoints doivent développer leur relation conjugale en même temps qu’ils apprennent à travailler ensemble comme coparent. Cette double tâche apporte avec elle d’importants défis à relever dès les premiers moments de la cohabitation (Beaudry et coll. 2005; Parent & Beaudry, 2002). De plus, parce que le couple a encore peu de modèles pour le guider dans le développement conjoint de ces relations, il arrive qu’il entretienne des attentes irréalistes à leur égard, notamment en termes de rapidité de développement (Parent & Beaudry, 2002; Parent, Saint-Jacques, Labonté, & Dubeau, 2013). De plus, le couple a à négocier le partage des rôles parentaux en tenant compte de la présence d’un ex-conjoint qui maintient généralement des liens avec ses enfants malgré la séparation ou la recomposition (Juby, Billette, Laplante & Le Bourdais, 2007). Par conséquent, les ex-conjoints doivent mettre de côté leurs conflits conjugaux afin de pouvoir coopérer comme parents (Parent et coll., 2016) en plus de conserver des frontières perméables entre leurs maisonnées afin de permettre la libre circulation de leurs enfants (Saint-Jacques & Parent, 2015). Il va sans dire que cela demande beaucoup de souplesse pour les adultes qui ont à fonctionner dans un tel environnement.
Une autre relation clé dans le développement d’une famille recomposée est celle qui se développe entre un beau-parent et l’enfant de son conjoint. La qualité de cette relation a une influence sur la qualité de la relation conjugale naissante. La relation entre le parent et son enfant est plus ancienne que celle qui existe entre les conjoints et, par conséquent, plus solide que la relation conjugale. C’est pourquoi il est possible d’observer qu’une relation difficile ou conflictuelle entre un beau-parent et un enfant exerce une pression importante sur le couple. En effet, les demandes de changement des beaux-parents peuvent entrer en contradiction avec le souhait du parent de ne rien changer afin d’éviter que ses enfants vivent de nouveaux bouleversements (Papernow, 1993; 2013). Dans ce contexte, les habiletés de communication et de gestion de problème ont une influence capitale à la fois sur l’intensité des difficultés éprouvées par les conjoints et la durée de l’union. Des recherches québécoises ont d’ailleurs montré que les habiletés de communication sont au cœur du développement de l’insatisfaction conjugale dans ces familles (Beaudry et coll., 2004) et que les stratégies de résolution de problème qui sont adoptées ont un impact dans la poursuite ou non de la nouvelle union (Saint-Jacques et coll., 2016).
Les principes actifs des programmes conçus pour les familles recomposées
Les principaux défis des couples de familles recomposées se situent donc sur plusieurs plans. Les attentes envers la vie familiale, l’exercice des rôles de parents et de beaux-parents, le maintien des relations avec l’ex-partenaire et la construction des relations conjugales et beau-parentales en font partie. Dans cet univers familial, la qualité de la communication et des stratégies de gestion de problèmes sont des atouts précieux pour faire face aux difficultés (Beaudry et coll., 2004; Saint-Jacques et coll., 2016). Quelles sont les réponses qui ont été proposées pour aider les conjoints de familles recomposées à faire face à ces défis? En 2008, Whitton et coll. publiaient une recension des écrits qui abordait cette question. Les auteurs relèvent d’abord que les défis inhérents à la recomposition familiale, et non des pathologies préexistantes, expliquent le développement des difficultés vécues dans ces familles. C’est sans doute pour cette raison que sur les vingt programmes que ces auteurs ont recensés, dix-sept étaient de nature préventive. Pour sa part, Lucier-Greer et Adler-Baeder (2012) se sont intéressées à la manière dont se fait la promotion de relations conjugales et familiales saines au sein des familles recomposées ainsi qu’aux résultats des interventions qui portent sur cet aspect. À travers leur méta-analyse, les auteures constatent que tous les programmes répertoriés visent à normaliser le processus de recomposition familiale, à faire des liens entre les enjeux associés à la parentalité et le fonctionnement conjugal et à développer des habiletés de communication et de résolution de problèmes. Les deux éléments qui ressortent en tant que principes actifs de ces interventions ont trait à l’information sur la vie en famille recomposée qui est offerte et à l’enseignement d’habiletés de communication et de résolution de problème ; deux éléments qui donnent des résultats significatifs à l’évaluation. Selon les auteures, l’exercice de la parentalité serait aussi à inclure dans l’offre de services même si pour le moment cet aspect ne ressort pas clairement comme un principe actif des interventions. De l’avis des auteures, il est possible que l’utilisation d’outils d’évaluation non conçus spécifiquement pour les membres des familles recomposées puisse masquer certains résultats qui autrement pourraient devenir significatifs (Lucier-Greer & Adler-Baeder, 2012).
