Réflexions sur les recompositions des solidarités sociales du point de vue de la philanthropie; l’expérience et les apprentissages de la Fondation Lucie et André Chagnon

Nous reconnaissons que notre rôle singulier se résume essentiellement à soutenir celles et ceux qui désirent se solidariser autour d’enjeux sociaux qu’ils ont eux-mêmes identifiés. En somme, c’est par l’appui au développement des capacités et dans la perspective du développement social à l’échelle locale et de différents réseaux qui sont engagés dans la lutte contre les inégalités que la Fondation Chagnon désire poursuivre son engagement. À cela s’ajoute le soutien à la prise de parole des plus vulnérables de notre société ainsi que la création d’occasions de dialogue démocratique sur les solutions à apporter à des enjeux collectifs.

Notre expérience nous a aussi appris que notre contribution à la recomposition des solidarités sociales doit se faire à travers des liens étroits avec les réseaux et les différents acteurs qui sont en mesure de nous partager leur lecture des enjeux et de nous guider afin que nous puissions les soutenir dans l’émergence de nouvelles solutions, leur développement et leur mise en œuvre. C’est aussi une façon de permettre à notre organisation de réviser en continu sa lecture des enjeux sociaux qui évoluent et qui nécessitent de savoir s’adapter rapidement aux besoins émergents. Ce désir de souplesse devrait être une caractéristique nous permettant d’être plus pertinents dans notre action et dans notre intention, de servir de levier et d’être des facilitateurs. Pour y arriver, nous avons soutenu, dans les dernières années, des organismes et de nouveaux espaces de concertation favorisant le maintien du dialogue social, tant dans les réseaux et les institutions que parmi les citoyens et les décideurs.

La société québécoise faisant face à de grands défis liés à une transition sociale, économique et écologique, comment traduire dans l’action notre volonté de soutenir celles et ceux qui peuvent relever les défis sociaux de l’heure ? Quel est notre rôle social et politique dans un contexte de recomposition des solidarités ? Comment répondre aux inquiétudes exprimées par la société civile à l’égard de l’action philanthropique, suspectée parfois de vouloir se substituer au rôle de l’État, tout en répondant à la demande croissante qui nous est faite pour combler le vide créé par la reconfiguration sociale et le manque de financement public ? Telles sont nos réflexions, ainsi que celles de nos pairs dans les milieux philanthropiques québécois et canadien.

Mots clés : Pauvreté, éducation, justice sociale, solidarité, philanthropie

Berthiaume, A. & Lefèvre, S. (2016). Le collectif québécois des fondations sur les inégalités sociales. Une étude de cas exploratoire sur la collaboration de fondations québécoises. Cahier de recherche #11. Montréal: PhiLab

Deglise, F. (2016). Du caritatif politiquement plus actif (entretien avec Jean-Marc Fontan), Le Devoir, édition du 16 février.

Lefèvre, S. & Berthiaume, A. & Leduc, L. (2016). Béati, un modèle de philanthropie alternatif ? Accompagner le changement social en le finançant. Cahier de recherche #12. Montréal: PhiLab

Vaillancourt, Y., (2017). Marges de manœuvre des acteurs locaux de développement social en contexte d’austérité, Copublication CRCOC, CRISES et ARIMA, Cahier de la CRCOC no 17-01, Gatineau, 81 pages.

Verreault G. et D. Bourque (2017), Six exemples de restructuration de la gouvernance régionale du développement social et territorial au Québec,Copublication CRCOC et Collectif des partenaires en développement des communautés, Cahier de la Chaire 17-04, février, 81 pages.

Jean-Marc Chouinard est président de la Fondation Lucie et André Chagnon depuis septembre 2016. Il a auparavant occupé le poste de vice-président, Stratégie et partenariats et est associé au développement de la Fondation depuis ses débuts en 2001. Il est détenteur d’un baccalauréat en sociologie et d’une maîtrise en urbanisme.
En marge de ses activités à la Fondation, Jean-Marc Chouinard est activement impliqué dans de nombreuses causes au service de la société québécoise. Il a ainsi reçu, en 2013, le prix Frederick Todd de l’Association des architectes paysagistes du Québec pour sa contribution exceptionnelle à l’avancement de ce domaine. En 2014, il est nommé au Conseil supérieur de l’éducation du Québec. Il est par ailleurs administrateur de plusieurs OBNL dans son quartier et à l’échelle provinciale.
Sportif de haut niveau accompli, M. Chouinard a mené une brillante carrière en escrime : dix fois champion canadien, champion du Commonwealth en 1986 et 1990, champion panaméricain en 1983, vice-champion du monde junior en 1983, et vice-champion du monde universitaire en 1987. Il a aussi participé aux Jeux olympiques de Los Angeles, Séoul, Barcelone et Atlanta. Ses performances sportives lui ont valu d’importantes distinctions au Québec et au Canada.

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