Fiche Documentaire n° 4911

Titre La collaboration entre chercheurs et intervenants; revoir les méthodologies de recherche afin de documenter les angles morts de l’intervention sociale

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Auteur(s) DESLAURIERS Jean-Martin  
     
Thème proposition retravaillée  
Type Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...  

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Résumé

La collaboration entre chercheurs et intervenants; revoir les méthodologies de recherche afin de documenter les angles morts de l’intervention sociale

Malgré une posture de collaboration, les chercheurs peuvent susciter différentes réactions chez les intervenants sur le terrain au moment de réaliser des entrevues de recherche. Ces derniers sont notamment susceptibles d’être influencés par le phénomène de désirabilité sociale et peuvent tenter de répondre en fonction de ce qu’ils croient que l’on attend d’eux (Paulhus, 2002). À la lumière des travaux recensés et d’expériences des présentateurs, on constate qu’il est difficile de recueillir des données sur l’expérience intime qu’ont des intervenants de leur travail, notamment auprès de personnes en situation de grande vulnérabilité (Deslauriers, 2014). Il existe un certain malaise, un inconfort à nommer, par exemple, des réticences à travailler auprès de personnes marginales. On observe plutôt une tendance, dans le discours des intervenants, à se coller aux idéaux soutenus par leur profession ou le milieu dans lequel ils oeuvrent (Kelchterman, 2001). Une distance se creuse donc parfois entre la théorie professée et la théorie appliquée (Schön, 1994). Ce faisant, les professionnels ont tendance à éviter de partager, par exemple, leur impatience, leurs difficultés (Chaubet, 2010).
Ces constats mettent en lumière la nécessité d’adapter les méthodologies de recherche au champ d’investigation sur les pratiques des intervenants afin de réfléchir aux écueils rencontrés dans leurs interventions, ainsi que sur les pratiques sociales à développer. Puisque la recherche sur les pratiques auprès de populations jugées «difficiles» est propice au décalage entre le discours et la pratique, il est impératif de documenter les convictions, les observations et les valeurs des intervenants d’une autre façon (Schön, 1994). À ce titre, la méthode de l’incident critique offre des possibilités prometteuses (Leclerc, Bourassa et Filteau, 2010). Des expériences de recherche réalisées auprès de 75 professionnels seront présentées afin de rendre compte de ces enjeux et de suggérer des stratégies qui favorisent l’exploration d’angles morts de l’intervention auprès de professionnels des services sociaux, de façon à construire une collaboration plus solidaire avec les intervenants.

Bibliographie

Argyris, C., Putnam, C. & Smith, D.R. (1985). Action Science: Concepts, Methods and Skills for Research and Intervention. San Francisco : Jossey-Bass.
Belkora, J., Stupar, L., O’Donnell, S. (2011). Using the Critical Incident Technique in Community-Based Participatory Research : A Case Study. Progress in Community Health Partnerships : Research, Education and Action, 5 (4), hiver, 443-451.
Brockbank, A.. & McGill, I. (2007). Facilitating Reflective Learning in Higher Education. Maidenhead (Berkshire) : Open University Press, McGraw-Hill Education/McGraw-Hill House
Bruster, B.G., & Peterson, B. R. (2013). Using critical incidents in teaching to promote reflective practice. Reflective practice, 14 (2), 170-182.
Bulpitt. H., & Martin, P. J. (2010). Who am I and what am I doing? Becoming a qualitative research interviewer. Nurse Researcher, 17(3), 7-16.
Butterfield, L. D., Borgen, W.A., Maglio, A.-S. T., & Amundson, N. E. (2009). Using Enhanced Critical Incident Technique in Counselling Psychology Research. Canadian Journal of Counselling/Revue canadienne de counselling, 43 (4), 265-282.
Butterfield, L. D., Borgen, W.A., Maglio, A.-S. T., & Amundson, N. E. (2005). Fifty years of the critical incident technique : 1954-2004 and beyond. Qualitative Research, 5(4), 475-497.
Chaubet, P. (2010). Saisir la réflexion pour mieux former à une pratique réflexive : d’un modèle théorique à son opérationnalisation. Éducation et francophonie, 38 (2), 60-77.
Deslauriers,J.-M. (2014). Rapport de recherche: évaluation de la formation For'hommes sur l'intervention auprès d'une clientèle masculine. Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, Ministère de la santé et des services sociaux du Québec.
Deslauriers, J.-M., & Boivin A (2011). Étude du discours des intervenants sur les jeunes pères et des jeunes pères sur les services sociaux et de santé. Intervention, 135, 73-83.
Leclerc, C., Bourassa, B. & Filteau, O. (2010). Utilisation de la méthode des incidents critiques dans une perspective d’explicitation, d’analyse critique et de transformations professionnelles. Éducation et francophonie, XXXVIII (1), 11-32.
Racine, P. (1991). L’usage des théories de l'action dans la formation à l'intervention sociale. Service social, 40 (2), 7-25.
Saint-Arnaud, Y. (1995). L'interaction professionnelle. Efficacité et coopération, Montréal : Les Presses de l'Université de Montréal.
Schön, D. A. (1994b). Le praticien réflexif à la recherche du savoir caché dans un agir professionnel. (Traduction de How Professionnals Think in Action, 1983). Montréal : Éditions Logiques.

Présentation des auteurs

Jean-Martin Deslauriers est professeur à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Au cours de sa pratique dans les services sociaux institutionnels et communautaires auprès de familles ainsi que dans le cadre de ses études et de ses expériences d’enseignement, il a développé comme champs de recherche : l'application de la recherche-action, la paternité en contexte de vulnérabilité, le processus de demande d’aide des hommes et les services auprès d’hommes ayant des comportements violents.

Communication complète


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