La prévention des difficultés conjugales
Les différents constats qui viennent d’être présentés permettent d’avancer qu’un programme d’éducation visant à ce que les conjoints puissent enrichir leurs connaissances sur la recomposition familiale ainsi que leurs habiletés à communiquer et à gérer leurs difficultés devrait pouvoir les aider à faire face aux défis de la recomposition familiale. Ces programmes sont d’ailleurs réputés efficaces pour prévenir le développement des difficultés conjugales (Jakubowski et coll., 2004). Il reste toutefois que moins du tiers des couples qui projettent de vivre ensemble y participent (Halford et Hayes, 2012). Le manque de temps, les problèmes reliés à la garde des enfants ou à la distance pour assister aux rencontres sont parmi les raisons les plus souvent invoquées pour expliquer ce faible taux de participation (Halford et Hayes, 2012; Nicholson et coll. 2007). C’est pourquoi plusieurs cliniciens et chercheurs suggèrent de diversifier l’offre de prévention afin qu’elle soit plus flexible et mieux adaptée à la vie d’aujourd’hui (Braithwaite et Fincham, 2011; Gelatt et coll. 2010). C’est dans ce contexte que les programmes d’éducation en ligne sont apparus comme des alternatives intéressantes (Halford et Hayes, 2012; Nicholson et coll. 2007). En outre, les quelques évaluations qui ont été réalisées sur ces programmes en ligne montrent que les couples qui y participent développent de meilleures habiletés relationnelles que les couples d’un groupe de contrôle (Braithwaite et Fincham, 2011) et que les parents/beaux-parents obtiennent des effets positifs autant sur le plan de la parentalité que sur celui du fonctionnement familial (Gelatt et coll. 2010).
Le programme La famille recomposée une équipe à bâtir
La famille recomposée une équipe à bâtir est un programme résultant d’une démarche rigoureuse qui s’est inspirée des étapes proposées par Hughes et coll. (2012) pour le développement des programmes en ligne. Ce programme s’appuie sur la théorie de la sécurité relationnelle (safety theory) développée par des chercheurs dans le domaine de la prévention (Stanley et coll., 2002). Selon ces chercheurs, il existerait deux formes de sécurité relationnelle : la sécurité dans les interactions, c’est-à-dire être capable de parler ouvertement de sujets conflictuels et la sécurité dans l’engagement, c’est-à-dire la confiance que l’autre sera là pour nous maintenant et dans le futur. Ce modèle est en accord avec le modèle de l’apprentissage social cognitif qui met l’accent sur l’apprentissage des aspects cognitifs et comportementaux capables de favoriser la sécurité relationnelle et l’adaptation des individus. Le programme s’inspire des principes actifs issus des programmes recensés et qui sont susceptibles d’aider les couples à faire face aux défis de la recomposition familiale. C’est un programme qui pourra être consulté gratuitement par toute personne intéressée par la recomposition familiale. Ainsi, non seulement les couples de familles recomposées y auront accès, mais également les intervenants et les enseignants intéressés à utiliser son contenu dans la relation d’aide ou pour la formation.
Le programme La famille recomposée une équipe à bâtir est auto-administré et interactif. La première page du site permet d’accéder à un menu donnant accès aux différents thèmes abordés dans le programme soit la communication, la famille, le couple et la parentalité. Chacun des thèmes poursuit des objectifs spécifiques en lien avec la thématique abordée (enseigner des habiletés, enrichir des relations, etc.). Des renseignements offerts sous la forme de questionnaires ou d’écrits spécifiques sont proposés pour discuter des mythes, de la coopération parentale et des forces et défis de la communication en famille recomposée. Des animations commentées présentent les différents parcours menant à la recomposition familiale ainsi que les principales étapes de développement d’une famille recomposée. Des vidéos ont aussi été développées pour enseigner des habiletés de communications et de gestion de problème. Des activités de réflexion, des références et des ressources sont aussi proposées aux participants qui peuvent en retour évaluer leur satisfaction en lien avec chacun des thèmes consultés.
La conclusion
Le programme La famille recomposée, une équipe à bâtir sera mis en ligne d’ici la fin de l’année 2017 à l’adresse Internet suivante : https://www.famillesrecomposees.com. Il est le résultat de plusieurs années de recherche en partenariat avec les milieux de la pratique, notamment avec la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ). Il vise la démocratisation des savoirs et la gratuité des services où chercheurs et intervenants s’unissent dans une volonté commune pour répondre aux besoins des familles. À notre connaissance, il sera le premier programme en ligne pour les couples de familles recomposées de langue française. Il permettra de répondre aux besoins des adultes qui cherchent du soutien pour faire face aux défis de la recomposition familiale, surtout dans les premières années.
Références
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Résumé en Anglais


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